Le RDS.ca vous propose le dernier volet de son classement des 32 formations de la LNH en fonction de la qualité de leur bassin d’espoirs. 

Les critères d’admissibilité établis afin qu’un espoir puisse être répertorié dans ce classement :

  • Dans le cas d’un patineur, celui-ci doit être âgé de 22 ans ou moins.

  • Celui-ci doit soit avoir paraphé son contrat d’entrée, soit avoir été repêché par une équipe.

  • Les patineurs considérés comme étant des membres réguliers d’un alignement de la LNH - cette définition peut être appelée à varier légèrement, notamment en cas de présence sur la liste des blessés - sont exclus.

  • Dans le cas d’un gardien de but, tous les athlètes de moins de 26 ans ont été considérés, étant donné la courbe de développement particulière observée à cette position.

  • Les gardiens occupant le rôle de partant de leur équipe ou celui de réserviste à temps plein sont exclus.

Il y a bien entendu un caractère subjectif à un tel classement, étant donné la variété d’évaluations possibles au sujet du potentiel d’un jeune joueur, surtout lorsque celui-ci n’a pas encore effectué la transition entre les rangs juniors et professionnels. 

Par ailleurs, une équipe misant sur une moins grande profondeur que ses rivaux doit-elle réellement être pénalisée au classement si elle a la chance de compter sur quelques espoirs identifiés comme de futurs joueurs de premier trio ou de premier duo défensif? Les réponses à cette question peuvent certainement varier.

8. Sharks de San Jose

Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :

1- William Eklund, centre

2- Thomas Bordeleau, centre

3- Ryan Merkley, défenseur

4- Daniil Gushchin, ailier gauche

5- Tristen Robbins, centre/ailier droit

Quiconque aura le mandat de succéder à Doug Wilson à titre de DG des Sharks n’aura pas été laissé à court de ressources, alors que le vétéran dirigeant a quitté en léguant l’un des bassins d’espoirs les mieux garnis de la LNH, particulièrement en termes de profondeur.

Plusieurs partisans étaient quelque peu déçus de voir la période d’essai accordée à William Eklund, 7e choix au total en 2021, se terminer après neuf matchs. Bien que le fabricant de jeux suédois se soit montré confortable sur les patinoires de la LNH dès son entrée en scène, c’était une sage décision que de le renvoyer à Djurgarden, en SHL, où il est en mesure de peaufiner les facettes moins bien développées de son jeu. Sa production d’un but en 29 rencontres en Suède peut en laisser certains pantois, mais il faut reconnaître que ce ne sera jamais le plus grand atout de son arsenal, même si son lancer n’est pas vilain. Les mentions d’aide, elles, s’accumulent à un rythme plus soutenu. Eklund est un patineur des plus fluides capable de repérer ses compagnons de trio avec une facilité parfois déconcertante. Ce trait précis de son jeu tend à rappeler ce qu’arrive à accomplir Elias Pettersson en zone offensive. Sera-t-il un joueur de 1er trio capable d’une production de 70 à 80 points et de dicter le jeu dans les trois zones, ou sera-t-il plutôt un très bon centre de 2e trio? À ce stade hâtif de son développement, c’est la question qui demeure en suspens.

Comme l’ont fait quatre autres joueurs de 2e année des Wolverines, Thomas Bordeleau a fait une croix sur la NCAA et amorcé sa carrière professionnelle récemment, en acceptant l’offre des Sharks le 16 avril, avant de réaliser son rêve en jouant un 1er match le lendemain, au Minnesota. Le fils de l’ancien de la LNH Sébastien Bordeleau a terminé sa campagne « sophomore » dans les rangs universitaires avec une récolte d’exactement un point par rencontre, deux ans après avoir été le 38e choix au total. Lui aussi plus apte à fabriquer des jeux qu’à les terminer, Bordeleau arrive à dicter le jeu grâce à son dynamisme et à de bonnes lectures dans les trois zones. L’un des défis de son passage chez les pros, comme de nombreux patineurs à cet âge, sera d’ajouter du muscle à sa charpente de 5 pieds 10 pouces.

Ceux qui ont suivi de près le repêchage de 2018 se rappelleront que Ryan Merkley était pratiquement fui comme la peste par certaines organisations convaincues que le talentueux défenseur n’avait pas la force de caractère ou la maturité requises pour être un bon pro. Certains recruteurs avaient affirmé anonymement qu’à leur table, le verdict était unanime : on allait lever le nez sur Merkley, qu’il soit disponible en 1re, en 4e ou en 7e ronde. Les Sharks avaient décidé de tenter le coup de circuit au 21e échelon, et quatre ans plus tard, force est d’admettre que l’ancienne vedette de l’OHL est beaucoup plus près du statut de régulier dans la LNH que certains l’auraient cru imaginable. Bob Boughner le protège jusqu’ici après une trentaine de matchs, lui offrant en moyenne 15:31 de temps de glace, mais on voit que la vision du jeu exceptionnelle de Merkley, doublée d’une attitude bien plus posée que dans les rangs juniors, est peut-être en voie de sourire à l’athlète de 21 ans.

Parlant de risque calculé, San Jose a réalisé une belle prise au 76e rang l’été dernier lorsque l’équipe s’est tournée vers Daniil Gushchin, un ailier russe plutôt frêle mais doué qui avait dominé l’USHL offensivement pendant deux ans, avec Muskegon. Gushchin aurait eu la possibilité de faire le virage chez les pros, mais le plan mis en place a plutôt été qu’il se joigne aux IceDogs de Niagara, qui l’avaient réclamé hâtivement au repêchage international de la LCH de 2020. Immédiatement, Gushchin s’est mis à produire à un rythme vertigineux, et sa récolte de 41 buts en 51 matchs a de quoi impressionner malgré ses 20 ans.

Les Sharks misent par ailleurs sur plusieurs joueurs évoluant dans la LCH et voués à un bel avenir. Robbins, un centre de 20 ans qui a épaté avec les Blades de Saskatoon, s’est emparé du 5e rang de cette courte liste, mais l’ailier droit Brandon Coe, dominant avec le Battalion de North Bay grâce à une saison de plus de 100 points, de même qu’Ethan Cardwell, un centre des Colts de Barrie, auraient aisément pu y figurer eux aussi.

7. Canadien de Montréal (texte et top-20 des espoirs publiés le 16 mai)

6. Devils du New Jersey

Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :

1- Alexander Holtz, ailier droit

2- Luke Hughes, défenseur

3- Shakir Mukhamadullin, défenseur

4- Nolan Foote, ailier gauche

5- Kevin Bahl, défenseur

Ayant disputé chacun des 82 matchs des Devils à sa saison recrue dans la LNH, Dawson Mercer ne peut figurer à cette liste. Le polyvalent jeune attaquant en a pris plusieurs de court par la rapidité à laquelle il a pris ses aises dans la meilleure ligue au monde, lui qui est passé tout près des Saguenéens de Chicoutimi à une place au sein du top-6 des Devils.

Le New Jersey s'approche d'une place dans le top-5 en raison de la présence dans sa pépinière de deux espoirs qui pourraient s'avérer des joueurs d'impact au plus haut niveau.

Sélectionné onze choix avant Mercer, au 7e échelon en 2020, Alexander Holtz a emprunté un chemin différent, passant une première saison complète dans la LAH, avec les Comets d’Utica. Quiconque a vu l’ailier suédois gagner en confiance au fil des semaines aura compris que c’était la décision la plus sage, après une courte audition de sept matchs plus ou moins concluante au New Jersey, début novembre. Ses succès à Utica lui ont finalement valu un dernier rappel à la toute fin du calendrier, pour les deux dernières rencontres des Devils.

Le défi pour Holtz, comme plusieurs fins marqueurs à leurs débuts, est d’arriver à trouver avec constance l’espace nécessaire afin de décocher son lancer - surtout celui des poignets - digne des meilleurs au monde. Une fois qu’il arrivera à se créer cet espace pour manoeuvrer, les gardiens de la LNH n’auront qu’à bien se tenir. On peut aisément s’imaginer que son compatriote Jesper Bratt, de même que Jack Hughes, arriveront à soutirer le meilleur des qualités indéniables de Holtz. 

Parlant du talentueux no 86 des Devils, son frère cadet Luke vient de cimenter sa place comme deuxième meilleur espoir de l’équipe après une saison « freshman » tout simplement fabuleuse sous les ordres de Mel Pearson, à l’Université du Michigan. Nous savions qu’une montée à l’emporte-pièces n’attend pas l’autre avec l’arrière de 19 ans, et il n’a pas fait mentir sa réputation en enfilant 17 buts, ce qui n’est pas une mince tâche pour un arrière recrue dans la NCAA, tout en affichant un différentiel de plus-28. Tout semble indiquer que les Devils ne forceront pas la note et que Hughes sera de retour avec les Wolverines l’an prochain, sans l’excellent Owen Power cette fois. Entre-temps, il a été possible ces derniers jours de voir Luke montrer quelques étincelles en tant que représentant de l'équipe américaine au Championnat mondial senior.

Les partisans des Devils étaient curieux de Shakir Mukhamadullin à l'oeuvre en sol-américain, et ça s'est finalement concrétisé le 14 mai, alors que l'arièrre russe a donné ses premiers coups de patin dans l'uniforme des Comets, dans le cadre de la série face aux Americans de Rochester. Fraîchement arrivé de la KHL, Mukhamadullin est difficile à manquer sur la glace puisqu'il est un superbe patineur, du haut de ses 6 pieds 4 pouces. Comme plusieurs défenseurs de 20 ans, le produit d'Ufa doit améliorer sa couverture défensive, mais les outils sont bien présents pour qu'il offre aux Devils d'ici un à deux une option intrigante en ce qui a trait à la relance.

5. Stars de Dallas

Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :

1- Wyatt Johnston, centre

2- Mavrik Bourque, centre

3- Logan Stankoven, ailier

4- Thomas Harley, défenseur

5- Ty Dellandrea, centre

D’excellentes prises réalisées aux repêchages de 2020 et 2021 ont permis au bassin d’espoirs des Stars de faire un bond considérable vers l’avant, à commencer par la présence dans l’organisation de Wyatt Johnston, 1er pointeur de la Ligue junior de l’Ontario par une marge de dix points, avec 45 buts et 78 mentions d’aide pour une production monstre 123 points en 66 matchs, en plus de pratiquement doubler l’apport de son coéquipier le plus proche. D’ailleurs, fait plutôt remarquable, ce sont trois espoirs des Stars qui mènent en ce qui a trait au ratio de points/match dans leur circuit respectif de la LCH, soit Johnston, Mavrik Bourque et Logan Stankoven. Bref, tout un revirement de situation pour une organisation qui se serait située dans le dernier tiers de ce classement il y a un an à peine.

C’était inévitable, l’absence totale de matchs dans l’OHL l’année dernière allait avoir une incidence sur l’exactitude de certains rapports de recrutement. Ça aura permis aux Stars de réaliser un coup fumant en mettant la main sur Johnston au 23e rang. Neuf mois plus tard, le franc-tireur des Spitfires de Windsor se retrouve en considération pour une place parmi les dix meilleurs joueurs oeuvrant à l’extérieur de la LNH. Le 12 avril, le spécialiste du recrutement à TSN Craig Button le répertoriait d’ailleurs au 9e échelon de son classement. Parions que la prochaine fois qu’Équipe Canada junior fera appel à ses services, ça pourrait dans un rôle plus offensif que celui qu’on lui a confié dans la version écourtée de la compétition en décembre dernier.

Limité à 25 matchs à sa 4e et dernière campagne dans la LHJMQ, Bourque a produit à un rythme infernal de deux points par rencontre. Bien entendu, le centre de 20 ans n’a plus rien à prouver dans le circuit Courteau à ce point-ci, et on le verra probablement s’aligner avec les Stars du Texas à compter de l’automne prochain. Bourque est l’un de ces rares attaquants qui déjà à ce point-ci de leur cheminement allient à la fois habiletés, sens du jeu et attention au détail en couverture défensive.

Stankoven est le nouveau d’une longue lignée de joueurs de petite taille snobés par de trop nombreuses équipes lors de la journée du repêchage. Le joueur d’avant de 5 pieds 8 croyait en avoir fait suffisamment pour être réclamé en première ronde, mais avait finalement dû patienter jusqu’à la 47e sélection. Ce dernier possède malgré son modeste gabarit un tir des plus foudroyants (tiens tiens, de quoi nous rappeler quelqu’un de familier aux Québécois) et il s’en est servi pour faire bouger les cordages à 44 reprises en 57 sorties à la première saison suivant son année de repêchage.

Harley continue de faire ses classes dans la LAH après qu’il se soit amené avec le grand club pour une audition qui aura finalement duré 29 matchs, entre les mois de décembre et d’avril. À 20 ans, on sent que l’ancien 18e choix au total tarde toujours à gagner l’entière confiance de l’entraîneur-chef Rick Bowness. Il est important de se rappeler avant de déclarer qu’il ne répondra pas aux attentes que Harley, l’un des plus jeunes patineurs réclamés en 2019, serait en théorie toujours admissible à œuvrer dans le hockey junior. Sa saison 2020-2021 peut sembler être un pas de recul par rapport à la précédente, mais le fait demeure que la courbe de progression d’un arrière est souvent moins linéaire que celle d’un attaquant.

Dellandrea a été le choix de première ronde des Stars un an avant Harley, soit en 2018. Également issu de l’OHL, Dellandrea continue de peaufiner son jeu avec le club-école. Près de quatre ans se sont écoulés depuis sa sélection, et le constat est qu’il affiche le profil idéal pour piloter éventuellement un 3e trio dans la LNH. Est-ce trop peu pour un joueur réclamé au 13e échelon? Possiblement, étant donné le genre de statistiques offensives qu’il avait réussi à compiler avec Flint, dans les rangs juniors.

4. Kings de Los Angeles

Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :

1- Brandt Clarke, défenseur

2- Samuel Fagemo, ailier gauche

3- Brock Faber, défenseur

4- Alex Turcotte, centre

5- Martin Chromiak, ailier gauche

La place réservée aux Kings dans ce classement est moins avantageuse qu’elle ne l’aurait été au mois d’octobre dernier, puisque plusieurs jeunes joueurs centraux à la relance de l’équipe ont été amenés à graduer ces derniers mois, de Quinton Byfield, 2e choix au total derrière Alexis Lafrenière au repêchage de 2020, en passant par Arthur Kaliyev, Rasmus Kupari à l’attaque également, ainsi que Thomas Bjornfot et Sean Durzi à la ligne bleue.

Meilleur pointeur de son équipe, les Colts de Barrie, ainsi que troisième meilleur pointeur chez les arrières dans la Ligue junior de l’Ontario (même après une suspension de huit rencontres), Brandt Clarke rassure depuis le début de la campagne ceux qui voyaient une dimension strictement offensive à son jeu. Le 8e choix au total en juillet 2021 a raffiné son jeu de belle façon, tout en développant ses qualités de leader, ayant été nommé capitaine des Colts. 

Résultat notamment de la grande profondeur des espoirs canadiens à la défense, Clarke n’avait pas été en mesure de se tailler une place en vue du Mondial junior au tournant de la nouvelle année. Qu’en sera-t-il lors de la version « 2.0 » du tournoi, prévue pour le mois d’août?

Déjà perçu comme un candidat évident à occuper un éventuel rôle au sein du 2e ou 3e trio des Kings, Samuel Fagemo fait tourner les têtes en raison de sa touche de marqueur à sa deuxième campagne dans la LAH, avec le Reign d’Ontario. Le Suédois de 22 ans, sélectionné 50e au total en 2019, a tourné autour d’un but aux deux matchs toute la saison.

La courbe de progression d'Alex Turcotte n’est pas celle que l’on attend généralement de la part d’un 5e choix au total. C’est quelque peu alarmant qu’à 21 ans, le joueur de centre ne totalise que huit matchs d’expérience dans la LNH, et c’est entre autres attribuable à une blessure qui l’a suivi en 2e moitié de saison 2021-2022. Il n’en demeure pas moins qu’après une soixantaine de matchs disputés avec le Reign d’Ontario, le fils d’Alfie (ancien choix du CH en 1983) n’a pas été un joueur dominant dans les rangs mineurs. Cela dit, il n’est pas impossible que l’ancienne vedette du programme américain des moins de 18 ans soit un de ces patineurs dont le jeu se transpose mieux au circuit Bettman qu’à la Ligue américaine. Le camp d’entraînement en septembre prochain sera une opportunité pour lui de prendre sa place au sein d’un effectif misant sur une belle jeune profondeur chez les Kings, avec les Quinton Byfield, Arthur Kaliyev, Gabriel Vilardi et Rasmus Kupari.

Chromiak s’est avéré une trouvaille sensationnelle pour L.A. en début de 5e ronde de l’encan de 2020. À 17 ans, l’ailier slovaque fraîchement arrivé en Amérique du Nord démontrait déjà une capacité à tirer son épingle du jeu dans l’OHL. Après un calendrier 2020-2021 aux oubliettes dans le circuit ontarien, Chromiak a repris le collier à Kingston en remplissant le filet soir après soir aux côtés du favori au titre de 1er choix dans quelques mois, Shane Wright. Chromiak a terminé cette éclatante deuxième saison chez les juniors avec une récolte de 44 buts et 86 points en 60 matchs.

Défenseur à caractère défensif de l’année dans la division Big-10 - il était en compétition avec Owen Power, espoir des Sabres, et Mason Lohrei, espoir des Bruins - Faber s’est révélé être une présence stabilisante à sa 2e saison dans l’alignement des Gophers de l’Université du Minnesota. Sa production offensive n’est rien pour écrire à sa mère, mais l’apport de Faber est ailleurs. Il s’est simplement imposé comme l’un des arrières les plus difficiles à affronter de la NCAA. Le comité de sélection olympique américain a fait le même constat en lui tendant une invitation à représenter son pays à Pékin, en février. Parmi les arrières à caractère surtout défensif évoluant à l'extérieur de la LNH, Kaiden Guhle, du Canadien, et Faber se trouvent dans une classe à part. 

3. Ducks d’Anaheim

Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :

1- Mason McTavish, centre

2- Olen Zellweger, défenseur

3- Jacob Perreault, centre/ailier droit

4- Sasha Pastujov, ailier droit

5- Benoit-Olivier Groulx, centre

Le talent brut au sein des cinq ou dix premiers espoirs des Ducks continue de se comparer très avantageusement à la majorité des formations de la LNH. Ce n'est pas banal de les retrouver au sein du top-3 malgré le récent statut de gradué des Trevor Zegras, Jamie Drysdale et Isac Lundestrom, tous les trois des pièces importantes du casse-tête pour Dallas Eakins et son club.

Pour un joueur privé d’un calendrier 2020-2021 dans l’OHL, Mason McTavish n’a pas manqué de laisser sa carte de visite lors de son stage de neuf matchs dans la LNH en octobre dernier. Déjà outillé physiquement pour faire face aux rigueurs du hockey professionnel, McTavish a néanmoins été cédé à Peterborough pour une dernière saison junior, avant de prendre le chemin de Hamilton le 9 janvier. Depuis, l’attaquant de puissance a rayonné, flirtant avec la barre des deux points par rencontre dans sa vingtaine de parties jouées avec les Bulldogs, avant d'être le leader incontesté de l'équipe, qui vient de se qualifier en vue du 3e tour des séries dans l'OHL. McTavish devra peaufiner ses qualités de passeur afin d’appartenir un jour à l’élite du circuit Bettman, mais dans le reste de jeu offensif, du maniement de rondelle à la capacité de se frayer un chemin jusqu’au filet en passant par la vélocité impressionnante de son tir, tout y est pour que le 3e choix au total en 2021 se soit fermement établi au sein deux premiers trios des Ducks d'ici trois à quatre saisons.

L’un des joueurs les plus jeunes disponibles à l’encan de 2021, en raison de sa date de naissance du 10 septembre (six jours plus tard, et il aurait été admissible à celui de 2022), Olen Zellweger a pris d’assaut la WHL à sa troisième année avec les Silvertips d’Everett, se hissant confortablement au 1er rang des pointeurs chez les défenseurs avec 78 points en 55 rencontres. Il est très peu commun de voir un arrière de la WHL accumuler les points à une telle cadence à un si jeune âge. Un patineur sensationnel, Zellweger n'a besoin que de quelques emjambées pour devenir une menace en zone offensive, constamment prêt à participer à un surnombre et à s'offrir en option. Il a vu sa saison être mise sur « pause » en raison d'une épeurante blessure subie le 10 avril contre Seattle, lorsqu’il a lourdement donné contre la bande avant d’être transporté sur une civière. Depuis, Zellweger aura toutefois été en mesure de reprendre l'action et de terminer sur une note positive. Il a d'abord fourni neuf points en six matchs éliminatoires pour Everett, avant de faire ses débuts professionnels dans la LAH, le 5 mai, avec les Gulls, qui sont désormais éliminés eux aussi. À ce point-ci, on peut présumer que Zellweger est de ceux qui concentreront leurs énergies sur le nouveau camp de sélection d’ÉCJ, en marge du Mondial junior reporté au mois d’août. On peut difficilement s'imaginer que Hockey Canada voudra se priver d'un joueur aussi électrisant à la ligne bleue.

Avant le repêchage de 2020, on entendait régulièrement que Jacob Perreault était l’un des paris les plus intéressants de sa cuvée en raison de ses qualités offensives indéniables. Au lieu de continuer à terroriser les gardiens adverses de l’OHL à Sarnia, Perreault a plutôt été amené par le contexte pandémique à faire le saut très hâtivement dans la Ligue américaine. Si hâtivement même que l’ailier originaire de Montréal s’est avéré le plus jeune joueur du circuit lors de chacune des deux dernières campagnes.

Avec une jeune formation à San Diego, Perreault a affiché des progrès encourageants sous la gouverne d’un autre Québécois, l’entraîneur-chef Joël Bouchard, au point d’être meilleur pointeur de son club parmi les attaquants avec 37 points (14-23) en 55 matchs. C’est de bon augure qu’il ait su transposer son agilité sur patins et son dynamisme à la LAH, mais sa tendance à demeurer en périphérie plutôt que d’attaquer le centre de la patinoire demeure sujet à questionnement. 

Peu de joueurs ont chuté de façon aussi drastique que Sasha Pastujov par rapport à leur rang de sélection anticipé au repêchage de 2021, et si on se fie aux résultats compilés à sa première saison dans l’OHL (il évoluait précédemment au sein du programme américain des moins de 18 ans), le 66e choix au total est peut-être en voie de confondre les DG qui ont entretenu des doutes à son endroit.

Pastujov ne sera jamais davantage qu’un patineur moyen, et c’est d’ailleurs ce qui a effrayé plusieurs équipes l'année dernière. Mais peu de joueurs rivalisent son niveau de créativité en zone ennemie. Sa capacité à bien camoufler ses intentions avant de décocher un tir ou de repérer un coéquipier fait de lui un joueur redoutable au sein de l’avantage numérique. Avec 76 points à sa fiche en 65 rencontres, l’espoir floridien a devancé par une marge invraisemblable de 21 points son coéquipier le plus proche, à sa première campagne à Guelph.

Finalement, la production de Groulx dans la LAH avec les Gulls n’a peut-être pas été aussi soutenue que l’an dernier, alors qu’il a tourné plus près du demi-point que du point par match, mais il demeure une valeur sûre pour l’organisation en raison de sa grande polyvalence. À 22 ans maintenant, l’échantillon est suffisant pour convenir qu’il ne sera jamais le joueur le plus flamboyant. Mais les joueurs pouvant évoluer sur un 1er duo d’attaquants en infériorité numérique et protéger une avance en fin de match ont leur importance, et Groulx, 54e choix au total en 2018, s’efforcera de nous le rappeler.

Une mention honorable au gardien de but Calle Clang, obtenu des Penguins de Pittsburgh à la dernière date limite des transactions, dans l'échange impliquant Rickard Rakell. Clang, que les Penguins avaient réclamé au 77e rang du repêchage de 2020, s’est illustré à sa 1re opportunité d’être un gardien partant dans la SHL, en 17 départs avec le club de Rogle. Il offre ainsi une 2e option à la relève des Ducks devant le filet, avec la présence dans l'organigramme du Tchèque Lukas Dostal, qui continue de faire ses classes entre les poteaux à San Diego. Celui qui aura 22 ans en juin a obtenu les trois premiers départs de sa carrière dans la LNH, en janvier et en mars, lorsque John Gibson se trouvait sur la liste des blessés.

2. Wild du Minnesota

Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :

1- Marco Rossi, centre

2- Jesper Wallstedt, gardien

3- Carson Lambos, défenseur

4- Calen Addison, défenseur

5- Marat Khusnutdinov, centre

L’ailier Matthew Boldy serait possiblement perché au sommet de ce top-5 n’eut été de son récent statut de gradué, lui qui s’est amené à temps plein avec le Wild en tout début d’année 2022, et qui n’a cessé d’impressionner depuis.

C’est tout un soulagement pour la famille du Wild de voir Rossi afficher les qualités ayant fait de lui le 9e choix au total du repêchage de 2020. Un an après qu’on ait douté de sa capacité à reprendre le hockey de haut niveau en raison d’importants ennuis de santé liés à la COVID-19, Rossi s’est imposé comme l’un des meilleurs joueurs de 20 ans et moins dans la LAH. De toute façon, le doute des autres, Rossi a appris à grandir avec cela, étant donné ses modestes 5 pieds 9 pouces. Il est cependant de ces athlètes possédant un centre de gravité hyper bas, lui permettant déployer beaucoup de force physique qu’on ne le croierait à première vue.

Bill Guerin s’est bien gardé de précipiter la suite des choses pour le centre autrichien, même si celui-ci possèderait déjà l’intelligence du jeu requise pour rendre de fiers services au Wild. 

Pour une variété de raisons, l’état-major au Minnesota a jugé acceptable d’échanger Kaapo Kahkonen à la date limite des échanges. Wallstedt est encore très jeune à 19 ans, mais on devine que sa présence dans l’organigramme des gardiens de l’organisation y était pour quelque chose. Avant même d’avoir 20 ans, le portier totalisait 44 départs avec Lulea, dans le meilleur circuit suédois, et ses statistiques sont épatantes, comme en témoigne sa moyenne de buts alloués de 1,98, la plus basse de la SHL, et son pourcentage d’arrêts de 91,8%, le quatrième meilleur, en plus d'une récolte de deux jeux blancs. Ses débuts nord-américains se feront à l'automne prochain, puisqu'il a paraphé son premier contrat professionnel avec le Wild, le 16 mai. Selon Michael Russo, de The Athletic, on s'attend sans grande surprise à ce que Wallstedt obtienne la majorité des départs avec le club-école du Wild, à Iowa, dans la LAH.

À 18 ans, Lambos annonce déjà ses couleurs en tant qu’arrière complet avec le Ice de Winnipeg, dans la Ligue junior de l’Ouest. Les dirigeants de Hockey Canada en ont pris bonne note tôt dans la saison, et l’ont finalement préféré à Brandt Clarke, pourtant un choix du top-10 dans la même cuvée. Ça en dit beaucoup sur la fiabilité du jeu de Lambos, lui qui choisit très bien ses moments pour appuyer l’attaque et qui sait bien le faire lorsque l’opportunité se présente. Une éventuelle place au sein du top-4 du Wild semble lui être destinée.

Étant donné les aspirations du Wild à gagner et à faire un bon bout de chemin ce printemps, Addison continue à 22 ans de faire ses classes avec l’Iowa dans la LAH. Dans une majorité d’équipes de la LNH, le séjour dans les rangs mineurs serait déjà chose du passé. Le flair offensif et les habiletés de patinage de l’ancien choix de 2e ronde de Pittsburgh compensent largement pour quelques lacunes défensives qui continuent de le suivre (celles-ci sont cependant moins grandes qu’à son arrivée de Lethbridge il y a deux ans). 

La carte cachée du groupe est sans doute Khusnutdinov, qui à 19 ans possède maintenant près de 50 matchs de KHL derrière la cravate, avec Saint-Pétersbourg. Cette saison 2021-2022 a été un pas dans la bonne direction pour le centre de 5 pieds 9 pouces, qui a vu augmenter de cinq minutes par match son temps de jeu pour se situer près de la barre des 13:00. Sa production de 12 points (5-7) en 32 matchs est également un bon présage pour la suite des choses. Il a complété son année en Russie en soulevant à la fin avril la Coupe Kharlamov, en MHL, aux côtés du jeune surdoué de 17 ans Matvei Michkov. 

1. Sabres de Buffalo

Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :

1- Owen Power, défenseur

2- Jack Quinn, ailier droit

3- John Peterka, centre/ailier droit

4- Devon Levi, gardien

5- Isak Rosen, ailier gauche

Privés de hockey éliminatoire pour un onzième printemps de suite, les partisans des Sabres doivent se tourner vers leur bassin d’espoirs afin de se trouver une source de réjouissance. Ils peuvent d’ailleurs s’encourager en se rappelant qu’avant même de considérer les jeunes espoirs à l’extérieur de la LNH, certains de leurs jeunes joueurs ayant déjà gradué continuent de prendre du galon, qu’il s’agisse de Rasmus Dahlin (on tend à oublier que ce dernier a joué la grande majorité de la présente saison, sa 4e à Buffalo, à 21 ans seulement), Tage Thompson, « la » révélation au sein du grand club en 2021-2022, ou Peyton Krebs, pièce maîtresse de l’échange envoyant Jack Eichel aux Golden Knights de Vegas.

Sa saison et l’ensemble de son parcours universitaire avec les Wolverines du Michigan étant désormais chose du passé après deux ans dans la NCAA, Power a paraphé son contrat d’entrée le 8 avril, et ses débuts très attendus se sont faits quelques jours plus tard face aux Maple Leafs de Toronto. Avant de s’enflammer au sujet du gaucher de 6 pieds 6 pouces, les supporters des Sabres feraient bien de se rappeler l’apprentissage à la dure qu’a dû subir Dahlin à son entrée chez les pros. Nul doute que cette audition d’une dizaine de matchs l’aidera à se familiariser avec une toute nouvelle vitesse d’exécution. Les derniers mois ont permis de confirmer, que ce soit avec les Wolverines ou Équipe Canada junior, que Power possède bel et bien un potentiel offensif considérable. En ce sens, il a répondu à une interrogation que gardaient certains observateurs à son endroit.

Selon ce que l’ancien Sabre devenu analyste Martin Biron confiait en entrevue au 91,9 Sports le 12 avril, le plan des Sabres est que Power puisse se concentrer à 100 % sur la transition vers la LNH au cours des prochains mois, après une année bien remplie. On en déduit qu’il renoncerait ainsi au Championnat du monde en mai, ainsi qu’à la « prise 2 » du Mondial junior, en août.

Quinn était-il le meilleur joueur disponible au 8e échelon du repêchage de 2020? Difficile d’affirmer que c’était le cas lorsque de futurs joueurs de centre complets tels Marco Rossi et Anton Lundell étaient à leur portée. Qu’à cela ne tienne, le DG Kevyn Adams et ses recruteurs ont été séduits par les habiletés de franc-tireur de l’ancien ailier des 67s d’Ottawa. Ce que Quinn fait de bien, il l’accomplit extrêmement bien. Depuis son éclosion sous les ordres d’André Tourigny en 2019-2020, Quinn a continué de prouver que cette habileté innée de battre des gardiens avec son excellent tir le suivra dans les rangs professionnels, en dominant avec les Americans de Rochester. En avantage numérique, posté à la hauteur du cercle des mises en jeu, Quinn est particulièrement inarrêtable. L’idée de le voir bénéficier de l’excellente vision de jeu de Peyton Krebs, entre autres, doit enchanter l’état-major des Sabres.

Peterka est l’autre jeune membre des Amerks qui retient l’attention, lui qui a été réclamé une vingtaine de choix après Quinn, en début de 2e ronde. Détenteur d’un coup de patin sensationnel, l’ailier allemand a occupé à 19 ans le sommet de la colonne des pointeurs de son club, arrêtant son compteur à 68 points (28-40) en 70 rencontres. Le fait d’avoir disputé la saison 2020-2021 contre des hommes, avec Munich dans la DEL, n’a certainement pas nui à ce que sa transition se fasse avec autant d’éclat. On peut affirmer sans se tromper que Peterka n’aura plus rien à prouver dans la LAH l’an prochain, et qu’on le verra soit au centre, soit à l’aile dans le circuit Bettman l’an prochain.

Après avoir raflé le trophée Mike-Richter remis au meilleur gardien de division 1 en NCAA (le 2e gardien de Northeastern en quatre ans à décrocher l’honneur après Cayden Primeau en 2018-2019), le Montréalais Devon Levi a fait le choix de disputer une autre année dans les rangs universitaires. « Je ne crois pas que je puisse commettre une erreur en restant une année de plus », a-t-il affirmé lorsque la saison de Huskies a pris fin. Bientôt, la chaise musicale des gardiens ne sera rien de plus qu’un lointain souvenir à Buffalo, et on présume que ce seront Levi et Ukka-Pekka Luukkonen qui apporteront aux Sabres la stabilité souhaitée entre les poteaux.