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RÉSULTATS

Le paradis à Montréal, l'enfer à Columbus

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MONTRÉAL - Le congédiement de Mike Babcock, ou sa démission répliqueront ceux et celles qui le portent encore en haute estime, démontre à quel point les choses ont changé aux quatre coins de la LNH.

Le directeur général des Blue Jackets, Jarmo Kekalaïnen, le capitaine Boone Jenner, la vedette offensive Johnny Gaudreau, le jeune Mathieu Olivier et plusieurs autres membres de l'organisation ne se sont pas sentis froissés par l'intrusion de Babcock dans leur vie privée alors que le coach demandait de plonger dans les téléphones cellulaires afin de consulter des photos lui permettant d'apprendre à mieux connaître ses joueurs, ses patrons, ses collègues de travail.

Mais parce que d'autres joueurs ont été froissés, la Ligue et l'Association des joueurs sont venues poser des questions, vérifier les faits et déposer des conclusions qui l'ont chassé de son bureau avant même l'ouverture du camp.
 
Est-ce que Babcock a passé des commentaires déplacés sur la blonde ou l'épouse d'un des joueurs? Sur l'un de leurs enfants? Sur leur maison? Leur voiture de luxe? Leur tenue vestimentaire? Sur ce qu'ils ou elles mangeaient ou buvaient et avec qui ils ou elles étaient lorsque les photos ont été prises?

Je ne sais pas.

Mais ce qui est clair, c'est que peu importe qu'une majorité de joueurs et de membres de l'organisation des Jackets aient laissé le coach « fouiller » dans leur vie privée sans le moindre problème, les malaises dénoncés par les autres ont pesé plus lourd dans la balance.

Est-ce bien? Est-ce mal? Je vous laisse décider!

Mais à entendre le président de Jackets John « JD » Davidson se flageller sur la place publique en indiquant qu'il méritait toutes les critiques dirigées à son endroit, que l'embauche de Mike Babcock était une grave erreur et qu'il traversait les pires moments de sa longue carrière, il est clair qu'il s'est fait passer dans le tordeur par la Ligue, par le syndicat des joueurs et par les propriétaires des Jackets qui ont déjà assez d'ennuis sur la glace pour ne pas en avoir en prime sur la place publique.

Pourquoi avoir embauché Mike Babcock alors?

Avec la feuille de route du gars, avec ses méthodes décriées qui l'avaient chassé des listes de candidats partout, ou presque, autour de la LNH et ailleurs, pourquoi avoir couru à toute allure après le trouble comme l'ont fait les Blue Jackets?

« Nous savions que la candidature de Mike était contestée. Nous l'avons analysée avec grand sérieux. Nous avons fait le tour de la Ligue pour obtenir les avis de gens que nous respectons. J'étais convaincu que Mike méritait une autre chance. Je réalise maintenant que c'était une erreur de ma part », a plaidé Jarmo Kekalaïnen avant d'ajouter que le coach qu'il vient de ficher à la porte à quelques heures du début du camp d'entraînement n'était pas vraiment mal intentionné dans sa quête d'informations personnelles.

Pourquoi l'avoir sacré dehors alors?

« Parce que les valeurs de cœur, de caractère, de fierté, de professionnalisme et respect doivent guider tous les membres de l'organisation des Blue Jackets de Columbus sur la patinoire et aussi dans la communauté qui nous appuie », que le DG a tranché.

Kekalaïnen a aussi indiqué s'être excusé auprès des joueurs de l'organisation.

Un tremplin pour Pascal Vincent

J'espère que l'état-major des Blue Jackets a aussi offert des tonnes d'excuses à Pascal Vincent en lui offrant le contrat de deux ans qu'il vient de signer.

Car au lieu d'attendre un autre « scandale » associé à Mike Babcock, les Jackets auraient été bien mieux servis en offrant le job à Vincent qui était déjà au sein de l'organisation.

Pascal Vincent obtient sa première chance à titre d'entraîneur-chef dans des circonstances pas évidentes.

Il sera le premier à le reconnaître.

Mais il obtient enfin cette première chance. Avec tout ce qu'il a abattu comme boulot depuis qu'il a atteint la LNH, avec tout le travail efficace et effacé qu'il a accompli, il est certainement prêt à relever ce grand défi.

Ce ne sera pas facile. Ce pourrait même être difficile tant la situation n'est pas évidente. Mais après avoir tissé des liens avec les joueurs des Jackets l'an dernier, il est très possible, voire probable, que Vincent et ses joueurs pourront transformer le scandale qui éclabousse l'organisation comme tremplin vers des jours meilleurs.

Les Blue Jackets forment une bonne équipe. Ils comptent sur plusieurs bons joueurs. Les blessures ont miné cette formation autant qu'elles ont miné le Canadien l'an dernier, mais les Jackets forment une équipe bien plus prête à gagner que le Tricolore.

Pascal Vincent n'a pas promis de victoires aux partisans des Jackets dans le cadre de son premier point de presse à titre d'entraîneur-chef. Mais il a promis une équipe bien structurée, bien préparée, qui jouera avec cœur et passion.

Bien hâte de voir comment ce coach de carrière, cette très bonne tête de hockey, arrivera à transformer le négatif qui prévaut actuellement à Columbus en positif.

Pendant ce temps à Montréal....

Pendant ce temps, tout va bien dans le meilleur des mondes dans le camp du CH... du moins pour le moment! 

À Buffalo, les Petits Gars ont fait belle figure au tournoi réservé aux recrues avec deux gains en trois matchs. Les espoirs qu'ils s'appellent Mailloux, Reinbacher, Roy, Mysak et qui encore attisent l'espoir. 

Et c'est tout ce qu'on leur demande à l'aube du vrai camp qui s'ouvrira jeudi. Un camp qui, à moins que des blessures viennent noircir le ciel bleu-blanc-rouge qui surplombe le Tricolore, réservera bien peu de surprises.

Après deux saisons au cours desquelles elle a supervisé une démolition contrôlée qui a permis de se départir de joueurs qui n'avaient rien de bon à offrir, ou si peu, et d'assainir les finances internes en larguant quelques-uns des mauvais contrats qui minaient la masse salariale – Kent Hughes, Jeff Gorton et leur comptable savent qu'il y a encore du ménage à faire à ce chapitre – la haute direction peut maintenant passer en mode construction.

Elle sera lente cette construction. Lente parce que les joueurs autour de qui le Canadien doit bâtir un club qui aura des chances réelles de viser haut et très haut sont encore trop jeunes pour justifier de construire plus vite.

Nick Suzuki est déjà excellent. C'est vrai. Cole Caufield a démontré qu'il est capable de marquer 30 buts sans problème, peut-être même 40, et pourquoi pas 50. Mais derrière, il faudra donner le temps à tous ceux qui se pointent le nez de prendre de l'expérience. Et tant que les Dach, Slafkovsky, Guhle, Mailloux et Reinbacher pour ne nommer qu'eux n'auront pas chasser les Gallagher, Dvorak, Armia, Monahan et même Anderson, il sera illusoire de croire aux chances réelles du Canadien de se battre pour un championnat de division, d'association et encore moins pour une coupe Stanley.

Cette année et encore l'an prochain, il sera même utopique de croire aux chances d'accéder aux séries.

Et de grâce, il faudra calmer la fibre trop partisane de ceux et celles qui ont été blessés par le fait que la haute direction a été assez honnête pour refuser de parler des séries.

Simonac! Si Jeff Gorton avait lancé tout bonnement que cette équipe qui repose sur des fondations qui ne sont pas encore sèches pourrait devancer Toronto, Tampa, Floride, Boston, Ottawa, Buffalo et même Detroit dans une course aux séries dès cette année il aurait fallu songer à le congédier sur le champ.

Pour une fois que la direction brosse un portrait fidèle de l'équipe et lance des projections honnêtes au lieu de tenter de faire avaler qu'elle croit vraiment aux chances de faire les séries, il serait bête de lui reprocher de ne pas sombrer dans les clichés.

Ça ne veut pas dire d'accepter les défaites en séries. Pas du tout. Ça veut simplement dire qu'au lieu de rêver en couleurs, partisans et journalistes devront se concentrer sur la progression des joueurs et sur la capacité de Martin St-Louis d'obtenir le maximum de ces joueurs qui deviendront meilleurs au fil de la saison.

Ça voudra aussi dire d'être patient.

Encore? Oui encore! Et des fois qu'il m'arriverait quelque chose d'ici le camp d'entraînement de l'an prochain : il faudra être patient comme ça jusqu'en 2025...

Heureux de vous retrouver pour une autre saison. J'espère que vous avez passé un bel été!