EDMONTON – Avant le début des hostilités, on disait d’Équipe Canada junior que son attaque serait puissante et que sa défense pourrait manquer de profondeur derrière Owen Power et Kaiden Guhle. Mais personne n’avait prédit que cinq des six premiers buts du clan canadien seraient marqués par des défenseurs.

En plus des trois buts du général Power, Donovan Sebrango et Olen Zellweger ont aussi touché la cible dans le cadre de la remontée face à la Tchéquie.

Il serait étonnant que la brigade défensive canadienne anime encore l’attaque dans les prochains matchs. Cela dit, ce ne serait pas surprenant de voir Lukas Cormier, le défenseur des Islanders de Charlottetown, enfiler l’aiguille sous peu. 

Même qu’on a voulu savoir s’il s’était fait tirer la pipe par ses coéquipiers de ne pas avoir été en mesure de compter à l’image de Power, Sebrango et Zellweger durant le premier match. 

Fidèle à son habitude, ÉCJ réussit son entrée en scène

« Non, on a une équipe dans laquelle ça ne dérange pas qui finit par scorer, a répondu Cormier en esquissant un sourire. Mais c’est le fun de voir le succès des défenseurs et on veut juste continuer d’avoir du succès en tant qu’équipe. »

« La plupart de nos défenseurs sont habitués à jouer un grand rôle offensif dans leur club donc ça vient naturellement de contribuer avec ce groupe. C’est bien d’avoir cette dimension, mais on doit aussi être attentifs pour jouer de la bonne manière », a ajouté l’Acadien au sublime accent. 

Mardi soir, si l’Autriche peine à suivre le tempo dicté par le Canada et se fait piéger avec des punitions, Cormier aura l’occasion de se gâter. Le gaucher de 19 ans évolue sur la deuxième unité du jeu de puissance et quelques mises en scène sont planifiées pour qu’il devienne une option privilégiée. 

À cinq contre cinq, Cormier se réjouit d’évoluer avec Kaiden Guhle. Dès la partie inaugurale, le choix de première ronde du Canadien en 2020 a démontré qu’il ferait payer le prix à tous ceux qui s’aventurent dans son environnement.

Xavier Bourgault représente un cas incertain mardi

« Ça procure de l’espace sur la patinoire quand il joue de manière physique et on se complète bien », a commenté Cormier qui a révélé à Stéphane Leroux adorer l’artiste country, Morgan Wallen.

Le résultat positif contre la Tchéquie a permis d’oublier la mauvaise exécution sur les trois buts adverses. Le blâme n’appartient pas seulement aux défenseurs canadiens, mais il a fallu ajuster le tir par la suite. 

L’entraîneur-chef Dave Cameron disait que la Tchéquie avait eu l’audace de risquer gros avec un style s’apparentant à la roulette russe sur leurs buts. Cormier a justement été repêché (en 3e ronde en 2020) par Las Vegas, la ville des paris. 

Difficile de trouver un contraste plus frappant entre l’euphorie qui règne dans cette enclave du Nevada et sa petite bourgade natale de Sainte-Marie-de-Kent au Nouveau-Brunswick. 

« Chez nous, c’est vraiment calme. Il y a une école, une église, un magasin et c’est à peu près tout », a convenu Cormier à RDS en riant. 

Le calme de Power est parfois étrange

En enfilant le chandail d’ÉCJ, Cormier peut raffiner son jeu en observant celui de ses partenaires. Dans le premier match, il a observé tout un exposé de Power avec son tour du chapeau et son impeccable gestion de la rondelle.

Tour du chapeau pour Owen Power!

« C’est un joueur spécial, ce n’est pas pour rien qu’il a été repêché au premier rang. Il peut tout faire sur la patinoire et il fait paraître le tout facile », a vanté Cormier. 

Mardi, le nom de Power était encore sur toutes les lèvres. Cole Perfetti a été amusant en parlant de sa personnalité inébranlable.  

« Les gens s’emportent facilement surtout dans un sport comme le hockey. Mais lui, pas vraiment. Il se comporte de la même façon peu importe ce qui arrive, il est toujours détendu. C’est parfois difficile à croire quand on voit qu’il reste exactement le même avant un match. En fait, c’est un peu étrange, mais ça fonctionne pour lui », a déclaré Perfetti. 

Aux yeux de Perfetti, la participation de Power au Championnat du monde senior, au printemps dernier, a été déterminante. 

« Ce fut une étape importante pour lui, tout le monde a pu voir son potentiel là-bas, c’était comme une sorte de révélation. Il a gagné en confiance et il est devenu meilleur au fil du tournoi. Ensuite, il a été en mesure de continuer dans cette voie avec l’Université du Michigan », a-t-il ajouté.