Nous avons bien vu encore une fois durant ce championnat du monde junior, que tu peux être un rouleau compresseur comme le Canada l’a été en ronde préliminaire, mais ça n’importe plus dans la phase éliminatoire. Les Canadiens ont choisi leur pire match pour trébucher et encaisser ce revers de 2 à 0 devant les États-Unis.

Les Américains étaient bien préparés pour cette finale. Je suis persuadé qu’ils avaient bien décortiqué la formation canadienne en relevant ce qu’elle faisait de bien depuis le début du tournoi pour tenter de les embêter.

Ils savaient ce qu’ils avaient à faire pour infliger une première défaite dans cette compétition à la troupe d’André Tourigny. Pour ceux qui l’ont lu dans ma chronique après les matchs de demi-finale, je laissais entendre que les Américains devaient tenter de déjouer Devon Levi dans le haut du filet. Ils ont essayé de viser cette partie du filet à plusieurs occasions, mais le gardien canadien s’est bien dressé.

J’avais aussi fait savoir que les États-Unis se devaient d’imposer leur rythme rapidement dans cette finale pour évite le rouleau compresseur canadien. C’est exactement ce qui s’est produit alors qu’ils ont connu un départ canon. Pour la première fois dans ce Mondial junior, le Canada n’évoluait plus dans sa zone de confort alors que c’est le seul match au cours duquel Équipe Canada junior a tiré de l’arrière.

On a vu que c’était par la suite difficile pour eux afin de revenir dans cette finale. On sentait que la nervosité s’est installée dans le clan canadien. Même si l’équipe a obtenu sa part de chances de marquer, on pouvait sentir que les joueurs n’avaient pas la même confiance après ce début de match de leurs rivaux.

Il faut donner beaucoup de crédit à Spencer Knight et à sa brigade défensive pour avoir limité les retours accordés pour les attaquants canadiens. Après avoir mal paru contre les Russes à son premier match, Knight s’est repris de brillante façon pour le reste du tournoi avec la finale comme point d'exclamation.

Les États-Unis ont montré qu’ils étaient prêts pour cette rencontre et après avoir pris les devants, ils étaient déterminés à la conserver. On a bien vu en troisième période qu’ils ont fermé le jeu. Si l'opportunité se présentait à eux, ils allaient en zone offensive, mais ils demeuraient bien prudents.

Encore une fois, Trevor Zegras a répondu présent pour son équipe. On a vu que même s’il n’est pas le plus imposant sur la patinoire, l'espoir des Ducks d'Anaheim est un joueur extrêmement intelligent alors qu’il sait où se placer. Il se retrouve toujours à la bonne place et nous avons pu le voir sur le deuxième but de son équipe alors qu’il était bien positionné pour récupérer un rebond chanceux de la rondelle. On a ensuite assisté à la rapidité de ses mains pour qu’il déjoue Levi et double l’avance de son équipe.

Il va devoir travailler sur son jeu défensif dans les prochaines années, mais sur le plan offensif, il fait preuve de beaucoup de créativité lorsque vient le temps de trouver l’espace libre et pour alimenter ses coéquipiers.

Pendant que Zegras s’est encore levé pour les Américains, certains joueurs canadiens n’ont pas su faire de même. Je pense notamment à Dylan Cozens qui a entamé cette rencontre avec le même nombre de points que Zegras au sommet des pointeurs du tournoi avec 16. C'est un bon tournoi pour Cozens, mais il n'a pas su compléter lors du match le plus important avec la médaille d'or à l'enjeu.

Quinton Byfield a eu sa part de chances de pousser la rondelle au fond du filet, mais il n’a pas été en mesure de le faire. Il est un joueur que j’aurais voulu voir fournir une plus grande contribution offensive à son équipe. Il termine le tournoi avec sept points, mais six ont été récoltés lors du match contre la Suisse.

États-Unis 2 - Canada 0

On a bien vu qu’André Tourigny a tenté plusieurs combinaisons de trios afin de créer une étincelle chez sa troupe. Au final, il ne l’a pas obtenu, mais au moins il aura essayé de son côté.

Je dois dire que Levi a été excellent devant son filet et il a vécu un véritable conte de fées durant ce Mondial junior, même si la fin n'est pas celle souhaitée. Il a montré lors de cette finale qu’il est capable de jouer sous pression. Il a été bon lors de cette finale et il a gardé ses coéquipiers dans le coup. Le premier but a été redirigé devant lui par Alex Turcotte et il a été victime d’un mauvais bond pour le filet de Zegras. Il peut quitter la tête haute la bulle.

Quand je regarde le résultat du match, même si on pourra dire dans quelques années que le Canada a terminé avec la médaille d’argent, dans les faits, sur la patinoire, des joueurs dans le camp canadien avaient les larmes aux yeux, car ce n’est pas cette médaille que tu vises, c’est l’or.

Propos recueillis par Maxime Tousignant

Turcotte complète la menace
Zegras sort des blocs en deuxième
Les Américains n'ont pas volé l'or
Le Canada accepte l'argent malgré les larmes
Les États-Unis reçoivent la médaille d'or
Les Américains remportent le Mondial junior!
« Mes joueurs n'ont jamais cherché d'excuse »
« Je suis très fier de nos joueurs »