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RÉSULTATS

Mondial junior : le Canada bat l'Allemagne et passe en quarts sans convaincre

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GÖTEBORG, Suède – Équipe Canada s'est qualifiée pour les quarts de finale du Championnat du monde de hockey junior, mais n'a rassuré personne. Il est de plus en plus difficile d'être optimiste pour la suite.

Une victoire de 6-3 contre l'Allemagne a donné aux Canadiens la clé pour la ronde des médailles. Des buts de Jordan Dumais et Macklin Celebrini ont délivré une équipe fébrile en troisième période. Easton Cowan a embelli le portrait en marquant dans un filet désert.

Le suspense a persisté jusqu'à la 57e minute du match, quand Celebrini a profité d'une mauvaise sortie du gardien allemand pour inscrire son deuxième but de la soirée, celui d'assurance. Ça n'aurait jamais dû être si serré pendant si longtemps, mais aucun joueur ne semblait pourtant s'en formaliser à leur passage devant les caméras et les microphones.

« Je ne crois pas qu'on était nerveux, a minimisé Matthew Poitras en repensant à cette égalité qui persistait au dernier vingt. On savait qu'on allait en marquer un ou deux. On les dominait. Je crois que ce n'était qu'une question de temps. »

« C'est sûr qu'un match de même, rendu 3-3, on veut marquer, on veut gagner. On ne pouvait pas la perdre en fait, a offert Maveric Lamoureux. Mais je pense qu'on a tellement confiance en notre équipe qu'on savait que ça allait virer de notre bord, surtout qu'on a dominé toute la game. »

En s'assurant ainsi du deuxième rang du classement du groupe A, le Canada a pris rendez-vous avec la Tchéquie pour un match sans lendemain le 2 janvier. Les Tchèques ont terminé au troisième rang de l'autre tableau avec une fiche de deux victoires, une défaite et un autre revers en fusillade. Ce dernier résultat, acquis contre les États-Unis, donne raison de penser que le Canada pourrait en avoir pour son argent à sa prochaine apparition au Scandinavium.

Sa plus récente performance n'a pas convaincu. La plupart des béquilles sur lesquelles s'appuie cette équipe canadienne pour expliquer ses travers depuis le début du tournoi ont refait surface dans cette décevante démonstration.

« Ça peut être bon d'être confrontés à un peu d'adversité »

Le capitaine Fraser Minten avait répété cette phrase après la défaite contre la Suède, estimant qu'il s'agissait d'expérience en banque pour les écueils potentiels de la ronde des médailles. Le matin même, l'entraîneur-chef Alan Letang en avait ajouté en souhaitant que son groupe en rencontre dès la mise en jeu initiale. « Les cinq, dix premières minutes de ce match seront très importantes pour nous », avait-il prédit.  

Conor Geekie a probablement mal saisi le sens du message. À la dixième seconde du match, le coloré attaquant a mis des bâtons dans les roues de la grosse machine rouge en frappant illégalement le défenseur Samuel Schindler. Il a été expulsé, forçant les Canadiens à finir la rencontre avec onze attaquants puisque Matthew Savoie, blessé, avait été rayé de la formation.

« Je ne crois pas qu'on était d'accord avec la décision, a dit Celebrini, transparent. Mais les arbitres ont pris leur décision et il a fallu passer à autre chose. On ne pouvait pas laisser ça nous affecter et perdre le contrôle du match. »

« Je pense que ce n'était vraiment pas un cinq [minutes], lui a fait écho Lamoureux. C'est juste que Geekie c'est un gros gars, le défenseur était petit et il s'est fait ramasser. Mais partir un match de même quand on sait que ce n'est pas un cinq minutes, c'est poche. »

L'incertitude entourant la disponibilité de Savoie combinée à la possibilité hypothétique d'une suspension à Geekie pourrait créer une situation inconfortable pour les décideurs canadiens en vue des quarts de finale. En voulez-vous, de l'adversité?

« Il faudra être plus disciplinés »

Les conséquences auraient pu être plus graves, mais la crampe au cerveau de Geekie a néanmoins permis à l'Allemagne de s'inscrire en premier en pointage. Julian Lutz a déjoué Mathis Rousseau d'un tir de loin.

Brayden Yager a créé l'égalité avant la fin de la période au bout d'une séquence où Minten a peut-être joué de chance, son bâton atteignant un joueur allemand au visage sans que les officiels ne sévissent.

Les Allemands ont repris les devants grâce à un autre jeu de puissance en début de deuxième, alors que Noah Warren était au cachot, et ont créé l'égalité dans les mêmes circonstances pendant une double mineure à Dumais peu de temps après un but d'Owen Beck en troisième.

L'équipe dont les leaders jouent la carte de l'importance de la discipline depuis le Jour 1 a joué avec le feu.

« Les gars manquent de chimie »

Les représentants de l'Unifolié ont généré plus de chances de marquer qu'ils n'en avaient besoin pour anéantir un adversaire du calibre de l'Allemagne. Ils dominaient 25-8 dans la colonne des tirs cadrés après deux périodes. Dans le même échantillon, ils en avaient probablement dirigé tout autant à l'extérieur de la cible. La connivence entre ses individualités, regroupées sur de nouveaux trios, n'a pas été problématique. Le manque d'opportunisme en a été un.

Des pertes de rondelles bêtes, des tirs ratés devant des cages béantes, des tentatives de passes à faibles probabilités de réussite, de la dentelle inutile en entrée de zone... Les champions en titre ont, à un degré incompréhensible, de la difficulté à exécuter les jeux de base.

« Après la deuxième période, nous avons mis l'accent sur les irritants qu'on jugeait important d'aborder, a affirmé Letang. En deuxième, on sentait la frustration monter sur notre banc. On a dit aux joueurs de garder le cap. Les tirs bloqués, les chances ratées, les mauvais bonds, on ne contrôle pas ça. Mais c'est nous qui décidons si on triche ou non, c'est nous qui décidons si on gère bien la possession de rondelle. Les conséquences de telles erreurs peuvent être décuplées en quarts de finale contre une équipe plus talentueuse. »

Le coach n'aurait pas pu mieux dire.

Ça a passé contre l'Allemagne. Ça risque de ne pas passer la prochaine fois.