Panthers : trop forts un point c'est tout!
SUNRISE – Champions de la coupe Stanley pour une deuxième année de suite, les Panthers de la Floride ont prouvé hier qu'ils étaient trop forts pour les Oilers d'Edmonton.
Trop forts à l'attaque alors qu'ils ont marqué 28 buts au fil des six matchs qu'a duré la finale.
Trop fort en défensive et devant le filet alors qu'ils ont non seulement limité les Oilers à 17 buts, dont un tout petit dans le match décisif, mais réussi à museler Connor McDavid et Leon Draisaitl dans le match ultime tout en contenant le monstre à deux têtes lors des autres rencontres.
Trop forts, un point c'est tout.
Les deux victoires des Oilers ont été chèrement acquises en prolongation. Ils ont également encaissé un revers au-delà des 60 minutes réglementaires. Mais les trois autres victoires des Panthers ont été plus que convaincantes (6-1, 5-2 et 5-1).
Histoire d'illustrer mieux encore la domination floridienne dans cette finale, les Panthers ont joué avec une avance durant 255 minutes 49 secondes. Oui! Il s'agit d'un record en finale de la coupe Stanley.
« Nous venons de perdre contre une excellente équipe. Ils ne sont pas champions deux ans de suite pour rien », a candidement reconnu Connor McDavid qui a été blanchi malgré 22 minutes 30 secondes de temps d'utilisation. Le meilleur joueur de hockey au monde a aussi terminé la rencontre avec un différentiel de moins-4. Cette statistique est gonflée par le fait qu'il était sur la patinoire pour les deux buts marqués par Sam Reinhart dans des cages désertes en fin de rencontre.
Mais McDavid, comme Leon Draisaitl, Corey Perry et Evan Bouchard affichaient tous des différentiels de moins-2 après 40 minutes de jeu. Des différentiels qui illustraient parfaitement l'allure d'une rencontre au cours de laquelle les Oilers étaient incapables de percer la défensive des Panthers alors que les Panthers, Aleksander Barkov en tête, s'amusaient à leurs dépens en offensive.
« Leur échec avant était sensationnel. Ils ont contrôlé la patinoire. Ils étaient constamment sur notre dos, ce qui nous a empêchés de s'imposer offensivement. De créer un peu de momentum. On n'a jamais lâché, on a essayé et essayé les mêmes choses en nous frappant la tête contre les murs. Ils ont très bien joué », a ajouté McDavid qui a perdu patience lorsqu'on lui a demandé une fois de plus d'expliquer ses déboires offensifs et ceux de ses coéquipiers.
« Ils comptent sur plein de très bons joueurs. Ils sont combien à avoir accumulé 20 points et plus depuis le début des séries? Ils ont beaucoup de profondeur. Ils sont très bons et ont été très bons. Je l'ai déjà dit plein de fois et je ne sais plus vraiment comment vous le dire », a conclu McDavid qui garde toutefois espoir de voir les Oilers atteindre la coupe Stanley l'an prochain.
Les Panthers comptent six marqueurs de 20 points et plus : Sam Reinhart – il a égalé deux records avec quatre buts dans un même match de la finale et sept au total – Matthew Tkachuk, Carter Verhaeghe, Sam Bennett, Aleksander Barkov et Brad Marchand.
Ils ont marqué 45 buts – cinquième total de l'histoire de la LNH – et ont pu compter sur 19 marqueurs différents en plus d'obtenir 18 buts de la part de leurs défenseurs.
La défensive orchestrée par Sylvain Lefebvre
Leon Draisaitl assurait, à quelques heures du sixième match, que lui et ses coéquipiers n'avaient pas encore offert leur meilleur hockey depuis le début de la finale.
Ils ne l'auront pas fait non plus dans la dernière rencontre tant ils ont été poreux en défensive; tant ils ont été brouillons dans leurs relances offensives, tant ils ont multiplié les revirements et perdu la très grande majorité des batailles pour les rondelles libres.
Cela dit, on peut se demander si ce sont les Oilers qui ont vraiment été mauvais, ou si ce sont plus les Panthers qui les ont autant fait mal paraître tant ils ont dominé toutes les facettes du jeu.
Le capitaine Barkov et ses compagnons de trio ont compliqué le travail de McDavid et Draisaitl de façon spectaculaire. Par moment, on les croyait heureux de voir les deux meilleurs joueurs au monde réunis. Comme si cela les aidait à mieux contenir le monstre à deux têtes.
Anton Lundell a effectué des replis magistraux qui ont non seulement fait avorter des poussées des Oilers, mais amorcer des relances des Panthers dont l'une a directement conduit les Floridiens au deuxième but du match. Le but gagnant marqué par Matthew Tkachuk.
Cette passion pour la défensive chez les Panthers vient de l'entraîneur-chef Paul Maurice. Mais elle est orchestrée par Sylvain Lefebvre.
« C'est tellement plaisant et facile de travailler avec ce groupe de joueurs. On a un maudit bon groupe de joueurs. D'abord, ils sont très bons. Très talentueux. Mais les gars sont aussi dévoués à la cause. Ils sont prêts à tout faire pour gagner. Ils écoutent tout ce que tu leur dis. Ils appliquent tout ce que tu demandes », a expliqué Lefebvre qui a vécu avec plus de frénésie la deuxième conquête.
« L'an dernier, on était pas mal plus concentré derrière le banc. La pression d'un septième match après avoir pris les devants 3-0 dans la série, c'était stressant. Ce soir, je voyais le temps passer et quand on a ajouté des buts dans le filet désert, on a pu se permettre d'y croire plus vite. C'était vraiment le fun de voir les gars commencer à sauter au banc pendant la dernière minute de jeu. De les voir s'échanger des accolades. Commencer à fêter. Ils le méritent tellement », a ajouté celui qui voue une admiration pour « ses » défenseurs, mais le reste de l'équipe également.
« On a travaillé très fort l'an dernier pour gagner notre première. On a travaillé plus fort encore cette année. On a perdu des gars en saison à cause des blessures. À un moment donné, on n'était même pas en séries. Mais on n'a jamais cessé d'y croire. Notre confiance n'a jamais été affectée. On a maintenu notre style. On a joué le hockey serré qui nous caractérise. C'est dur de jouer comme ça. C'est épuisant. Mais quand tu gagnes, tu trouves l'énergie. Mes défenseurs étaient brûlés, mais ils me disaient tous qu'ils seraient capables de jouer une autre série si c'était nécessaire », a poursuivi l'entraîneur adjoint devenu très émotif lorsque son épouse – « mon vrai coach » – ses enfants et petits-enfants sont venus l'entourer pour amorcer des célébrations qui se poursuivront tout l'été dans la région de Sherbrooke.
Vers une troisième coupe consécutive?
Les Panthers viennent de gagner deux coupes Stanley de suite. Ils viennent de se rendre en grande finale trois fois de suite.
Pourraient-ils gagner la coupe une troisième fois dans un an? Se rendre en grande finale pour une quatrième fois?
Certainement!
Car s'ils comptent sur d'excellents joueurs, les Panthers comptent aussi sur un directeur général de premier plan en Bill Zito. Un DG qui a l'avantage que les joueurs autonomes s'intéressent tout autant à son équipe qu'il s'intéresse à eux.
L'an dernier, Zito était au bureau à 7 h le lendemain de la première conquête des Panthers.
« Je n'y serai pas demain matin », a lancé Zito en riant lorsque les journalistes l'ont entouré sur la patinoire.
« On a un groupe spécial ici. Des joueurs extraordinaires. Du caractère. Mais surtout une franche camaraderie qui se traduit par nos succès sur la patinoire. J'ai 12 joueurs autonomes au sein de notre organisation qui veulent être de retour l'an prochain. On va fêter demain (mercredi) et on va vite se mettre à l'ouvrage ensuite », a indiqué Zito.
Gagnant du trophée Conn Smythe avec une récolte de 15 buts, dont 13 sur les patinoires ennemies – oui c'est un record – Sam Bennett est tout en haut de la liste des priorités des Panthers en matière de joueurs autonomes.
Aaron Ekblad, Brad Marchand, Nate Schmidt, Tomas Nosek, Nico Sturm et le gardien auxiliaire Vitek Vanecek suivent.
Mais le noyau dur composé des Barkov, Reinhart, Verhaeghe, Tkachuk, Lundell, Luostarinen, Rodrigues, Forsling, Mikkola, Jones, Kulikov sans oublier le gardien Sergeï Bobrovsky sera toujours bien en place et servira d'ancrage solide sur lequel les joueurs qui se grefferont à l'équipe pourront s'accrocher.