BROSSARD - Même s’ils disposent de qualités diamétralement opposées, Anthony Duclair et Frédérik Gauthier possèdent des objectifs similaires à l’approche de leur tentative d’accéder à la LNH.

Chacun à leur façon, ils veulent démontrer qu’ils peuvent s’établir comme des joueurs de premier plan une fois qu’ils seront établis dans le circuit Bettman et ils sont rendus à l’étape de le prouver au niveau junior.

Anthony DuclairD’un côté, Gauthier a déjà été identifié par plusieurs observateurs, dont les Maple Leafs eux-mêmes qui l’ont repêché au 21e rang en 2013, comme un éventuel centre de troisième trio. Mais le principal intéressé demeure convaincu qu’il peut viser un statut plus élevé en peaufinant ses atouts offensifs qui sont galvanisés par son physique avantageux et plus mature.

En ce qui concerne Duclair (photo), il a utilisé la dernière saison pour reprendre la tangente qu’on lui avait prédite en amassant 99 points avec les Remparts de Québec grâce à son explosion offensive et son agilité. Ce retour en force pour celui qui a finalement été repêché en troisième ronde par les Rangers de New York en raison d’une ascension plus mitigée lui a permis de se faire inviter au camp estival d’Équipe Canada Junior.

« C’est un joueur qui a beaucoup de vitesse et d’habiletés, mais comme n’importe quel joueur qui sera sélectionné dans l’équipe, il doit nous montrer qu’il peut être un bon joueur dans les trois zones et s’adapter au style de hockey qui peut lui être demandé », a ciblé l’entraîneur Benoit Groulx sans hésiter.  

Le pilote de la formation canadienne ne se soucie guère des ennuis éprouvés par Duclair plus tôt dans sa carrière junior car il a su renverser la vapeur.

« Tout cela appartient au passé. Il a prouvé qu’il a beaucoup gagné en maturité et qu’il est un joueur différent. Il a fait un grand pas dans la bonne direction et c’est ce que je retiens de lui », a-t-il soutenu.

Auteur d’un but étincelant mardi soir face à la République tchèque, Duclair a sans contredit assimilé le message des entraîneurs qui ont rencontré tous les joueurs en privé avant d’entamer la semaine d’entraînement.

« Je veux leur montrer que je ne suis pas seulement un joueur talentueux puisque je peux m’adapter à différentes situations ou utilisations. Pour jouer dans cette équipe, ça exige parfois de modifier son style et je suis prêt à tout pour percer ce groupe », a assuré celui qui serait emballé de représenter le Canada dans sa ville natale de Montréal.  

Jadis perçu comme un futur choix de première ronde, Duclair prétend qu’il a évolué dans l’adversité et la récompense est venue des Rangers qui lui ont offert un premier contrat professionnel en janvier.

« J’ai beaucoup appris sur moi-même durant la dernière saison. J’ai gagné en maturité autant comme joueur que comme personne et j’ai retenu des leçons sur les choses que je n’effectuais pas correctement auparavant », a mentionné Duclair, qui a peut-être gagné des points lorsqu’il a bien couvert Samuel Morin quand il a appuyé l’attaque à une occasion face aux Tchèques.

Rimouski au lieu de l'Université Harvard 

Déjà doté d’un physique d’homme comparativement à plusieurs de ses coéquipiers du programme national, Gauthier n’est pas du style à s’éterniser en entrevue. Adepte des réponses courtes, le joueur de l’Océanic de Rimouski avait une entente pour poursuivre son cheminement à la prestigieuse Université Harvard avant de se laisser convaincre par Philippe Boucher.

Le colosse de six pieds quatre pouces et 215 livres est convaincu que l’expérience du tournoi de 2014 viendra revigorer le clan canadien.

Frédérik Gauthier« Je pense que ça nous aidera beaucoup, ça nous donne un bagage supplémentaire », a-t-il jugé.  

Limité à une mention d’aide à la dernière édition en Suède, Gauthier pourrait s’imposer davantage lors du prochain Championnat mondial s’il convainc les entraîneurs de miser une fois de plus sur lui.

« C’est un beau défi pour lui de devenir un joueur avec plus de cartes dans son jeu. À ce niveau, il peut devenir plus qu’un athlète efficace défensivement, mais aussi se servir de son gabarit et de sa vitesse pour s’imposer en échec avant et créer des chances de marquer », lui a lancé comme message l’entraîneur Benoit Groulx qui a vanté sa progression par rapport au patinage.

C’est en travaillant d’arrache-pied avec Barb Underhill des Maple Leafs que Gauthier a pu ajouter une vitesse supplémentaire à son répertoire et ce spécialiste avait changé la carrière du géant Brian Boyle en accomplissant le même tour de force.

Après avoir réussi des saisons de 60 et 52 points avec Rimouski, Gauthier se dit confiant de pouvoir rehausser sa contribution offensive avec l’équipe canadienne.

« J’aimerais contribuer de façon offensive et défensive et créer des points quand je le peux », a conclu celui qui a touché la cible mardi soir et qui est devenu le premier joueur québécois repêché en première ronde par Toronto depuis Éric Fichaud en 1994.  

*Avec la collaboration de Stéphane Leroux 

Duclair est prêt à être dans les plans
Anthony Duclair en action
Un but de toute beauté de Duclair