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RÉSULTATS

Canada 5 - Finlande 2 : Mathis Rousseau, le « cheval » au gant magique

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GÖTEBORG, Suède – Nate Danielson venait à peine de réaliser ce qui se passait quand Maveric Lamoureux l'a enlacé de ses longs bras. La foule est entrée en éruption, les lumières se sont éteintes et un vieux classique canadien a fait vibrer les haut-parleurs.

C'est un moment qui ne se fait jamais attendre très longtemps, le premier but du Canada au championnat du monde de hockey junior. Mais il aurait fort probablement fallu patienter un peu plus longtemps cette année n'eut été de l'intervention miraculeuse – le mot est-il trop fort? – de Mathis Rousseau.

Une quarantaine de secondes avant l'ouverture du score, Rousseau a réalisé un arrêt dont la candidature tiendra probablement encore dans deux semaines quand il sera temps de déterminer le plus spectaculaire du tournoi.

Après une chute du défenseur Oliver Bonk à la ligne bleue, le cerbère québécois s'est retrouvé seul devant deux assaillants finlandais. Sur sa droite, Janne Naukkarinen s'est amené en possession de la rondelle. Sur sa gauche descendait, salive aux lèvres, Lenni Hameenaho. Une cible parfaite.

« Ce n'est pas ce que tu veux d'habitude, mais j'étais prêt. Ce sont ces moments-là qui font les bons gardiens. Ce n'est pas avec des tirs de la ligne bleue qu'on mérite cette réputation, c'est dans des moments plus durs. Je voulais la rondelle et je pense que ça s'est juste fait tout seul. »  

Au moment où la rondelle quittait la lame du bâton de Naukkarinen, Rousseau enfonçait la lame de son patin droit dans la glace pour se propulser du côté opposé. Il y est arrivé juste à temps pour étirer la mitaine et cueillir un tir sur réception à l'intérieur du poteau.

Le Canada n'offrait pas une performance qu'on pourrait qualifier de dominante à ce moment. Qui sait quel aurait été l'effet d'un but finlandais sur la physionomie de la rencontre?

« Il y a deux moments qui ont changé l'allure du match, a suggéré l'entraîneur-chef Alan Letang après la victoire de ses troupes. Cet arrêt qui nous a permis de marquer tout de suite après et l'appel de notre responsable de la vidéo sur [le but de Celebrini]. »

« C'était énorme, a corroboré Danielson. Le premier but est évidemment un moment important d'un match. Le fait qu'il fasse cet arrêt et nous sorte du trouble, ça nous a donné une grosse dose d'énergie. »

« Je pense que ça a fait tourner le vent en notre faveur, a senti Rousseau. Ils mettaient un peu de de pression en première, j'ai fait un gros arrêt et je pense que ça a donné confiance aux gars. Qu'on marque tout de suite après, ça m'en a donné aussi. »

Rousseau n'a autrement pas eu à se surpasser dans cette victoire de 5-2, mais il n'a rien eu à se reprocher non plus. Le premier but qu'il a concédé a été le résultat d'une déviation devant son demi-cercle en désavantage numérique. Le deuxième est survenu en toute fin de troisième période, l'œuvre d'un rival laissé sans surveillance alors que l'issue finale n'était plus en doute. Il a été l'auteur de 22 arrêts.

Le portier des Mooseheads de Halifax est déjà reconnu comme un bourreau de travail au sein du personnel d'entraîneurs canadien. C'est lui qui avait insisté pour être titularisé dans le deuxième match préparatoire contre les États-Unis. La veille de l'affrontement contre la Finlande, il est resté sur la glace pour faire du temps supplémentaire à l'entraînement.  

Une deuxième rencontre en 24 heures mercredi, contre la Lettonie de surcroît, serait le contexte parfait pour faire voir un peu d'action à Samuel St-Hilaire, qui agit comme son auxiliaire. Mais Alan Letang sait qu'il devra sortir de bons arguments pour retirer son numéro un de l'alignement.

« On va lui parler. On avait dit qu'on attendrait de voir comment ça se passerait ce soir pour prendre une décision. Mais je vous garantis qu'il va vouloir retourner dans le filet. C'est un cheval. On va voir ce qu'il a à nous dire. »