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RÉSULTATS

Les Oilers pompent l'huile...

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SUNRISE, Floride - L'entraîneur-chef Kris Knoblauch a eu beau affirmer qu'il n'y a pas lieu de paniquer. 

Et Leon Draisaitl avait peut-être raison de lancer, dimanche, que le fait de ne pas gagner l'un des deux premiers matchs de la grande finale en Floride ne serait pas la fin du monde.

Sauf que : blanchis 3-0 lors du premier match et victime d'une remontée des Panthers qui l'ont finalement emporté 4-1 dans la deuxième rencontre, lundi, les Oilers se retrouvent dans le pétrin.

Bon! Zach Hyman a tenté de calmer le jeu en qualifiant de « pas idéale » la situation dans laquelle lui et ses coéquipiers se retrouvent.

Mais c'est pire que ça!

Pire parce que les Oilers, volés par Sergeï Bobrovsky et ses 32 arrêts lors du premier match, ont reçu un but en cadeau par le gardien russe des Panthers. Un but offert à Mattias Ekholm qui a déjoué « Bob The Goalie » avec un tir anodin qui s'est faufilé entre ses jambières.

Ce tir, le premier des Oilers dans le match, est venu lors de la 12e minute de jeu du premier tiers.

Au lieu d'être propulsés par ce but inattendu, les Oilers se sont mis à pomper l'huile. Déjà très timides en première période avec une récolte de quatre tirs, les Oilers ont atteint la cible trois fois seulement en période médiane.

Ce n'est pas beaucoup, on en conviendra.

Mais il y a pire : il y a que Brett Kulak a été le tireur le plus actif des Oilers avec cinq rondelles cadrées sur la cage de Bobrovsky. C'est deux tirs de plus que McDavid, trois de plus que Draisaitl, quatre de mieux que Zach Hyman. Les trois seuls attaquants à avoir atteint la cible.

Car oui! Les arrières des Oilers ont obtenu 13 des 19 tirs de l'équipe : Brett Kulak (cinq) et Vincent Desharnais et Mattias Ekholm avec trois chacun, ont aussi devancé Evan Bouchard qui s'est contenté de deux tirs.

« Ils sont très bons. Ils se défendent très bien. Ils comptent sur un excellent gardien. Ils nous font la vie dure », a convenu Connor McDavid après le match.

Et comment! Implacables dans leur façon d'éteindre le jeu, de couper les corridors de passes, de bloquer des tirs, les joueurs des Panthers ont vraiment étouffé les élans de leurs adversaires.

Une fois encore, les Panthers ont totalement dominé la troisième période. Depuis le début des séries, la Floride a marqué 28 buts lors des troisièmes périodes et en a accordé 11 seulement. Un différentiel de plus-17. Les Oilers sont quant à eux à moins-11 (12 buts marqués, 23 accordés).

« Ça prend une victoire, a répondu le capitaine des Oilers à la question comment échapper aux griffes défensives des Panthers. On doit être meilleurs et nous sommes capables de l'être. Je considère qu'ils ont élevé leur niveau de jeu, et nous ne les avons pas égalés à ce chapitre. »

Avec ses deuxième et troisième buts marqués dans la victoire de lundi, Evan Rodrigues qui est rendu à trois n'éclipse pas seulement Connor McDavid en matière de production depuis le début de la grande finale, mais il affiche plus de buts que McDavid, Draisaitl, Hyman et tous leurs coéquipiers réunis.

Passer proche, ce n'est pas assez

Imperméable à cinq contre cinq, la défense des Panthers a été meilleure encore en désavantage numérique. Avec la pression continuelle qu'ils appliquent en désavantage, les spécialistes des Panthers arrivent à contrer les élans de McDavid. Ils limitent aussi au minimum les options des as des Oilers lorsqu'ils arrivent en zone ennemie avec un homme en plus. Les Panthers réussissent là où les Kings, les Canucks et les Stars ont échoué.

Auréolés d'une efficacité de 36 % accumulée au fil des trois premières rondes des séries, les Oilers ont été blanchis quatre fois lundi soir. Ils n'ont pas marqué en sept supériorités numériques depuis le début de la grande finale.

« On a frappé le poteau trois fois ce soir. Si une de ces rondelles avait dévié dans le fond du filet, notre attaque massive ne serait pas scrutée autant. On a encore eu de bonnes occasions ce soir. À mes yeux, on pourrait facilement rentrer à la maison avec une victoire en poche », que Kris Knoblauch a plaidé après la rencontre.

Il est important ici de rappeler à l'entraîneur-chef des Oilers que passer proche c'est juste bon aux fers et à la pétanque. Que passer proche, au hockey, ce n'est pas assez. Surtout en séries. Encore plus en finale de la coupe Stanley.

Pour faire contrepoids aux deux défaites et filer jusqu'à la coupe Stanley, les Oilers doivent maintenant gagner quatre des cinq prochains matchs.

Pas évident!

Car les équipes qui se sont retrouvées avec un recul de 0-2 en finale de la coupe Stanley l'ont soulevée cinq fois seulement et ont regardé leurs adversaires célébrer à 49 reprises.

« Ils font du bon travail, mais nous pouvons être bien meilleurs. Moi le premier », a admis Leon Draisaitl.

Draisaitl-Barkov

Loin d'être flamboyant en attaque, Leon Draisaitl s'est surtout fait remarquer, lundi soir, par le coup de coude qu'il a asséné au visage d'Aleksander Barkov en milieu de troisième tiers.

Geste de frustration ou pas, Draisaitl s'est attiré les foudres des joueurs des Panthers et de leurs partisans avec ce coup illégal qui a semblé fortement secouer le capitaine des Panthers. Il n'est d'ailleurs pas revenu au jeu.

« Nous ne sommes à l'émission d'Oprah Winfrey. Mes sentiments ne comptent pas », que Paul Maurice a sèchement répondu après avoir indiqué qu'il n'avait aucun détail sur l'été de santé du pilier de son équipe.

L'entraîneur-chef des Panthers était toutefois visiblement de mauvais poil. Il affichait un air sombre à son arrivée en salle d'entrevue. Habituellement affable, il offrait des réponses courtes. Il faut dire qu'avec les heures tardives des débuts de rencontre – mise en jeu initiale à 20 h 21 – Maurice s'est présenté devant les journalistes quelques minutes après le 12e coup de minuit.

Il était davantage l'heure d'aller au lit que de répondre aux questions des journalistes.

Le coup de coude de Draisaitl s'est ajouté à une série de pénalités. Warren Foegele a écopé une pénalité majeure en plus d'être chassé du match pour avoir sorti le genou aux dépens d'Eetu Luostarinen.

Blessé sur le jeu, le Finlandais s'est rendu à l'infirmerie, mais est revenu au jeu rapidement à la surprise générale.

« Je ne comprends pas qu'il ait été chassé du match et que Sam Bennett qui a asséné un coup tout à fait similaire ne l'ait pas été », a plaidé Kris Knoblauch qui s'est visiblement retenu dans ses commentaires sur le travail des officiels. 

Vincent Desharnais, qui disputait son premier match de la grande finale, a écopé une pénalité de 10 minutes en fin de match alors que les esprits s'échauffaient des deux côtés.

Desharnais et son partenaire de travail Darnell Nurse ont amorcé le match sur le talon. Le Québécois semblait nerveux. Il a raté quelques passes et pris quelques mauvaises décisions. Il s'est toutefois raplombé en cours de rencontre.

Nurse pas vraiment.

Miné par une blessure, diminué par une perte de confiance évidente, Nurse n'a effectué que sept présences totalisant 4 min 20 s d'utilisation.

Sera-t-il du troisième match, jeudi, à Edmonton?

La question mérite d'être posée. Car Nurse semble incapable d'aider la cause de son équipe. Tout comme Evander Kane qui joue sans l'ombre d'un doute en dépit une blessure relativement sérieuse puisqu'il est incapable de s'asseoir lorsqu'il revient au banc après des présences.

Les Oilers auront des décisions importantes à prendre. Car s'ils ne font pas encore face à l'élimination, il serait périlleux de se retrouver avec un recul de 0-3 à combler face à des Panthers qui semblent vraiment en mission. Qui sont vraiment prêts à tout pour venger leur revers en grande finale en juin dernier aux mains des Golden Knights de Las Vegas.