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RÉSULTATS

Sidney Crosby marche sur les eaux

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BOSTON - Quand Esa Lindell a marqué le premier but de la Finlande avec un peu plus de sept minutes à faire au match, personne n'a levé les yeux au ciel.

Oui! C'était un brin dommage pour Jordan Binnington qui, après un premier match solide depuis le début du tournoi, perdait un jeu blanc bien mérité, mais ce but était loin de semer le doute sur l'issue de la rencontre.

Mais quand Mikael Granlund a marqué deux fois en 23 secondes alors qu'il restait moins de deux minutes à faire en troisième, c'est le Canada tout entier qui a levé les yeux au ciel.

Le rêve d'un match revanche du Canada face aux États-Unis était soudainement menacé par le cauchemar d'un revers qui aurait chassé le « plus meilleur pays du monde et pas juste au hockey » de la grande finale de la Confrontation des 4 nations.

Il fallait qu'un joueur se lève pour calmer le groupe; pour reprendre le contrôle du match qui venait de passer aux mains des Finlandais; pour sceller la victoire et assurer la présence du Canada sur la glace du TD Garden jeudi.

Sidney Crosby a fait tout ça.

Une collision entre « Sid the Kid » devenu plus grand que nature et Granlund a envoyé les deux joueurs sur la patinoire. Crosby s'est relevé d'un trait a saisi d'une main la rondelle qui venait de s'envoler après l'entrechoc des bâtons de Sebatian Aho et Sam Reinhart, l'a placé sur la glace avant de tirer dans la cage déserte puisque Juuse Saros avait à nouveau été rappelé au banc.

« Sidney Crosby marche sur les eaux », a lancé haut et fort l'entraîneur-chef Jon Cooper lorsqu'on lui a demandé de qualifier l'importance du leadership de son capitaine sur ses coéquipiers.

« Vous en apprendrez sans doute davantage une fois le tournoi terminé, mais ce gars ne cesse de m'impressionner. Quand vous croisez un héros, il arrive parfois que la réalité soit moins impressionnante que l'image qu'il dégageait dans votre esprit. Que la lumière soit moins éclatante. Dans le cas de Sidney Crosby, cette lumière reste la même », a ajouté Cooper qui a louangé le fait que son capitaine et les autres vedettes de son équipe ont pris les moyens nécessaires pour gagner.

Cause commune

Oui Connor McDavid a marqué le premier but du match en plus d'ajouter une passe. Oui Crosby a marqué en plus de préparer l'un des deux buts de son compagnon de trio et ami Nathan MacKinnon.

Mais ces trois vedettes ont aussi multiplié les jeux simples, les jeux moins flamboyants, les jeux efficaces pour assurer la présence du Canada en finale jeudi.

« Je n'essaie pas d'être " le joueur " qui prend l'équipe sur ses épaules. Je me concentre d'abord et avant tout de donner le maximum de ce que j'ai à offrir pour aider la cause de mon équipe », a convenu Nathan MacKinnon après avoir louangé les performances de Connor McDavid – le meilleur joueur de la LNH a d'ailleurs indiqué MacKinnon – et de Sidney Crosby.

Coupable d'un revirement qui a conduit à un but des Américains samedi soir, au Centre Bell, Crosby assurait que la défaite avait aiguisé le sentiment d'urgence dans le vestiaire.

« Il faut apprendre de nos erreurs et s'assurer d'afficher la plus grande conviction possible dans toutes les facettes du jeu. On doit se battre pour gagner nos batailles sur la glace et trouver des manières de créer des opportunités qui mèneront l'équipe à la victoire », a ajouté Crosby qui en a fait la preuve en se relevant rapidement au centre de la glace en fin de match pour marquer ce qui pourrait être son plus important but dans un filet désert en carrière.

« C'est possible oui », que le capitaine du Canada a indiqué en souriant lorsque le collègue Jean-François Chaumont lui a lancé cette remarque à la fin de son point de presse.

Pour l'honneur du pays

Dans le cadre du discours de motivation qu'il a servi à ses joueurs avant l'affrontement contre la Finlande, Jon Cooper a demandé à ses joueurs d'aller jouer pour leur pays. D'aller jouer pour les coéquipiers assis à leurs côtés. Cooper a aussi insisté sur le fait que « la somme de petits moments permettait de réaliser de grands moments », avant de lancer à ses joueurs d'aller faire honneur à leur pays.

C'est exactement ce qu'il a obtenu. Et il l'a obtenu de tous ses joueurs alors qu'aucun attaquant n'a passé plus de 16 min 37 s sur la patinoire, soit le temps d'utilisation obtenu par Sam Reinhart. Le franc-tireur des Panthers de la Floride a obtenu trois passes dans la victoire canadienne.

Et ce ne sont pas les deux buts rapides en fin de match qui porteront ombrage à l'analyse que l'entraîneur-chef écrira en marge de la victoire du Canada aux dépens de la Finlande.

« Nous avons disputé un excellent match de hockey. Nous avons très bien géré la rondelle. Oui le score est devenu 4-3 en fin de rencontre, mais ce qui comptait d'abord et avant tout aujourd'hui était d'assurer notre place en finale et nous l'avons fait. Et vous savez quoi? Les dernières minutes du match nous ont donné de l'excellent vidéo pour nous préparer à bien jouer à cinq contre six », a fièrement glissé Jon Cooper à la fin de sa réponse.

Bien malins ceux et celles qui peuvent prédire avec exactitude si le Canada devra se défendre à cinq contre six pour assurer sa victoire aux dépens des USA jeudi soir. Ou si, à l'autre bout du spectre, il devra foncer à six contre cinq pour combler un recul et trouver une manière d'aller ravir le titre de champions de la Confrontation des 4 nations des mains des Américains.

Mais il est très facile pour tout le monde d'être convaincu que ce duel sera sensationnel.

Entre les lignes

-    Le retour de Cale Makar, après qu'il eut raté le match de samedi, a grandement aidé la cause de la brigade défensive du Canada. « C'est une étoile. Il est un homme-orchestre en matière de relance offensive », a indiqué Jon Cooper en parlant de Makar qui a été le seul joueur du Canada avec son compagnon de jeu Devon Toews à passer plus de 20 minutes sur la glace : 23 min 24 s pour Makar, 23 min 59 s pour Toews...

-    Jordan Binnington a ravivé la confiance à son endroit en stoppant 23 des 26 tirs des Finlandais. Binnington a réalisé un arrêt solide sur le premier tir du match, celui de Mikael Granlund, alors que les Finlandais ont obtenu de rares bonnes présences en zone du Canada. Après des performances suspectes lors des deux premiers matchs, Binnington a surtout évité d'accorder un ou des mauvais buts lundi. Ce qui sera de nature à mousser la confiance des amateurs – et peut-être aussi de ses coéquipiers – en vue du match décisif, jeudi soir...

-    Patrik Laine a récolté une passe dans la défaite de la Finlande lundi après-midi. Loin d'être le seul responsable des défaites aux mains du Canada et des États-Unis, Laine est loin d'avoir affiché la conviction attendue par l'état-major de la Finlande. Il est plus loin encore d'avoir joué à la hauteur des prétentions qu'il avait lancées en début de tournoi indiquant que le fait d'obtenir plus de temps d'utilisation de qualité allait l'aider à offrir de meilleures performances...