Tableau des transactions  Joueurs sur le  marché

Le RDS.ca se penche aujourd’hui sur les huit formations de la division Centrale de la LNH afin d’évaluer les besoins à combler de chacune, et dans le cas échéant, les dossiers à prioriser en vue du 21 mars, date limite des transactions. L’exercice se poursuivra mardi avec la division Pacifique.

1.   Coyotes de l’Arizona (Fiche de 18-36-4, 8e rang de la division)

Priorité : continuer d’accumuler des choix, surtout en vue du repêchage de 2023

On retrouve les Coyotes exactement là où on les attendait avant le début de la saison, soit en posture idéale pour sélectionner un joueur à l’intérieur du top-3 au prochain repêchage. C’est avec une absence de subtilité peu commune que les Coyotes multiplient les mouvements de personnel susceptibles de leur permettre de parler au premier ou au deuxième rang en 2023 également, alors qu’ils rêveront de voir Connor Bedard ou Matvei Michkov amorcer une nouvelle ère dans le désert.

Après les départs d’Oliver Ekman-Larsson, Darcy Kuemper, Conor Garland et Christian Dvorak au cours de la dernière année, voilà que le DG Bill Armstrong s’affaire à monnayer du mieux qu’il le peut ceux de Jakob Chychrun et Lawson Crouse.

Si le prix à payer pour obtenir un attaquant de troisième trio du calibre de Crouse ne s’annonce pas exorbitant, on ne peut en dire autant de celui de Chychrun, un défenseur de 23 ans sous contrat jusqu’en 2024-2025 à un salaire tout à fait raisonnable de 4,65 millions $. La production offensive du jeune américain n’a rien à voir avec celle de l’an dernier, lorsqu’il a mené le circuit Bettman pour les buts par un arrière (18 en 56 matchs).

Cela dit, nous savions d’avance que cette saison 2021-2022 allait être pénible pour les quelques bons joueurs se trouvant toujours dans l’effectif des Coyotes. Ajoutons à cela le fait que Shayne Gostisbehere s’est emparé de la majeure partie des minutes passées à la pointe sur la première vague de l’avantage numérique, et on comprend un peu mieux cette chute drastique de son jeune coéquipier.

La logique indique que cela ne refroidira pas pour autant les ardeurs des équipes acheteuses. Est-ce que ce sera avant la date limite du 21 mars cependant? C’est là que réside la principale interrogation, surtout que Chychrun a subi une blessure au bas du corps et qu’on ignore pour l’instant la gravité exacte de celle-ci.

Récemment, l’entraîneur-chef André Tourigny affirmait en entrevue avec Raphaël Doucet de la chaîne 91,9 Sports « qu’il s’attendait à ce que Chychrun finisse l’année » avec les Coyotes.

Déjà, avant que cet ennui de santé ne survienne, on entendait à gauche et à droite des informateurs hockey qu’Armstrong s’attend à ce qu’une équipe paie un joli pactole pour devancer ses compétiteurs. 

Le 7 mars, The Athletic laissait entrevoir que le retour attendu est similaire à celui que les Sabres de Buffalo avaient été en mesure de toucher lorsqu’ils ont envoyé Jack Eichel à Vegas, en novembre 2021. Eichel avait plié bagage en retour de Peyton Krebs, Alex Tuch et deux hauts choix. Bref, Armstrong ne semble pas être sur le point de flancher avant qu’on lui propose un espoir de premier plan, un jeune joueur capable d’évoluer à court ou moyen terme au sein du top-6 offensif ou du top-4 défensif, ainsi que des choix alléchants.

Si d’autres joueurs changent d’adresse avant le 21 mars, il y a fort à parier que les Coyotes souhaitent mettre en banque des choix en vue du repêchage de 2023. Après tout, ils ont déjà huit tours de parole parmi les 45 premières sélections du prochain encan, tenu cet été à Montréal.

2.   Blackhawks de Chicago (Fiche de 22-30-8, 7e rang de la division)

Priorité : trouver preneur pour quelques vétérans

Les Hawks annonçaient leurs couleurs avec l’arrivée de Marc-André Fleury en provenance de Vegas à la fin juillet. Le souhait était de retourner en séries après en avoir été écartés lors de trois des quatre saisons précédentes (ils y étaient en 2020 grâce au contexte particulier lié à la COVID-19, eux qui occupaient le 23e rang du classement général au moment de l’interruption du calendrier au mois de mars).

Sauf que la sauce n’a jamais prise, et ce, très tôt durant la saison, alors que les distractions fusaient de toutes parts. Quelques mois plus tard, le DG de la dernière décennie Stan Bowman n’y est plus, et l’entraîneur-chef Jeremy Colliton non plus. Avec six semaines à écouler à la saison, on sait que Chicago ne jouera plus une fois passée la mi-avril, et que l’équipe sera vendeuse.

Mine de rien, Kyle Davidson s’est retrouvé, après sa nomination à titre de remplaçant de Bowman, avec le mandat quasi immédiat de veiller à ce que les Hawks fassent bien les choses à la date limite des transactions. Qui échanger, qui garder?

Sans surprise, le sort réservé à Fleury est le dossier qui fait couler le plus d’encore. En début de semaine, les journalistes Mark Lazereus et Scott Powers écrivaient qu’à ce point-ci, l’agent du gardien québécois, Allan Walsh, n’a pas encore informé Davidson des intentions de son client. Veut-il terminer l’année dans la Ville des vents? Veut-il obtenir une autre chance de jouer pour les plus grands honneurs? C’est encore nébuleux, et la seule certitude est que Davidson sera disposé à respecter la volonté du futur membre du Temple de la renommée.

S’il finit par acquiescer à ce qu’il soit échangé, Fleury pourrait rapporter aux Hawks un choix de première ronde, selon Pierre LeBrun, et dépendamment entre autres de quelle portion du salaire restant au contrat de « Flower » les Hawks acceptent de retenir, un choix supplémentaire pourrait s’ajouter.

Toujours selon Lazereus et Powers, le joueur des Blackhawks le plus susceptible de changer d’adresse est l’ailier gauche Dominik Kubalik, et le retour escompté serait un choix de deuxième ronde. Le Tchèque a fait ses preuves en tant que marqueur pouvant rendre de précieux services au sein de la deuxième vague du jeu de puissance. Quel hasard par ailleurs de constater que Kubalik évolue aux côtés de Patrick Kane par les temps qui courent!

Le nom de Kubalik revient à l’avant-plan au moment où l’on apprend que les Hawks ne sont nullement pressés de trouver preneur pour Brandon Hagel, qui continue de gagner en confiance à sa deuxième saison à Chicago. Dès le mois de janvier, son nom s’est retrouvé dans la grande majorité des listes de joueurs se trouvant sur le marché, mais tout indique que c’est de l’histoire ancienne. À moins d’un retour retentissant, Davidson n’a pas intérêt à échanger un ailier de 23 ans en voie d’enfiler 20 buts, et empochant 1,5 M$ pour deux autres saisons.

Sans cesse au cœur des rumeurs depuis presque deux ans – c’est d’ailleurs étonnant qu’il y soit encore –, le centre Dylan Strome pourrait attiser l’intérêt de quelques clubs. Même s’il apparaît de plus en plus évident que cet ancien prolifique marqueur dans la Ligue de l’Ontario ne remplira jamais le filet, il vient de connaître deux mois de résultats plutôt intéressants, certainement ses meilleurs des deux dernières campagnes. Strome a-t-il brouillé les cartes? L’évaluation de Davidson est-elle différente de celle de son prédécesseur? On risque d’avoir une partie de la réponse au cours des deux prochaines semaines.

Finalement, le défenseur Calvin De Haan et l’attaquant Ryan Carpenter sont des patineurs expérimentés capables d’amener de la profondeur à une équipe acheteuse. Il ne faudrait pas de surprendre de les voir revêtir un nouvel uniforme d’ici sept jours.

3.   Avalanche du Colorado (Fiche de 42-13-5, 1er rang de la division)

Priorité : un joueur à caractère offensif pour le top-6 / de la profondeur à la défense

Si la course au premier rang dans l’Est continue de se passer sous le signe de l’intrigue, on est loin de pouvoir émettre le même constat dans l’Ouest. Au moment d’écrire ces lignes, l’Avalanche totalisait pas moins de huit victoires de plus que ses plus proches poursuivants parmi les 15 autres équipes de la même association.

Depuis la saison 2016-2017 absolument misérable qu’elle avait connue (48 points pour la première saison de Jared Bednar), la formation de Denver n’a sans cesse rehaussé la qualité du produit offert à ses partisans, au point de s’affirmer comme favorite aux grands honneurs, devant même le Lightning de Tampa Bay, double champion en titre. C’est énormément de respect à vouer à un club ayant subi l’élimination en deuxième ronde trois années de suite, mais qu’à cela ne tienne, cela demeure mérité.

Méthodique dans sa façon de bâtir cette super puissance, le DG Joe Sakic s’est bien gardé jusqu’à présent de payer le gros prix lors des précédentes dates limites. Ses coups les plus fumants ont été réalisés au cours des entre-saisons, notamment avec les acquisitions de Nazem Kadri, Devon Toews et Andrei Burakovsky. Voyant que le Kraken de Seattle allait sélectionner Philipp Grubauer au repêchage d’expansion, Sakic s’est résigné à céder un espoir de qualité – chose qu’il n’avait à peu près jamais faite – afin de mettre le grappin sur Darcy Kuemper.

Cèdera-t-il cette fois à la tentation de bouger à un moment durant lequel traditionnellement, il s’est montré patient? Une partie de la réponse pourrait être associée au plan mis en place par les rivaux directs de l’Avalanche.

Chose certaine, ce n’est plus un secret pour quiconque à ce point-ci que le Colorado s’est renseigné au sujet du capitaine des Flyers de Philadelphie, Claude Giroux. Et par une heureuse coïncidence, selon Adrian Dater de Colorado Hockey Now, Giroux aurait indiqué au DG Chuck Fletcher qu’il aurait une préférence marquée pour l’Avalanche.

Autant le quatuor de tête de l’Avalanche à l’attaque est dévastateur, il n’en demeure pas moins que la profondeur des deux derniers trios n’est pas à toute épreuve. L’arrivée d’un marqueur naturel de la trempe de Giroux – ou de Tomas Hertl, qu’on a également associé au Colorado – serait immense dans l’optique de s’assurer que tout un chacun soit dans le bon siège. Valeri Nichushkin, par exemple, rend de fiers services à l’aile de Kadri et Gabriel Landeskog. D'ailleurs, l'Avalanche devra composer sans les services de Landeskog possiblement jusqu'à la fin du calendrier régulier en raison d'une opération à un genou. Mais il faut convenir que pour « le » principal prétendant au titre dans l’Ouest, un rôle au sein du troisième trio serait plus confortable.

À la ligne bleue, Sakic souhaiterait également ajouter un vétéran capable d’offrir 15 à 17 minutes stables par soir. Selon Mike Chambers, du Denver Post, l’Avalanche a encerclé le nom de Colin Miller, des Sabres de Buffalo. Ce dernier écoule la dernière année d’un contrat lui rapportant 3,875 M$. La gravité de la blessure récemment subie par Samuel Girard pourrait avoir une incidence sur l’urgence d’agir avant que les homologues de Sakic ne lui aient damé le pion.

4.   Stars de Dallas (Fiche de 32-22-3, 5e rang de la division)

Priorité : échanger de futurs joueurs autonomes sans trop affaiblir l’effectif

La situation des Stars est plutôt unique, en ce sens qu’ils semblent appartenir à une courte liste d’équipes ayant les munitions nécessaires pour se rendre en éliminatoires et peut-être même donner du fil à retordre à une puissance de l’Ouest, tout en ayant l’étiquette de « vendeurs » à l’approche de la date butoir.

Sept membres réguliers de la formation bénéficieront du statut de joueur autonome sans compensation à l’été 2022, et quelques-uns d’entre eux pourraient permettre à la formation texane de regarnir leur banque d’espoirs et de mettre la main sur quelques choix additionnels.

À ce point-ci, il n’y aucune raison valable de croire que le défenseur John Klingberg apposera sa signature au bas d’une nouvelle entente à Dallas en juillet. Ainsi, théoriquement, le DG Jim Nill n’avait guère d’autre choix que de vérifier auprès de ses homologues ce qu’il peut obtenir pour un arrière droitier ayant déjà mis 50 points au tableau à deux reprises. Sauf que cette avenue semble de plus en plus farfelue depuis que l’on sait que Miro Heiskanen a contracté une mononucléose et qu’il s’absentera indéfiniment. Outre Heiskanen, on le sait, c’est par Klingberg que passe la relance à la ligne bleue chez les Stars.

Par ailleurs, le brio de Jake Oettinger devant le filet rend plus plausible que jamais l’hypothèse d’un troc envoyant Braden Holtby à un club à la recherche d’expérience entre les poteaux. À la lumière des résultats affichés par leurs portiers dans les derniers mois, les Maple Leafs de Toronto (privés de Jack Campbell pour une période indéterminée), les Capitals de Washington (tiens donc!) et les Oilers d’Edmonton viennent rapidement en tête. Les Stars sont-ils suffisamment à l’aise avec le rendement que peut offrir Anton Khudobin en soutien à Oettinger? Voilà une des considérations auxquelles s’attardent présentement Nill et ses acolytes.

Tranquille à sa première campagne à Dallas, Joe Pavelski continue de prouver qu’avec sa remarquable intelligence sur la glace, nul besoin d’être rapide dans la LNH d’aujourd’hui pour continuer de produire à un rythme supérieur à un point par match. Ce qu’accomplit l’ailier gauche à 37 ans est impressionnant, et soyez certains que si une autre formation que les Stars avaient pu bénéficier de sa vaste expérience de 161 matchs éliminatoires, nombreux auraient été les prétendants.

Toutefois, que le retour potentiel soit intrigant ou non, l’apport de « Captain America » est simplement trop important pour la troupe de Rick Bowness pour que l’on risque de subir les contrecoups de son départ, notamment quant à la chimie évidente qu’il a formée avec Roope Hintz et Jason Robertson. Nill a reconnu ce fait, et s’est assuré d’offrir une nouvelle entente d’une saison à Pavelski, une dizaine de jours avant la date butoir.

L’un des autres patineurs se dirigeant vers l’autonomie complète est Luke Glendening, et on peut facilement s’imaginer qu’un spécialiste des mises en jeu comme lui puisse trouver preneur.

5.   Wild du Minnesota (Fiche de 34-20-4, 3e rang de la division)

Priorité : resserrer le jeu défensif et aider l’unité d’infériorité numérique

Curieusement, le Wild connaît ses moments les plus inquiétants d’une campagne qui allait pourtant très bien, le tout au moment même où Bill Guerin doit décider de l’ampleur que prendra son magasinage printanier. En l’espace de 18 jours, du 16 février au 6 mars, le Wild a subi huit défaites en temps réglementaire sur une période de dix matchs. De loin son passage à vide le plus significatif, et un retour sur terre assez douloureux, d’autant plus que la défaite de dimanche face à Nashville a permis aux Predators de les rejoindre au troisième rang de la Centrale.

Dans quelle mesure Guerin verra-t-il la nécessité d’ajuster sa stratégie après cette séquence marquée par d’importantes lacunes, surtout dans le jeu défensif, sachant que les ambitions de l’organisation – avec raison – sont élevées?

Plus tôt dans l’année, lorsque tout allait pour le mieux, le DG avait confié ne pas être enchanté par l’idée de se départir de son choix de première ronde de 2022, ou d’un espoir de qualité, afin d’obtenir de l’aide immédiate. Qu’en-est-il maintenant que son groupe de joueurs a affiché plus de fragilité qu’à tout autre moment?

Le journaliste Michael Russo, qui couvre les activités du Wild pour The Athletic, mentionnait le 7 mars qu’il allait être « fascinant » de suivre l’évolution de la situation. Rappelons que le Wild s’était créé un casse-tête financier d’envergure lorsqu’il a opté pour le rachat des ententes de Zach Parise et Ryan Suter, en juillet dernier. Entre les saisons 2022-2023 et 2024-2025, la pénalité imposée au Minnesota pour ces délicates décisions – nécessaires, de l’avis de plusieurs – atteindra 12,7 M$, 14,7 M$ et 14,7 M$ vis-à-vis le plafond salarial.

Si Guerin choisit d’être sélectif quant à l’aide immédiate qu’il procure à l’entraîneur-chef Dean Evason, parions qu’un attaquant à caractère défensif ou deux pourrait être dans la mire, spécifiquement si ces derniers peuvent aider une unité d’infériorité numérique qui s’avère carrément inapte, avec ses 16 buts alloués à court d’un homme en l’espace de 13 matchs à un certain point cet hiver.

Le prix demandé pour acquérir Artturi Lehkonen de son bon ami Kent Hughes serait-il trop élevé? Et ça, c’est si le no 62 du CH est disponible pour un échange. Dans le cas échéant, quelques noms à retenir seraient ceux de Johan Larsson (Arizona) et Nicolas Deslauriers (Anaheim). Ces deux-là cadreraient bien dans le style de jeu que préconise Evason.

À la défense, un peu plus de profondeur ne serait certainement pas de refus non plus. Matt Dumba vient de revenir au jeu après s’être absenté quelques semaines, mais on ne parle tout de même pas d’un groupe d’arrières explosif, sauf respect à ce que Dumba, Jonas Brodin et le capitaine Jared Spurgeon peuvent apporter à leur club. La quantité astronomique de buts alloués par le Wild depuis un mois est le reflet d'un manque à combler défensivement.

Pour l’instant, Jon Merrill est jumelé à Spurgeon au sein du premier duo à égalité numérique, tandis que la troisième paire est formée de deux vétérans acquis avant la saison 2021-2022, soit Alex Goligoski et Dmitry Kulikov. Des patineurs expérimentés et possédant une certaine polyvalence, mais il n’en demeure pas moins que tout ce beau monde serait décalé d’une place dans la hiérarchie si Carson Soucy n’avait pas quitté en direction de Seattle dans le cadre du repêchage d’expansion.

6.   Predators de Nashville (Fiche de 34-21-4, 4e rang de la division)

Priorité : une résolution dans le dossier Forsberg

Il y a près de dix ans, à l’été 2012, le directeur général des Predators David Poile faisait le pari audacieux qu’il allait convaincre le défenseur Ryan Suter de rester loyal à l’équipe qui l’avait repêché en première ronde en 2003 et avec laquelle il avait passé les sept premières saisons de sa carrière. Erreur sur toute la ligne cependant, puisque Suter avait abouti avec le Wild dans le cadre d’un contrat monstre de 13 ans et 98 millions $.

Sans surprise, Poile avait essuyé sa large part de critiques, étant donné que c’était écrit dans le ciel à l’époque que Suter souhaitait voir ce que le marché des joueurs autonomes était disposé à lui rapporter dans la fleur de l’âge, à 27 ans.

Une décennie plus tard, c’est à ce genre de dénouement malheureux que s’expose le DG des Preds s’il ne parvient pas à progresser avec les représentants de Filip Forsberg qui, au même âge qu’avait Suter à l’époque, sera admissible à l’autonomie complète cet été. Selon Joe Rexrode de The Athletic, il existe pour l’instant un important fossé séparant l’état-major et l’agent de Forsberg, mais la volonté des Preds demeure de conserver les services du Suédois. 

Ce serait évidemment un jeu très dangereux que de passer la date fatidique du 21 mars sans avoir prolongé l’entente de Forsberg sur du long terme. Ce dernier s’est occupé, pour la dernière de ses six années de contrat, d’arriver à la table de négociation en position de force, puisqu’il offre jusqu’ici la meilleure moyenne de points par match de sa carrière. Nashville sera probablement des éliminatoires pour la huitième année de suite, mais l’équipe est-elle assez bien nantie pour aspirer à jouer plus qu’une ronde ou deux? C’est à Poile de répondre avec honnêteté à cette question.

7.   Blues de St. Louis (Fiche de 34-17-8, 2e rang de la division)

Priorité : acquérir un défenseur pouvant évoluer au sein du top-4

Sans qu’ils soient nécessairement considérés comme une équipe appartenant à l’élite de la LNH, les Blues font leur bonhomme de chemin alors qu’on approche la barre de la soixantaine de matchs joués.

La formule magique élaborée par Craig Berube n’a plus rapporté les mêmes dividendes pour son club que lorsqu’il a pris les rênes en janvier 2019 avant de conduire sa troupe à une improbable conquête de la Coupe Stanley cinq mois plus tard, mais les résultats demeurent néanmoins satisfaisants pour ce groupe formé de nombreux vétérans chevronnés, à l’attaque comme en défense. Les Blues se dirigent aisément vers une quatrième participation consécutive au rendez-vous éliminatoire.

Le directeur général Doug Armstrong continue de recevoir des félicitations bien méritées pour l’acquisition de l’ailier Pavel Buchnevich, arrivé des Rangers de New York durant la dernière entre-saison. Montrant signe de nombreux signes d’une éclosion imminente, Buchnevich a poursuivi dans la même veine et même davantage, et il représente l’une des raisons pour lesquelles les Blues misent sur trois trios offensifs aussi bien équilibrés.

La quatrième unité n’est pas vilaine elle non plus, avec la présence de Tyler Bozak et Oskar Sundqvist, deux éléments présents lors du championnat d’il y a trois ans. Klim Kostin s’acquitte bien de sa tâche à l’aile gauche de ce trio, mais Armstrong pourrait bien sentir le besoin d’ajouter une ressource supplémentaire en ce qui a trait aux employés de soutien.

Depuis plusieurs semaines déjà, la lacune identifiée chez les Blues se trouve à la ligne bleue, alors qu’au-delà du top-3 composé de Colton Parayko, Justin Faulk et Torey Krug, les autres membres de la brigade régulière de l’équipe gagneraient tous à reculer d’un rang dans la hiérarchie de l’équipe. Dans un monde idéal, Niko Mikkola – un arrière gros format à caractère surtout défensif –, Marco Scandella et Jake Walman passeraient tous moins de minutes sur la surface glacée à égalité numérique. La recrue Scott Perunovich faisait office de police d’assurance, lui dont le profil ressemble passablement à celui de Krug, mais il a dû passer sous le bistouri et sa saison est terminée.

D’ici 21 mars, Armstrong devra donc décider s’il souhaite se tourner vers un arrière de location, par exemple Hampus Lindholm (Anaheim), Ben Chiarot (Montréal) ou Mark Giordano (Seattle) ou s’il accepte d’hypothéquer le bassin d’espoirs de son club en mettant la main sur Jakob Chychrun (Arizona). Tous ces défenseurs sont en mesure d’évoluer au sein d’un top-4 s’ils sont bien entourés, mais selon ce qu’on lit, seul Chychrun coûtera un très bon espoir en plus d’un choix de première ronde. À cet égard, les trois noms prononcés avec régularité sont ceux de Jake Neighbours, Perunovich et Zachary Bolduc.

À noter finalement que les Blues sont limités dans leurs options de magasinage du fait qu’ils ne possèdent plus de choix de deuxième ronde en vue du repêchage de 2022. Supposons qu’ils sont disposés à être écartés du top-62 du prochain encan, seront-ils prêts à le faire en se tournant vers un arrière admissible à l’autonomie complète l’été prochain? Vu de cette façon, le pari semble plus risqué.

8. Jets de Winnipeg (Fiche de 27-23-10, 6e rang de la division)

Priorité : améliorer la banque d’espoirs en transigeant quelques vétérans

La saison des Jets continue d’être parsemée de plus de bas que de hauts, même trois mois après le licenciement de l’entraîneur-chef de longue date Paul Maurice, ensuite remplacé par Dave Lowry. Difficile de croire en évaluant son rendement actuel que cette équipe sera en mesure de renverser la tendance et de combler la dizaine de points qui la sépare d’une des places réservées aux clubs repêchés dans l’Ouest.

Ainsi, il y a fort à parier que le DG Kevin Cheveldayoff est résigné à l’heure où l’on se parle à se ranger dans le camp des vendeurs. Ça tombe plutôt bien, car l’effectif manitobain mise sur quelques vétérans, à l’attaque comme à la défense, qui pourraient faire l’affaire de formations prétendantes au titre. 

Avant de trouver une possible destination à ses patineurs plus expérimentés, il faut mentionner que le joueur le plus convoité à Winnipeg est l’ailier Andew Copp, qui continue de s’établir à sa sixième saison complète comme une valeur sûre à 27 ans. Depuis le calendrier 2020-2021 écourté jusqu’à aujourd’hui, Copp s’est promené abondamment  au sein des trois premiers trios des Jets. Il a su compléter avec brio des joueurs à vocation offensive et remplir lui-même le filet avec la régularité. Au fur et à mesure que son temps de jeu et ses responsabilités ont augmenté, sa production de points a suivi, et il en sera de même pour la rémunération qu’il reste de toucher dans le cadre du contrat le plus important de sa carrière, cet été. 

À  cet égard, tout semble indiquer que Cheveldayoff a fait le choix de laisser Copp explorer le marché. Selon Murat Ates, de The Athletic, l’Avalanche démontrera de l’intérêt envers Copp, surtout si le plan A de mettre la main sur Claude Giroux échoue. Il identifie également les Bruins de Boston et le Lightning de Tampa Bay comme des équipes à surveiller, bien que la première possède plus de marge de manœuvre vis-à-vis le plafond salarial que la seconde.

Moins en demande que son coéquipier, Paul Stastny affiche néanmoins une récolte de points qui, sur 82 matchs, lui donnerait une campagne de 52 points. Avec ses 103 matchs en carrière en séries éliminatoires, on peut aisément s’imaginer qu’un club puisse s’enquérir de sa disponibilité. 

Finalement, les défenseurs Brenden Dillon et Nate Schmidt pourraient s’avérer des cibles potentielles pour des aspirants au titre. Le contrat de Dillon n’est pas si difficile à absorber, lui qui touchera un salaire de 3,9 M$ pour encore deux ans, mais celui de Schmidt peut causer son lot de problèmes; il reste trois saisons et 5,9 M$ annuellement à un entente paraphée avec Vegas en 2018.