On va régler une chose tout de suite je ne veux pas jouer au gérant d’estrade et dire que le Canadien aurait dû réclamer un tel plutôt qu’un tel. Trevor Timmins et son groupe de recruteurs mènent la séance de sélection de la LNH comme ils l’entendent ils sont payés pour le faire. 

Les prochaines lignes ne se veulent que le constat d’une situation décriée par un bon pourcentage d’amateurs qui ne comprennent pas pourquoi, année après année, le Canadien boude le produit de la LHJMQ. 

Encore une fois, je sais qu’il y a un bon nombre de partisans qui se foutent royalement de la provenance des joueurs que le Canadien réclame et c’est votre droit le plus strict, mais quand Marc Bergevin nous a dit en 2012, lors de sa nomination comme directeur général, qu’il portera une attention particulière aux joueurs québécois, nous sommes forcés de constater qu’il n’a pas tenu sa parole.

S’il se peut très bien qu’en une ou deux occasions on lève le nez sur les espoirs de la LHJMQ, ou que les billes ne sont pas tombées à la bonne place, ou qu’un joueur qu’on allait réclamer est sorti une ou deux sélections avant, ou qu’on a pas joué de chance, tout ça demeure possible. Mais quand cela fait sept ans que l’équipe ne réclame aucun joueur de la LHJMQ dans les quatre premières rondes, il est permis d’appeler cela une TENDANCE.

Car, voici les faits : depuis la séance de sélection de 2014, Marc Bergevin et Trevor Timmins ont sélectionné 29 joueurs dans les quatre premières rondes (les plus importantes) des séances de repêchage et AUCUN ne provenait du circuit Courteau – 0 en 29

D’ailleurs, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, le Canadien est la seule équipe a n’avoir sélectionné aucun joueur de la LHJMQ dans les 4 premières rondes depuis 2014 - La SEULE.

En fait, depuis 2014, le CH n’a jeté son dévolu qu’en quatre occasions sur des Québécois de la LHJMQ : Daniel Audette en 5e ronde en 2014, Simon Bourque en 6e ronde en 2015, Samuel Houde en 5e ronde en 2018 et Rafaël Harvey-Pinard en 7e ronde l’an dernier. Seul Harvey-Pinard fait encore partie de l’organisation.

Certes, le fait de devoir prendre une décision en seulement deux ans pour des joueurs réclamés de la LHJMQ, plutôt que 4 ans pour les joueurs des universités américaines, peut sans doute expliquer pourquoi on est plus enclins à regarder chez nos voisins du sud, mais cette réalité est la même pour les 30 autres équipes du circuit.

Je sais que c’est un sujet sensible et - qu’on me comprenne bien - je ne souhaite pas que le Canadien choisisse des joueurs québécois simplement pour le plaisir de le faire. Toutefois, j’ai des exemples bien précis, ces sept dernières années, où il aurait été facile de réclamer un Anthony Beauvillier, un Nicolas Roy, un Mathieu Joseph ou un Nathan Légaré dans les 3 ou 4 premières rondes. D’autres équipes, dans ces cas précis, se sont même empressées de transiger pour s’assurer de pouvoir réclamer ces joueurs québécois... Pas le CH qui a regardé passer la parade!

Encore aujourd’hui, en 7e ronde, le CH a cédé son choix numéro 188 aux BlackHawks de Chicago en retour d’un choix de 7e ronde... en 2021. Le CH avait déjà 13 choix en banque l’an prochain avant ce troc... Était-ce si important d’en ajouter un 14e?

L’ironie de la chose, c’est que les Hawks se sont servi de cet échange pour aller chercher le défenseur Louis Crevier des Saguenéens de Chicoutimi avec cette sélection numéro 188!

Pourquoi Chicago fait ce troc et le Canadien ne bronche pas pour réclamer le même joueur?  Si vous avez la réponse on serait bien preneur...Entre temps pensez-y (0 en 29) dans les 4 premières rondes depuis 2014... C’est quand même incroyable pour une équipe qui dit se soucier du produit québécois.