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RÉSULTATS

Mission\u2026 presque accomplie

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EDMONTON - Paul Maurice et les joueurs des Panthers jurent sur la tête des Dieux du hockey qu'ils refusent de s'imaginer champions de la coupe Stanley.

C'est de bonne guerre… mais on n'est pas obligé de les croire.

Surtout que si une rare forme d'amnésie collective les empêchait de se rappeler qu'ils sont en avant 3-0 dans la grande finale qui les oppose aux Oilers, une finale qui pourrait prendre fin dès samedi, les rondelles commémorant leurs 15 victoires depuis le début des séries qui sont bien en vue, tout juste à la gauche de l'entrée de leur vestiaire leur confirmera qu'ils sont bel et bien à un seul gain de pouvoir brandir la coupe Stanley.

Ce quatrième gain viendra, que ce soit à Edmonton, samedi, en Floride, mardi prochain, ou plus tard si cette finale devait se prolonger. Ce qui me semble très improbable. Presque impossible.

Pas question ici de manquer de respect à Connor McDavid, ses coéquipiers, les amateurs de hockey d'Edmonton et encore moins au légendaire Yogi Berra qui nous a appris il y a déjà longtemps que «ce n'est pas fini tant que ce n'est pas fini».

Mais je vous lance cette question bien simple pour justifier ma prétention selon laquelle la victoire des Panthers n'est plus qu'une formalité : est-ce que vous croyez vraiment que Sergeï Bobrovsky encaissera quatre revers consécutifs - lui qui a accordé deux buts ou moins dans 12 des 14 matchs des présentes séries - et qu'inversement Stuart Skinner à l'étoffe pour signer quatre victoires consécutives?

Je vous laisse 15 secondes pour y penser…

Essoufflés, fatigués, épuisés

Vous débattez toujours?

Voici d'autres arguments pour tenter de vous convaincre.

Quand on regarde les deux équipes aller, il est clair que les Panthers plus d'énergie et de conviction sur la patinoire que les Oilers.

Les Oilers semblent essouflés, fatigués et même épuisés. Connor McDavid reste en périphérie là où les Panthers le laissent manœuvrer, mais ils lui font la vie tellement dure lorsqu'il se pointe dans l'enclave qu'il n'est pas en mesure de s'imposer. Ce qui est vrai pour McDavid l'est tout autant pour Leon Draisaitl et plus encore pour Zach Hyman et Ryan Nugent-Hopkins.

Parlant de «Nuge», vous vous rappelez sa déclaration après la première victoire des Panthers signé Sergeï Bobrovsky? Il avait souligné que «Bob The Goalie» qui l'avait stoppé au terme d'une échappée était tellement fort et rapide en déplacements latéraux et en couverture du bas du filet que lui et ses coéquipiers devaient se mettre à tirer plus haut.

Ce beau projet ne s'est pas réalisé. Car lors des deuxième et troisième parties, c'est bien plus souvent dans le bas du filet que dans les lucarnes que les Oilers ont dirigés leurs tirs. Et ça, c'est lorsqu'ils ne se pas contenté de tirer directement sur le gardien des Panthers.

Pourquoi?

Parce que pour être en mesure de diriger la rondelle vraiment là où l'on veut, il ne faut pas seulement le grand talent dont dispose les as marqueurs des Oilers. Il faut un brin de temps et un autre d'espace pour y arriver.

Et ça, les Oilers n'en ont pas. Ou pas assez. Et quand ça arrive, ils se butent à Bobrovsky qui confirme la décision des directeurs généraux qui l'ont inscrit au sein des trois finalistes dans la course au trophée Vézina avec Tatcher Demko (Canucks) et Connor Hellebuyck (Jets).

Si les attaquants des Oilers semblent fatigués, les défenseurs donnent l'impression de l'être plus encore.

Evan Bouchard n'a plus de jus. Oui il compte toujours sur un foudroyant tir frappé, mais les Panthers l'essoufflent tellement qu'il semble sur le point de les laisser le «bouffer» tout rond sous les yeux d'un Mattias Ekholm qui voudrait bien l'aider mais qui était déjà trop occupé à sauver sa peau.

Et je vous fais grâce ici de la piètre qualité du de Darnell Nurse et Cody Ceci.

Peut-être que la décision de Kris Knoblauch de laisser Darnell Nurse décider s'il était apte ou non à jouer, jeudi, ce qui a entraîné le retrait de Vincent Desharnais, n'était pas aussi bonne qu'il le croyait.

Pis encore pour les Oilers, cette équipe ne semble pas afficher la confiance collective de l'adversaire.

Les Panthers sont imperturbables. Comme le dirait Martin St-Louis, «ils restent à la tâche» peu importe les circonstances. Qu'ils soient dominés pendant quelques présences consécutives, qu'ils soient victimes d'un but ou qu'ils accusent un retard au pointage, on les sent confiants. On les sent dans le coup. On sent qu'ils tirent profit de l'expérience vécue en grande finale l'an dernier. Qu'ils sont prêts à faire tout ce qui est nécessaire de faire pour sortir de cette victoire avec la coupe Stanley à bout de bras et non seulement avec la satisfaction d'y avoir participé.

Chez les Oilers, après trois matchs, c'est tout le contraire. Ils baissent la tête et les épaules quand les choses ne vont pas de leur côté dans le cadre du déroulement du match. Et au lieu de prendre les moyens nécessaires pour marquer, ils continuent d'insister sur leurs occasions de marquer bousillées, sur les poteaux frappés, sur les arrêts réalisés par Bobrovsky.

C'est pour toutes ces raisons – sans oublier les paramètres historiques qui favorisent les Panthers – qu'il est possible de lancer haut et fort que les Panthers peuvent crier mission accomplie… ou presque!