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RÉSULTATS

Quatre fois en 28 ans! On respire...

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Après avoir dormi sur l'élimination d'Équipe Canada junior pendant quelques heures, c'est maintenant le moment de dresser le bilan de cette édition de 2024. On va régler quelque chose tout de suite : l'équipe n'a pas répondu aux attentes. Voilà, c'est dit! 

Le Canada ne vient pas au Championnat mondial de hockey junior pour terminer au cinquième rang.

Maintenant, tentons de savoir ce qui s'est passé. On avait des inquiétudes devant le filet et en défense avant le tournoi, mais c'est finalement l'attaque qui a fait défaut. L'équipe canadienne a accordé 10 buts en cinq matchs, ce qui est dans les standards de plusieurs conquêtes de médailles d'or au fil des ans. En fait, c'est la même moyenne de buts alloués que lors des deux dernières années. Deux championnats couronnés d'or faut-il le rappeler!  

En attaque, ce fut difficile. C'est seulement la sixième fois de l'histoire que le Canada ne comptera pas deux joueurs parmi les 20 premiers pointeurs du tournoi. Dans la plupart des cas, avec un tel constat, le Canada ne gagne pas et c'est ce qui s'est passé cette année. 

Outre Macklin Celebrini, un joueur de 17 ans qui a enfilé quatre buts et récolté huit points dans le tournoi, les autres attaquants se sont faits très discrets tout au long de la compétition. Six attaquants ont inscrit deux buts, cinq n'en ont marqué qu'un seul et un autre, Matthew Savoie, n'a pas touché la cible.   

Dans la seule rencontre de quart de finale d'hier, le Canada a raté 25 tirs et 16 autres ont été bloqués par les rivaux de la Tchéquie. Les attaquants canadiens ont passé la semaine à rater des tirs, et ça, c'est décevant.

En entrevue avec les médias, ici à Göteborg, les dirigeants canadiens Peter Anholt et Scott Salmond n'ont pas cherché d'excuses, mais en guise d'explications possibles, Salmond, vice-président du programme haute performance de Hockey Canada, n'a pas manqué de souligner que le groupe de joueurs nés en 2004 ne l'a pas eu facile ces dernières années.  

Les joueurs de 19 ans de la présente édition (nés en 2004) n'ont pas eu de tournoi des moins de 18 ans et des moins de 17 ans en raison de la pandémie. En fait, c'est 10 joueurs dans l'équipe qui n'avait aucune expérience au niveau international avant ce tournoi. Les blessures à Tristan Luneau et Tanner Molendyk ont aussi fait mal. Salmond a même avancé que Luneau avait tout ce qu'il fallait pour être le meilleur défenseur du tournoi. Il n'aura jamais eu la chance de le prouver. Les absences de ces deux défenseurs combinées au fait que cinq joueurs canadiens de moins de 20 ans sont demeurés dans la LNH n'ont certes pas aidé au niveau de la profondeur de l'édition 2024.

1998, 2016, 2019... 2024 

Quand on fait le bilan des performances du programme canadien à ce tournoi, il faut reconnaître qu'il n'y a pas souvent de mauvaises performances. C'est pourquoi chaque fois que cela se produit, il y en a toujours pour remettre tout le développement du hockey au pays en question. Sachez qu'aucune nation dans le monde, AUCUNE, ne s'approche de ce que le Canada fait à ce tournoi depuis le début des années 90. C'est seulement la quatrième fois en 30 ans que le Canada est exclu du carré d'as.

Il y a eu 1998, une défaite en quart de finale contre la Russie. Il y a eu 2016 (une mauvaise cuvée) et aussi 2019 où le Canada était à 40 secondes de l'emporter en quart de finale et de jouer contre la Suisse en demi-finale (ce qui aurait probablement voulu dire une place en grande finale). Et il y a eu cette année.

Aimeriez-vous mieux être un partisan du programme de la Suède avec une médaille d'or en 41 ans? 

Peut-être que le programme américain vous inspire aussi? Sachez que chez les moins de 20 ans, c'est seulement cinq médailles d'or depuis 20 ans accompagnées de 12 exclusions du podium.  

La Finlande est en demi-finale cette année, mais elle n'a gagné que cinq médailles depuis 2007.

La Russie, absente en raison du conflit avec l'Ukraine depuis 2022, n'a quant à elle qu'une seule médaille d'or entre 2004 et 2021.  

Alors oui  la déception est là quand le Canada ne fait pas le travail comme c'est arrivé cette année, mais ça arrive aux meilleurs, peu importe le sport.

La journée du 2 janvier est toujours la plus cruelle aux Mondiaux juniors. On l'a vu hier avec l'élimination canadienne et aussi avec la Suède qui est venue à un cheveu de se faire sortir par la Suisse comme ça lui était arrivé en 2019. 

Même l'an dernier, avec le meilleur joueur junior au monde, le Canada est venu à un seul but de perdre en quart de finale le 2 janvier contre la Slovaquie. Il a fallu une pièce d'anthologie de Connor Bedard en prolongation pour sauver les meubles.

Parlant de Bedard, il était admissible pour jouer avec le Canada cette année, mais évidemment il est rendu ailleurs. Simplement pour rappeler aux dénigreurs du programme canadien que lui et quatre autres joueurs canadiens de 19 ans et moins n'ont pas été prêtés à la formation canadienne junior cette année. Les autres nations ne sont jamais autant affectées avec un ou deux absents annuellement tout au plus.

L'avenir regarde bien

Le tournoi revient au Canada l'an prochain alors que nous serons à Ottawa. Il y a une possibilité de voir sept membres de l'édition actuelle être de retour (huit, si on ajoute Tanner Molendyk). Le groupe des joueurs nés en 2005 et 2006 a déjà gagné chez les moins de 18 ans la Coupe Hlinka-Gretzky et chez les moins de 17 ans en novembre dernier.

Le jour où le Canada sera exclu du podium cinq ou six ans de suite, on pourra peut-être remettre le tout en question. Même si c'est décevant cette année, je crois sincèrement qu'il faut prendre une grande respiration et ne pas virer fou avec le résultat de l'édition de 2024.

Bonne fin de tournoi, sans le Canada!