C’était... comment dire... cacophonique? Le chien de Mitch Marner aboyait, les trois adorables fils de Patrick Marleau ainsi que son épouse se sont mêlés à la conversation, une alarme a retenti en plus chez Marner pendant cette vidéoconférence organisée par la LNH.

« Excusez-moi les gars, ça fait juste 3 semaines que je demeure ici et je n‘ai aucune idée d’où ça vient! », dit Marner. Auston Matthews éclate de rire, puis Marleau en rajoute : « Mitch, peux-tu aussi sortir ton chien? » Les trois joueurs rigolent, se taquinent et parlent en même temps, bref, on se serait cru dans une réunion de famille sur Zoom, comme on en fait depuis le début de cette pandémie. Or, c’était justement cela quand on connaît les liens qui unissent ces trois hommes qui ont joué ensemble pour les Maple Leafs de Toronto de 2017 à 2019.

« Quand j’ai pris la décision d’aller à Toronto, je regardais ces deux jeunes-là sur vidéo et quand je suis arrivé au camp d‘entraînement, je les ai aimés tout de suite. Lors de notre premier match sur la route, je suis allé cogner à leur porte de chambre et on a jasé. Ç’a parti de là », relate Patrick Marleau.

« C'est plus grand que le sport »

« Tu étais très réservé la première fois qu’on t’a rencontré. Je me souviens lors notre premier voyage, je revenais de dîner et en retournant à la chambre, tu étais assis sur le lit de Mitch et vous m’attendiez pour regarder un film, Cars 3 », raconte Matthews en riant et il ajoute « Puis c’est devenu une tradition, après nos soupers, nous retournions à la chambre, nous commandions un dessert et regardions un film. »

Le vétéran de 40 ans a été très apprécié lors de son court séjour avec les Maple Leafs, sa grande expérience a été profitable aux jeunes joueurs torontois.

« Quand on a su que Pat s’en venait avec nous, ç’a donné beaucoup de confiance à notre équipe. Tout le monde le connaissait, nous étions bien au fait de son expérience dans la ligue. Quand il parlait, nous l’écoutions. Nous avons été très privilégiés d’avoir eu la chance de jouer avec lui », dit Marner.

Matthews renchérit : « Comme je l’ai dit tantôt, Pat était tranquille les premières semaines, il ne me parlait pas, il m’évitait même », dit-il en riant. « Je l’observais, je regardais sa routine, sa préparation, j’apprenais à le connaître. Il est passionné, c’était bon de l’avoir dans l’entourage. Nous gardons d’ailleurs le contact avec lui. Je sais que si j’ai besoin d’un conseil, autant sur le hockey que pour la vie en général, il sera honnête avec moi. »

Marner observe les fils de Marleau qui enlacent leur père et ajoute « Vous voyez ces deux-là avec Patty, ils ont eu une grande influence dans notre amitié car ils voulaient avoir des amis pour jouer au mini hockey! Toutes les fois que nous allions chez les Marleau, nous apportions des vêtements de rechange car nous savions que nous allions en suer un coup en jouant au mini hockey avec les garçons. Nous sentions que nous faisions partie de la famille. »

Matthews ajoute « Il nous invite souvent. On s’amuse beaucoup avec ses enfants, je pense qu’ils aiment jouer avec nous. Le mini hockey devient intense, les montres Apple se brisent, bref, nous avons beaucoup de plaisir! », dit-il avec un large sourire.

Une autre chose que les deux jeunes des Leafs apprécient chez Patrick Marleau : il paie souvent la facture lors des soupers!

« Je suis un perdant », précise en riant le vétéran attaquant. Marner explique que souvent les joueurs vont jouer à mettre chacun leur carte de crédit au milieu de la table dans un restaurant après le repas et celui qui voit sa carte pigée en premier ou en dernier, doit payer la facture pour tout le monde.

Marleau est encore moins chanceux au jeu du téléphone.

« Nous n’avons pas le droit de consulter notre téléphone pendant les soupers d’équipe. Celui qui le fait doit payer la traite à tout le monde », explique Marner. « Patty reçoit toujours un appel d’un de ses fils ou de son épouse et il ne peut résister alors il perd chaque fois », rigole Matthews.

Pendant que Marner et Matthews progressent depuis maintenant quatre ans avec les Maple Leafs, Marleau est retourné à San Jose en 2019-2020 avant d’être échangé aux Penguins en février dernier. Il en est à sa 23e saison dans la LNH et on est en droit de se demander si cette pause pourrait signifier le chant du cygne pour l’attaquant natif de la Saskatchewan. Pour l’instant il se dit heureux d’endosser l’uniforme des Penguins.

« C’est une belle occasion de remporter la Coupe avec PIttsburgh. J’ai juste hâte de sortir de la maison et de retourner au jeu. »

On peut comprendre son empressement.