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RÉSULTATS

ÉCJ : lumière sur les joueurs de l'ombre contre la Finlande

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GÖTEBORG, Suède – On a dit de cette édition d'Équipe Canada junior qu'elle n'était pas aussi bien nantie que les précédentes. On s'est demandé s'il ne lui manquait pas un ou deux joueurs vedettes pour rivaliser avec la force de frappe des Américains ou des Suédois. On l'a même qualifiée de négligée, un mot qu'on n'entend pas très souvent dans l'entourage de cette équipe.

Ces théories tiennent peut-être encore la route. Ce Mondial junior vient à peine de débuter et des questions de cet acabit trouvent généralement leurs réponses à un point plus avancé du tournoi. Mais mardi, le Canada n'a pas eu besoin de ses gros canons pour commencer la compétition du bon pied.

Ses joueurs dits d'énergie se sont chargé de donner le ton.

Des buts de Nate Danielson et Owen Allard ont donné au Canada une avance qu'il n'a jamais perdue en chemin vers une victoire de 5-2 sur la Finlande.

Danielson n'est pas un manchot. Il a été repêché au neuvième rang par les Red Wings de Detroit l'été dernier. Mais il est le quatrième meilleur pointeur des Wheat Kings de Brandon cette saison et n'a pas fait le voyage en Suède pour ses qualités de marqueur. Il a pourtant été au centre de l'effort offensif canadien mardi.

Il a fait dévier un tir de Maveric Lamoureux derrière le gardien Niklas Kokko en fin de première période. C'est aussi son travail en échec-avant qui mené au but d'Allard au milieu de la deuxième.

Le profil d'Allard le destinait encore moins à sortir du lot à Göteborg. Le grand attaquant a été ignoré deux fois au repêchage de la LNH. La possibilité de s'établir au sein d'ÉCJ n'était probablement pas sur sa carte de bingo en début de saison, lui qui a été limité à 14 matchs en 2022-2023 en raison d'une opération à une épaule.

Cette épaule n'aura jamais été mise à l'épreuve autant que lorsque Allard s'est projeté dans la baie vitrée après avoir complété une solide séquence en échec-avant. Son tir de l'enclave a donné contre le poteau avant de ricocher sur le patin de Kokko pour terminer sa course dans le filet.

« Les gars pensaient que la bande allait lâcher, a blagué le souriant rouquin. J'en ai perdu des bouts, pour être honnête. J'étais tellement excité. »   

« Il joue comme il est dans le vestiaire, a comparé l'entraîneur-chef Alan Letang. Il bouge sans arrêt puis revient s'asseoir. Il peut jouer sur l'avantage ou le désavantage numérique, fait toutes les petites choses. Avec Ty [Nelson] et Conor [Geekie], il fait partie de nos experts pour détendre l'atmosphère. »

« On est tous tellement heureux pour lui, a dit Danielson. C'est le genre d'histoire que tout le monde aime, le négligé qu'on veut voir réussir. C'est un super gars à avoir dans le groupe. »

« Si une équipe l'a invité à son camp et l'a laissé partir, elle s'en mord probablement les doigts présentement », a laissé tomber Letang, sourire en coin.  

Le trio, complété par l'espoir du Canadien Owen Beck, a été utilisé avec parcimonie. Allard a été le deuxième attaquant le moins sollicité tandis que Beck a à peine franchi le cap des douze minutes jouées. Mais les trois partenaires ont terminé la soirée avec un différentiel combiné de +7.

« Ils nous ont montré tout ce qu'on avait vu pour les mettre ensemble, a apprécié Letang. C'est un trio qui n'arrête jamais, qui est difficile à gérer en zone offensive. Les trois ont aussi joué en désavantage numérique et cette unité a excellé pour nous ce soir. »

« Ils sont sur la quatrième ligne, mais on s'entend qu'ils ne sont pas des gars de quatrième ligne, a relativisé Lamoureux. Ils sont tellement bons, mais ils travaillent tellement et ils buzz tellement dans la zone, ils ne lâchent jamais. Quand tu joues contre une ligne comme ça, c'est tellement fatiguant, t'as tout le temps quelqu'un sur toi, t'es tout le temps dans la pression, t'es stressé de faire des jeux. Une ligne comme ça qui produit autant et qui travaille autant, c'est incroyable à avoir dans une équipe. »

Les gros noms des champions en titre n'ont pas nécessairement été réduits au silence. Macklin Celebrini, qui est considéré comme le plus bel espoir en vue du prochain repêchage de la LNH, a soulagé les siens en portant la marque à 3-1 en début de troisième période. Les officiels ont dû visionner la bande vidéo avant de confirmer que le benjamin de la formation canadienne avait bel et bien poussé la rondelle derrière la ligne rouge.

Prêté par les Bruins de Boston, Matthew Poitras a plié le match en marquant dans un filet désert. Lamoureux a fait la même chose dans les dernières secondes.

On a déjà vu plus spectaculaire comme amorce, mais ça reste mieux que ce que le Canada avait proposé l'an dernier à Halifax alors qu'il s'était écrasé devant une Tchéquie tenace.

Le parcours canadien se poursuivra mercredi contre la Lettonie.