Joel Quenneville est de retour à Anaheim

Joel Quenneville est de retour dans la LNH après avoir accepté le poste d'entraîneur-chef des Ducks d'Anaheim, son premier depuis qu'il a dû démissionner et a été suspendu par la ligue en raison de la manière dont il a géré un scandale d'agression sexuelle. 

Quenneville, qui est âgé de 66 ans, a été embauché par le directeur général des Ducks, Pat Verbeek, jeudi, acceptant ainsi son premier poste d'entraîneur-chef depuis qu'il a démissionné de son poste chez les Panthers de la Floride il y a trois ans et demi en raison de la manière dont il a géré un scandale d'agression sexuelle alors qu'il dirigeait les Blackhawks de Chicago. 

Verbeek a qualifié cette décision de «grand pas en avant dans notre processus pour devenir une équipe qui aspire chaque année aux séries éliminatoires», et il a mentionné que l'équipe avait fait ses devoirs très attentivement. 

« Depuis deux semaines, nous avons réalisé plusieurs entretiens avec des candidats formidables, en plus de procéder à une analyse en profondeur de ce qui s'était produit pendant que Joel était l'entraîneur-chef des Blackhawks en 2010 », a-t-il évoqué. 

« Nos conclusions s'alignent avec la version de Joel, qui soutient qu'il n'était pas totalement au fait de la gravité de ce qui s'était produit en 2010. Il est évident que Joel regrette profondément de ne pas avoir posé plus de questions (au sujet de cet incident) à l'époque, mais il a démontré qu'il s'est amélioré et qu'il a pris ses responsabilités, et donc il mérite la chance d'effectuer un retour en tant qu'entraîneur. »

Quenneville a affirmé avoir changé pendant son absence. En prenant la relève derrière le banc des Ducks, il s'est engagé à continuer à se renseigner sur les abus, à approfondir son travail auprès des victimes et à créer un environnement de travail irréprochable au sein de sa nouvelle équipe.

Quenneville est également conscient que ça ne suffit pas à satisfaire une part importante des amateurs de hockey qui estiment que son inaction avérée lors du scandale des Blackhawks aurait dû tirer un trait définitif sur sa carrière.

« Je comprends et j'accepte pleinement ceux qui remettent en question mon retour dans la ligue, a-t-il déclaré. Je sais que les mots ne suffisent pas. Je démontrerai par mes actes que je suis un homme de caractère. »

Le propriétaire des Ducks, Henry Samueli, et Verbeek ont ​​fortement soutenu Quenneville lorsqu'ils l'ont présenté comme l'entraîneur-chef.

Quenneville a gagné trois coupes Stanley avec les Blackhawks et il a amené son équipe 20 fois en séries en 25 ans dans la LNH. Il est considéré comme l'un des entraîneurs les plus constants de son époque.

Si la feuille de route de Quenneville sur la glace était remarquable, son comportement hors glace a conduit à sa démission des Panthers en octobre 2021.

« Je reconnais mes erreurs, a soutenu Quenneville, marquant parfois des pauses dans sa déclaration écrite. Bien que je croyais sincèrement que la direction avait réglé le problème, j'assume l'entière responsabilité de ne pas avoir donné suite et posé plus de questions. C'est entièrement de ma faute. Pendant près de quatre ans, j'ai pris le temps de réfléchir, d'écouter les experts et les défenseurs des droits, et de me renseigner sur les réalités de la maltraitance, des traumatismes et sur les moyens d'être un meilleur leader. J'espère que d'autres pourront apprendre de mon inaction. »

Quenneville et les dirigeants des Blackhawks Stan Bowman et Al MacIsaac ont été suspendus par la LNH pendant près de trois ans après qu'une enquête indépendante eut déterminé que l'équipe de l'Illinois avait fait fi des allégations formulées par l'ex-joueur Kyle Beach contre le responsable de la vidéo de l'équipe, Brad Aldrich, pendant le parcours éliminatoire des Blackhawks qui a culminé avec la conquête de la coupe Stanley en 2010. Les sanctions ont été levées contre le trio en juillet dernier, et Bowman est devenu le directeur général des Oilers d'Edmonton trois semaines plus tard. 

Quenneville a dit qu'il est «sincèrement reconnaissant» d'être de retour dans le circuit Bettman. 

« Après presque quatre ans à l'écart de la ligue, j'ai tiré des leçons de mes erreurs du passé et j'ai réalisé que ce sont mes gestes, plutôt que mes paroles, qui démontreront ma volonté d'être un véritable meneur d'hommes », a-t-il mentionné. 

Avant son départ, Quenneville a passé 25 saisons dans la LNH derrière le banc des Blues de St. Louis, de l'Avalanche du Colorado, des Blackhawks et des Panthers, en profitant pour devenir l'entraîneur le plus victorieux de son époque — et le deuxième plus victorieux de l'histoire de la ligue, derrière Scotty Bowman. 

Il a mené les Blackhawks vers la conquête de la coupe Stanley en 2010, 2013 et 2015. Ses 969 victoires en carrière ne sont devancées que par les 1244 de Bowman. 

Quenneville prendra donc la barre d'une équipe qui a raté les séries éliminatoires lors des sept dernières saisons, soit la troisième plus longue disette active dans la ligue. Les Ducks ont terminé au sixième rang de la section Pacifique après avoir compilé une fiche de 35-37-10.

Il succédera à Greg Cronin, qui a été limogé contre toute attente par Verbeek à la fin de sa deuxième saison à la barre de l'équipe. Cronin avait permis aux Ducks d'obtenir 21 points de classement supplémentaires par rapport à sa première campagne, mais Verbeek a choisi de procéder à un changement sans offrir de motifs pour justifier sa décision. 

Lorsqu'il a annoncé le congédiement de Cronin, Verbeek a mentionné qu'il s'attendait à voir les Ducks participer aux séries éliminatoires la saison prochaine. Il n'avait jamais mentionné cet objectif au cours de ses trois premières saisons et demie en poste au sein de la concession qui appartient à Henry Samuel. 

Quenneville héritera d'un club rempli d'espoirs talentueux. Cette équipe comprend notamment un deuxième choix universel, Leo Carlsson, deux troisièmes choix universels, Mason McTavish et Beckett Sennecke, l'attaquant Cutter Gauthier, les espoirs en défensive Jackson LaCombe et Pavel Mintyukov, ainsi que plusieurs joueurs établis en attaque, dont Troy Terry et Trevor Zegras.