Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Une transaction qu'on attendait à Montréal

Publié
Mise à jour

Suivez dès 11 h mardi notre émission spéciale pour l'ouverture du marché des joueurs autonomes sur toutes nos plateformes

COLLABORATION SPÉCIALE

Noah Dobson est officiellement un membre du Canadien de Montréal.

Après avoir été trop souvent meilleur deuxième dans la course aux gros noms sur le marché pendant l'ère Bergevin, Kent Hughes a complété la plus grosse transaction depuis qu'il est en poste, envoyant deux choix de premier tour ainsi qu'Emil Heineman aux Islanders de New York.

Ça fait longtemps que l'on sentait ce genre de transaction arriver. J'en ai parlé l'an dernier et rien n'avait changé depuis. Trente choix au repêchage fait en trois ans, douze cette année, et neuf autres l'an prochain, en plus des nombreux jeunes joueurs déjà dans l'organisation, il n'allait jamais y avoir assez de place pour tout le monde. Combiner quelques-uns de ces atouts dans une transaction était inévitable. 

« Il y a une raison pour laquelle, dans les années précédentes, qu'on a accumulé beaucoup de choix», a dit Kent Hughes en conférence de presse après l'échange, «c'est pour nous mettre en position de payer ce qu'on a besoin de payer pour obtenir un joueur du calibre de Noah. »

Les 16e et 17e choix avaient peu de chance d'avoir un impact dans les deux ou trois prochaines années et Hughes a réussi à garder David Reinbacher, Michael Hage, Logan Mailloux, et Jacob Fowler, ses quatre meilleurs espoirs. Heineman a montré de belles choses à Montréal comme recrue, avec un excellent tir et du jeu physique sur un 4e trio efficace en début de saison, mais il est loin d'être irremplaçable. Owen Beck, Joshua Roy, Oliver Kapanen, Florian Xhekaj, et plusieurs autres cognent à la porte de la LNH et sont prêts à remplir ce vide dans l'alignement, et c'est sans compter les ajouts potentiels sur le marché des joueurs autonomes ou via transaction au cours des prochaines semaines.

Alors, maintenant que cet échange a finalement eu lieu, qu'est-ce que Noah Dobson apporte au Canadien?

Un monstre à deux têtes

Un défenseur droitier de 6'4, Dobson a déjà plusieurs atouts qui sont très recherchés par les directeurs généraux de la LNH avant même de mettre un patin sur la glace. On n'a qu'à regarder les Sabres de Buffalo, qui ont, selon Frank Seravalli, refusé plusieurs offres plus riches pour JJ Peterka parce qu'ils préféraient mettre la main sur Michael Kesselring, un défenseur droitier format géant. 

Offensivement, Dobson s'est déjà établi comme l'un des défenseurs les plus productifs du circuit Bettman, se classant 10e en points chez les défenseurs (5e chez les droitiers) depuis 2021-22, culminant avec 70 points en 2023-24. Même ses 39 points l'an dernier, un total décevant par rapport aux attentes, n'auraient été devancés que par Lane Hutson chez le Canadien, alors que Mike Matheson (31 points) était le seul autre arrière à franchir le cap des 20. Il a aussi marqué 10 buts ou plus lors dans chacune des quatre dernières saisons et est 8e en tirs cadrés au cours de cette période.

Il apporte une option de tir de la ligne bleue que le CH n'a pas quand Hutson contrôle le jeu en attaque. Je ne m'attends pas à voir Dobson se rapprocher du point par match si Hutson demeure le seul défenseur sur la première vague d'avantage numérique, mais Dobson demeure top-15 en points à forces égales au cours des quatre dernières saisons, il n'est pas entièrement dépendant de l'attaque à cinq. Son arrivée donne aussi une opportunité rare à Martin St-Louis. 

Quand David Reinbacher sera prêt à se glisser dans le top-4, des duos Hutson-Reinbacher et Guhle-Dobson permettraient au CH d'avoir un défenseur qui bouge la rondelle à un niveau élite pour 45 des 60 minutes chaque soir, voire même plus. C'est plus de deux périodes complètes par match où tu as un quart-arrière de premier plan pour relancer l'attaque, tout en gardant un solide défenseur défensif à leur côté en tout temps, de quoi donner des maux de tête aux entraîneurs adverses.

Défensivement, son différentiel de -16, le pire de sa carrière, n'est pas idéal au premier coup d'oeil, mais ça inclut 20 buts accordés dans un filet désert, contre seulement cinq marqués par les Islanders. New York a eu le dessus sur ses adversaires avec 50,9% des buts attendus en leur faveur lorsqu'il était sur la glace à forces égales. Autrement dit, ils ont généré plus d'opportunités qu'ils en ont accordé quand Dobson est présent. Ses chiffres défensifs sont aussi plus que respectables, surtout pour un joueur à caractère offensif.Graphique Noah Dobson

Oui, il y a des erreurs qui font mal et peuvent se faire jouer en boucle sur Twitter, mais c'est quelque chose d'inévitable avec son style de jeu. Tous les joueurs qui peuvent créer de l'attaque de façon aussi dynamique doivent prendre des risques, et certaines de ces décisions vont inévitablement mener à de mauvais revirements et des buts de l'autre côté par occasion. David Savard avait un taux de revirement plus bas que Lane Hutson l'an dernier, après tout. Il n'est pas le plus physique malgré son gabarit, donnant moins d'un coup d'épaule par match en moyenne au cours de sa carrière. Il se sert plutôt de sa longue portée en utilisant bien son bâton pour briser les jeux adverses, que ce soit en harponnant la rondelle ou en se positionnant dans les lignes de passes. 

À 25 ans, Noah Dobson se greffe à la perfection dans la fenêtre d'opportunité du Canadien. Il est quelques mois plus jeune que Nick Suzuki et il sera à l'apogée de sa forme pour la majorité du contrat de 8 ans qu'il a reçu. Un salaire de 9,5 M$ est évidemment plutôt riche et devient immédiatement l'entente à long terme le plus lucratif sur la masse salariale du Canadien, mais avec le plafond salarial qui va grimper de façon significative au cours des prochaines années, ça devient rapidement beaucoup plus intéressant. Avec un plafond de 113,5 millions $ en 2027-28, la 3e année de l'entente, son salaire devient l'équivalent d'un peu moins de 8 millions $, et le cap devrait continuer de croître lors des années suivantes. 

Kent Hughes est loin d'avoir terminé son été, alors que Montréal recherche toujours de l'aide dans son top-6, et surtout au poste de deuxième centre, mais il a commencé avec un coup de circuit. Si c'est un signe à venir pour le reste de la saison morte, j'ai hâte de voir ce que lui et Jeff Gorton cuisinent.