Mercredi soir, lorsque le CH a pris la glace pour la première fois depuis leur présence magique en finale de la Coupe Stanley, personne ne savait vraiment à quoi s'attendre. Est-ce qu’on verrait le club qui s’est taillé une place en série de peine et de misère, ou bien l’équipe qui a surpris le monde du hockey en se rendant jusqu’en finale?

Les choses ont bien débuté pour Montréal, qui a commencé la rencontre contre Toronto sur les chapeaux de roue. Les hommes de Dominique Ducharme ont dominé les premières minutes du
match, forçant les Maple Leafs à jouer sur les talons. Ils ont également ouvert le pointage avec un but de Jonathan Drouin, un moment qui a mis le sourire aux lèvres de bien des partisans.

Malheureusement, ça s’est vite gâté lors de cette séquence de deux matchs en deux soirs pour entamer la saison. Montréal n’a rien pu générer offensivement, perdant 2-1 contre Toronto avant de subir un humiliant revers écrasant de 5-1 face aux Sabres de Buffalo, qui sont les favoris pour terminer au 32e et dernier rang de la LNH.

Évidemment, il faut tout prendre avec un grain de sel considérant qu’il reste encore 80 matchs à la saison, mais on peut déjà voir quelques tendances se dessiner.

Le positif : Chimie instantanée pour Dvorak et cie

Après la négativité des deux premiers matchs, commençons avec un peu de positif. Bien que les deux premières rencontres ont été difficiles pour la troupe de Dominique Ducharme, on ne peut pas reprocher grand-chose à la performance du 2e trio. Christian Dvorak a rapidement trouvé sa place au centre de Josh Anderson et d’un Jonathan Drouin revigoré. Ils ont été de loin la meilleure unité du CH et ils sont le seul trio qui n’a pas été séparé par Ducharme contre les Sabres.

Graphique Sportlogiq – 2e trio

Les trois joueurs se complètent très bien jusqu’à présent. Dvorak offre du jeu de qualité aux deux bouts de la glace et est le meilleur centre du Tricolore pour les mises en jeu, alors qu'il mène le club avec un taux d’efficacité de 54,4%. Anderson est encore une fois le power forward qui apporte une combinaison unique de vitesse et de force, tandis que Drouin montre sa vision avec 34 passes complétées en zone offensive, dont 4 dans l'enclave, deux marques qui se placent au premier rang chez les joueurs du CH après 2 rencontres.

Si le trio de Nick Suzuki parvient à s’établir comme une véritable première ligne, le trio de Dvorak n’en serait que plus efficace.

Mention honorable à Jake Allen, qui a connu un excellent match dans la défaite contre Toronto. Le partant du CH a stoppé 28 des 30 tirs dirigés vers lui, incluant une marque parfaite de 12-12 face aux tirs du bas de l’enclave. Il s’agit d’un sommet personnel en termes d’arrêts du bas de l’enclave en un match pour Allen depuis qu’il est à Montréal.

Trop tôt pour s’alarmer : la performance du 1er trio

Avec les départs de Jesperi Kotkaniemi et Phillip Danault, en plus de sa toute nouvelle extension de contrat, tous les yeux sont rivés sur Nick Suzuki, et avec raison. Toutes les décisions de Marc
Bergevin cet été montrent clairement que l’organisation s’attend à voir le jeune de 22 ans s’établir comme un centre de premier plan et devenir la pierre angulaire de l’attaque montréalaise.

Suzuki a commencé l’année flanqué par Tyler Toffoli, qui vient de disputer l’une de ses meilleures saisons en carrière avec 28 buts en 52 matchs, et Cole Caufield, un des espoirs les plus électrisants de la LNH. Les attentes étaient élevées pour ce trio, mais les premières impressions ne sont pas très favorables.

Les trois joueurs n'ont pas réussi à s'inscrire à la feuille de pointage lors des deux premières rencontres et l’attaque du CH en entier a été plutôt anémique jusqu’à présent. Ducharme les a même séparés contre les Sabres, envoyant Caufield sur le 3e trio et le remplaçant par Mathieu Perreault. Il reste à voir si le changement est permanent ou si l'entraîneur ne cherchait qu’à trouver un moyen de créer une étincelle, mais dans tous les cas, il est trop tôt pour vraiment s’inquiéter.

Toffoli, Caufield, et Suzuki n’ont peut-être pas de points, mais ce n’est pas par manque d’opportunité. Les trois joueurs occupent présentement les trois premiers rangs de la formation au chapitre des chances de marquer. Ils combinent pour 18 des 50 tirs tentés de l’enclave par le CH, soit 36% du total. S’ils continuent à obtenir ces opportunités, la production devrait suivre tôt ou tard.

Donnons-leur encore du temps avant de sonner l’alarme.

Sonnez l’alarme : Unités spéciales en détresse

Le jeu à forces égales du CH n’était évidemment rien de très impressionnant, mais les unités spéciales ont complètement coulé le Tricolore. Montréal a écopé de 9 pénalités en deux rencontres et leurs adversaires n’ont pas hésité à capitaliser. Face aux Leafs, deux infractions ont tué le momentum des 10 premières minutes pour Montréal et ont permis aux Leafs d’égaler la marque.

Les choses ne se sont pas vraiment améliorées contre Buffalo, avec 3 des 5 buts accordés venant avec l’avantage d’un homme.

Graphique Sportlogiq – CH en I.N.

Le CH a également amplement d’opportunités sur l’attaque massive, mais Montréal demeure l’un de seulement 6 clubs qui n’ont toujours pas marqué en supériorité numérique. Les deux 5 contre 3 en particulier étaient difficiles à regarder par moment. Malgré tout l’espace supplémentaire disponible, le Tricolore avait de la difficulté à entrer et s’installer en zone offensive. Une fois rentrés, ils circulaient en périphérie et tentaient d’envoyer la rondelle à Petry pour un tir de la ligne bleue plutôt que d’attaquer le centre de la glace. En 2:10 avec un avantage de deux hommes, Montréal n'a pas réussi à cadrer un seul tir de l’enclave.

Dominique Ducharme et Alex Burrows doivent trouver un nouveau plan pour leurs deux unités spéciales, car avec ce genre de performance, le CH se tire dans le pied et laisse filer des tonnes
d’opportunités de faire tourner les choses en leur faveur.