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RÉSULTATS

Matthew Tkachuk, dit le mauvais élève!

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Cliché ou non, la culture de la game depuis le début des présentes séries éliminatoires n'est pas nécessairement différente des précédentes saisons, à quelques exceptions près. On a pu facilement le constater dans cette série des plus intéressantes entre les Panthers de la Floride et les Hurricanes de la Caroline, qui à chacun des deux matchs, se sont livré une chaude lutte de temps et d'espace.

Dans ce long marathon de 82 parties de la saison régulière, le niveau d'habiletés (skills) et la vitesse de jeu ont été la plupart du temps mis en évidence. Or, la réalité du moment est toute autre, dans cette quête aux grands honneurs.

On assiste présentement à du jeu physique et de la force de caractère, à des concepts d'équipe, qui retiennent davantage l'attention sur l'ardeur déployée, avec une hargne impressionnante chez certaines formations. En séries, ce n'est pas toujours le talent qui fait foi de tout, comme on malheureusement pu le constater les Maple Leafs de Toronto et les Oilers d'Edmonton, entre autres.

Les Panthers de la Floride, ont réussi, de peine et de misère à se tailler une place pour la danse du printemps 2023, grâce au système des équipes repêchées (8e place dans l'Est, mais 17e au classement général). Mais voilà qu'aujourd'hui le mouvement de personnel réalisé à l'été 2022 semble rapporter des dividendes.

La franchise a définitivement fait preuve d'audace il y a moins d'un an en décidant d'échanger Jonathan Huberdeau, et Mackenzie Weegar aux Flames de Calgary en retour de Matthew Tkachuk, dit le mauvais élève. Sévèrement critiqué à l'époque, mais voilà qu'aujourd'hui Bill Zito rit dans sa barbe.

Tkachuk, 25 ans seulement, a été le 6e choix au total lors de la séance de sélection de 2016. Au lieu de cacher sa différence, il a décidé de l'assumer pleinement et de l'exprimer soir après soir. Il carbure à cette identité des plus fortes. Il joue avec instinct et s'autorise à vouloir soulever les montagnes, en dérangeant l'adversaire peu importe la façon. À lui seul, il apporte cet effet d'entrainement chez plusieurs de ses coéquipiers, qui se sentent soudainement plus gros et plus forts. Paul Maurice prend un malin petit plaisir à voir jouer son protégé.

Zito a décidé de casser le moule en Floride. Il a opté pour une culture révisée, adaptée, et corrigée, avec quelques transactions des plus audacieuses. On a opté pour moins d'habiletés naturelles au profit de plus hargneux, travaillant et bien présents dans les moments de fortes chaleurs, quand le « jeu » devient de plus en plus un « enjeu ». L'esprit de compétiteur (gamer) est bien présent au sein de cette formation des Panthers, qui ont définitivement réussi à entrer dans la tête et la peau de certains joueurs de premier niveau depuis le début des présentes séries.

En éliminant coup sur coup les derniers champions du calendrier régulier, les Bruins de Boston en sept parties, eux qui avaient 135 points au classement, et les Maple Leafs de Toronto en cinq matchs seulement, la formation floridienne impressionne au plus haut niveau. La présente série face aux Hurricanes de la Caroline est particulièrement intéressante, car le style de jeu des deux équipes et des deux entraineurs, Maurice et Rod Brind'Amour, est très similaire. Au cœur du plan de match : l'abandon de soi pour le bien-être collectif.

Le fait d'accéder aux séries éliminatoires n'est pas nécessairement chose facile en raison de cette parité des plus présentes au sein de la LNH. Avoir le talent est une chose, mais sans la présence de compétiteur (gamer) dans les moments critiques, prêts à se sacrifier, à forcer le jeu de l'intérieur, à se pointer dans la peinture bleue ça ne donne pas grand-chose.

À regarder jouer actuellement certaines des formations toujours en vie, je dirais que cette notion de marier l'eau et le feu semble avoir été bien comprise. La série Panthers-Hurricanes nous démontre clairement ce que ça peut faire d'avoir une formation qui a confiance. Cette confiance fait en sorte qu'on n'a aucun complexe d'infériorité sur les patinoires adverses, là où les Panthers présentent une fiche impressionnante de huit victoires et une défaite, avec seulement 21 buts alloués (moyenne de 2,33 par partie).

Comme le dit le vieil adage « on ne fait pas d'omelettes sans casser d'œufs. » La finale de l'Est n'en est pas une de tout repos. Une confrontation qui est tout simplement nourrit par une certaine relation amour-haine. Même si les Panthers mènent 2-0, cette série est loin d'être terminée.

Le vécu en séries éliminatoires des Hurricanes, qui ont été éliminés au deuxième tour lors des deux précédentes saisons, risque de leur être utile au niveau des ressources nécessaires, même si cela reste un sérieux test d'adversité.

Les Hurricanes se sont construits lors des dernières saisons sur la responsabilisation de chacun dans un système de jeu très hermétique, appliqué avec grande rigueur et qui laisse très peu de place à l'improvisation, tout en étant une équipe très disciplinée.

Forte d'une fiche de 24-11-6 en saison régulière sur les patinoires adverses, et 3-2 sur la route depuis le début des séries 2023, la troupe de Rod Brind'Amour se retrouve acculée au pied du mur et il sera des plus intéressants de voir comment se comportera son équipe, lui qui en est à sa 12e saison derrière le banc de cette franchise, dont les cinq dernières à titre d'entraineur-chef.

Sergei Bobrovsky : Beaucoup plus qu'un simple gardien de but!

Question de confiance et/ou de prise de conscience sur le désir de se réapproprier le plaisir perdu des dernières années, que dire de la performance de Sergei Bobrovsky dans les présentes séries, lui qui en est à sa 4e saison chez les Panthers et qui est un des plus hauts salariés de l'équipe des Panthers en compagnie d'Aleksander Barkov. Ses performances impressionnent au plus haut point dans les succès actuels de la formation de Paul Maurice.

Reconnu pour ses qualités athlétiques, l'athlète d'origine russe présente une moyenne de 2,32 et d'un taux d'efficacité de ,931 avec une fiche de 9-2 depuis le début des séries éliminatoires. Le principal concerné est l'une des raisons principales des récents succès des Panthers, lui qui a vu le gardien Alex Lyon être l'homme de confiance de Maurice dans les dernières semaines du calendrier régulier et qui a ainsi débuté les séries devant le filet.

L'élément constance a toujours été le talon d'Achille du cerbère de 34 ans, mais disons que depuis qu'on a fait appel à ses services dans les présentes séries, il a répondu plus que présent.

De plus, Bob possède cette grande capacité de jouer le rôle de 3e défenseur derrière son filet, et ce, malgré la zone restreinte réservée aux gardiens d'aujourd'hui (c'est la faute à Martin Brodeur dirait Luc Gélinas) – depuis l'imposition du trapèze. Donc, lorsqu'un gardien est dominant avec la rondelle, c'est encore plus méritoire de le mentionner.

Voilà un aspect du jeu où il ne serait pas surprenant de voir les Hurricanes apporter les ajustements nécessaires pour tenter de déranger et sortir Bobrovsky de sa zone de confort. 

À suivre...