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RÉSULTATS

À la fois fiable et productif, Joshua Roy a été l'inspiration d'ÉCJ

Caedan Bankier et Joshua Roy - PC
Publié
Mise à jour

S'il en existe encore quelques-uns qui associent le nom de Joshua Roy au profil stéréotypé d'un joueur unidimensionnel et strictement offensif, ceux-ci devront commencer à se raviser.

La fiabilité du Québécois, de même qu'une polyvalence que certains ne lui connaissaient pas jusqu'à tout récemment, sont mis en rellief dans cette nouvelle ruée vers l'or du Canada, au Mondial junior disputé à Halifax.

D'accord, une récolte de quatre points (deux buts et deux aides) dans un match aussi important qu'une demi-finale face aux États-Unis n'a rien de banal.

Mais l'implication entière de l'ailier de 19 ans dans les autres phases du jeu, elle, ne peut plus passer inaperçue.

« Il a été incroyable (ce soir). Il est l'un des joueurs les plus intelligents avec qui j'ai eu la chance de jouer. La façon dont il a dominé cette rencontre et élevé son jeu lorsque ça comptait le plus est incroyable », a vanté son compagnon de trio et joueur étoile de l'équipe, Connor Bedard.

Le groupe d'entraîneurs d'Équipe Canada junior, n'a pas manqué de le récompenser pour son souci du détail. Et il le leur rend bien.

Après un autre fort match, Roy a reconnu avoir utilisé l'une de ses nombreuses présences efficaces en infériorité numérique comme tremplin.

Tôt en deuxième période, lorsque le score était égal 2 à 2, l'espoir des Canadiens de Montréal a contribué à embouteiller l'unité d'avantage numérique des États-Unis pendant une bonne vingtaine de secondes, manoeuvrant bien en protection de rondelle.

Cette action a été vigoureusement applaudie par la foule du Scotiabank Centre, et a contribué à ce que les champions en titre gardent l'élan qu'ils venaient tout juste de se donner.

« Je trouve qu'en infériorité numérique, je fais bien mon job. Ça aide le reste de ma game », a-t-il mentionné après la demi-finale, remportée 6 à 2.

« Son travail à quatre contre cinq mérite d'être souligné, a pour sa part complimenté l'entraîneur adjoint et l'entraîneur-chef de Roy avec le Phoenix de Sherbrooke, Stéphane Julien.

«  Physiquement, avec le caractère qu'il a démontré, je pense qu'il a vraiment dominé. Un patineur qui élève son jeu comme ça, dans un match de cette importance, ça prouve la capacité de Joshua d'être un joueur de premier niveau. »

Toujours le même dans les moments de tension

Une foule de petits gestes réalisés par le hockeyeur beauceron font aussi leur différence dans ce tournoi, selon Julien.

« Il ne démontre aucune nervosité. De la façon qu'il a manipulé la rondelle dans l'enclave sur son premier but par exemple. Il aurait pu la glisser sur la glace, mais il a décidé de la mettre dans le top », a-t-il louangé

« Ou bien en infériorité numérique; il a ce feeling de (quand) mettre de la pression, de lever le bâton d'un adversaire pour aller récupérer », a-t-il poursuivi.

« Quand on va retourner à Sherbrooke, il va avoir un beau défi de jouer de la même façon avec nous! », a-t-il blagué.

Son coéquipier avec le Phoenix, le défenseur Tyson Hinds, est également d'avis que Roy a amené son jeu à l'échelon supérieur depuis l'arrivée de l'équipe à Halifax.

« Josh, quand le match est sur la ligne, tu peux être sûr qu'il va step up. Il trouve toujours le moyen de faire sentir sa présence. Aujourd'hui, il a vraiment joué un excellent match. Je suis vraiment content pour lui », a souligné Hinds.

Un remaniement de trios salutaire

Une chimie naturelle semblait s'être installée entre Roy, Nathan Gaucher et Zach Dean lors du calendrier pré-tournoi.

Mais rapidement, l'incapacité du Canada à générer de l'attaque à forces égales durant la phase de groupes a chicoté les entraîneurs.

C'est ainsi que Roy s'est retrouvé aux côtés de Bedard et Logan Stankoven. Depuis ce temps, non seulement les trois portent-ils une grande partie du fardeau offensif, mais ils passent aussi très peu de temps en zone défensive.

Ce changement à la composition des trios aura été des plus salutaires pour Dennis Williams et ses adjoints.

« Au début, tu tentes des expériences dès le camp. On sait que ça ne collera pas nécessairement longtemps. On a donné une chance à tout le monde de faire sa place. Dès le premier match qu'ils ont joué ensemble, on a vu une belle chimie. (...) C'est sûr que Bedard en représente une grande partie; il faut s'entendre.

« C'est une ligne qui passe peu de temps sans son territoire, Elle est souvent en train de relancer l'attaque rapidement, puis de rester en possession de rondelle. Je l'ai dit quelques fois : Stankoven en transport de rondelle, Bedard pour voir les options de jeux se dessiner en zone offensive, et Roy qui trouve des espaces libres. Je pense qu'on a un mix là. »

« Honnêtement, je dois remercier des partenaires de trio. Stankoven, Bedard et moi, on s'entend super bien sur la glace. On a généré beaucoup d'offensive encore ce soir. 

Grâce à la confiance qu'on lui témoigne, le 150e choix au total du repêchage de 2021 – il est le joueur sélectionné le plus tardivement parmi l'effectif du Canada – est en train de hisser son nom parmi les meilleurs patineurs à avoir porté l'unifolié chez les moins de 20 ans.

En additionnant ses 7e, 8e, 9e et 10e points de la compétition à ceux qu'il avait amassés à Edmonton en août, il s'est amené à la hauteur de Jonathan Huberdeau, qui était jusque-là seul au sommet de la liste des pointeurs québécois, à 18 points.

« Il joue vraiment bien depuis le début du tournoi. Cette demi-finale, c'est pas mal lui qui nous l'a fait gagner. Son impact ne fait ressentir sur l'équipe depuis le Jour 1 », s'est émerveillé Gaucher.

Tout comme Gaucher, Roy pourrait maintenant savourer une deuxième conquête de la médaille d'or en moins de six mois, si ÉCJ devait l'emporter sur la Tchéquie jeudi.