L’an dernier, Marc Bergevin a surpris le monde du hockey en faisant une offre hostile à Sebastian Aho, le jeune attaquant vedette des Hurricanes. Les offres hostiles sont une denrée rare dans la LNH. Les Oilers sont le dernier club à avoir fait une offre qui n’a pas été égalée lorsqu’ils ont acquis Dustin Penner des Ducks en 2007. L’offre du CH n’a finalement pas été suffisante et les Hurricanes ont égalé l’offre pour conserver Aho.

Montréal aura encore une fois beaucoup de marge de manoeuvre sous le plafond salarial ce 1er juillet, mais à part Taylor Hall et Alex Pietrangelo, il n’y a pas vraiment de vraies vedettes disponibles sur le marché des joueurs autonomes. Bergevin pourrait être tenté d’offrir une autre offre hostile à l’un des joueurs autonomes avec compensations cet été. J’ai commencé l’exercice la semaine dernière avec Pierre-Luc Dubois et Mikhail Sergachev. Cette semaine, je continue avec deux autres joueurs autonomes avec compensation: une vedette qui coûterait gros et un jeune qui pourrait être obtenu pour un prix plus raisonnable. Commençons par la vedette.Mat Barzal

Le 16e choix au total en 2015 et gagnant du trophée Calder en 2018, Mat Barzal est déjà l’un des joueurs les plus électrisants de la LNH à seulement 22 ans. Il n'a pas atteint les 85 points de sa saison recrue, mais c’est en grande partie à cause du système défensif que Barry Trotz a mis en place lors de son arrivée derrière le banc des Islanders. Il a aussi hérité du rôle de premier centre pour les Islanders après le départ de John Tavares et a mené le club en séries, eux qui les avaient ratés lors des deux saisons précédentes.

Barzal est l’un des joueurs les plus rapides de la LNH, comme sa victoire lors de la compétition du patineur le plus rapide au match des étoiles cette année le démontre. Il est aussi un manieur de rondelle hors pair et un excellent fabricant de jeu.

Il a mené la LNH en temps de possession en zone offensive lors de sa saison recrue avec 1:12 par match. Patrick Kane, Connor McDavid, Artemi Panarin, et Jack Eichel sont les seuls autres joueurs qui ont surpassé le plateau d’une minute en 2017-18. Barzal n’a pas ralenti depuis, non plus. Il a terminé au 2e rang avec 1:14 en 2018-19 et mène à nouveau la LNH cette saison avec 1:19. Et ce n’est pas le seul domaine auquel excelle Barzal; il se classe parmi l’élite de la LNH à plusieurs chapitre.

Une offre hostile pour Barzal serait très coûteuse pour Marc Bergevin, autant en salaire qu’en choix au repêchage, mais s’il veut vraiment attirer une étoile à Montréal, peu brillent aussi fort que Barzal. Les Islanders ont aussi beaucoup d'argent investi dans leur groupe d’attaquants. Anders Lee, Brock Nelson, Jordan Eberle, Andrew Ladd, et Josh Bailey obtiennent tous au moins 5 millions $ par saison et Jean-Gabriel Pageau s’ajoutera à ce groupe lorsque son nouveau contrat prendra effet l’an prochain. Leo Komarov, Cal Clutterbuck, et Casey Cizikas sont aussi de coûteux joueurs de soutien à au moins 3 millions $ chacun.

Vince Dunn

Des quatre joueurs que j’ai explorés au cours des deux dernières semaines, Vince Dunn est probablement l’option la plus réaliste. Les champions en titre sont déjà près du plafond salarial et doivent toujours venir à une nouvelle entente avec leur capitaine Alex Pietrangelo. La masse salariale ne s’allègera pas cet été non plus. Jay Bouwmeester et Pietrangelo sont les deux seuls contrats d’une valeur d’au moins un million $ qui se termine le premier juin.

Dunn pourrait rapidement devenir trop coûteux pour les Blues, qui ont déjà plus de 15 millions $ investi en Colton Parayko, Justin Faulk, et Marco Scandella et le chiffre ne fera que monter avec Pietrangelo. Une offre de 4 ou 5 millions $ par saison pourrait potentiellement forcer la main de Doug Armstrong.

Dunn est un défenseur gaucher de 23 ans qui a 82 points en 223 rencontres à sa fiche. Il a été utilisé dans un rôle principalement offensif aux côtés de Justin Faulk. Le duo a entamé 38% de ses présences en territoire offensif, le plus haut pourcentage des quatre duos défensifs avec au moins 300 minutes de temps de jeu commun pour St. Louis. Il a également évolué sur la 2e vague en avantage numérique.

Dunn n’a disputé que 16:16 par match en moyenne, ce qui le met à un désavantage lorsque l‘on regarde ses moyennes par match. Si l’on regarde plutôt ses performances par 20 minutes, Dunn a connu une très bonne saison.

Vince Dunn

Dunn n’attire pas autant d’attention que les autres gros noms du groupe défensif des Blues et il en profite pour relancer l’attaque efficacement. Il est un bon patineur qui peut porter la rondelle en transition et a démontré une première passe très efficace. À Montréal, il pourrait continuer d’avoir de l’excellent support en jouant aux côtés de Shea Weber et Jeff Petry. Avec le CH, il aurait probablement un rôle accru et un sommet personnel en temps de jeu moyen.

À seulement 23 ans, Dunn a encore beaucoup de potentiel et il serait un pari intéressant pour le CH, surtout si les problèmes salariaux des Blues le rendent disponible. Il pourrait offrir une autre option de qualité au côté gauche de l’alignement de Claude Julien avec le potentiel de faire partie du noyau à long terme pour le Tricolore.