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Finale Stingers-Carabins : « On est crinquées! »

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MONTRÉAL – Be where your feet are.

Ça, c'était la devise des Stingers de Concordia l'an dernier au fil de leur parcours éliminatoire couronné par un sacre au Championnat canadien de hockey universitaire féminin.

Les t-shirts arborant cette maxime ont depuis été rangés dans les tiroirs et n'en ressortent probablement que pour une séance d'entraînement au gymnase, ou encore lorsque vient le temps de rafraîchir la peinture des murs de l'appartement. La pensée demeure toutefois au cœur de la philosophie des championnes en titre.

« Soyez où vos pieds sont ». Ça sonne mieux en anglais, vous en conviendrez, mais on en comprend le sens. Se concentrer sur la tâche à accomplir maintenant. Tout de suite. Les succès suivront.

« On a une autre devise cette année, mais c'est sûr qu'on se la répète encore », révélait mercredi l'attaquante de troisième année Emmy Fecteau.

Pour l'instant, les Stingers ont un pied dans le Championnat canadien et l'autre en finale du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) contre les Carabins de l'Université de Montréal.

Les Bleues étant les hôtes du Championnat canadien 2023 tenu du 16 au 19 mars à l'aréna du CEPSUM, elles sont assurées d'y participer, tout comme les Stingers qui ont obtenu leur laissez-passer en accédant à la finale du RSEQ.

L'équipe qui enlèvera les honneurs de cette série deux de trois s'amorçant ce soir à l'aréna Ed Meagher de la rue Sherbrooke sera non seulement maître du territoire québécois, mais s'offrira en plus une place dans les quatre premières têtes de série du Championnat canadien. Les perdantes seront quant à elles reléguées dans les quatre dernières.

« Gagner un championnat, ça donne confiance », préfère prioriser Fecteau.

Be where your feet are.

Des matchs serrés, chaque année

Les Stingers ont beau avoir survolé la saison régulière et clôt celle-ci au premier rang du classement du RSEQ grâce à leur dossier de 20-4-1 et leurs 41 points, elles n'ont devancé les Carabins (17-4-4) que de trois points. Et n'eût été deux victoires arrachées à leurs voisines en prolongation et en tirs de barrage, qui sait si les rôles n'auraient pas été inversés.

Les deux formations montréalaises se sont affrontées à cinq reprises cette année, les joueuses en bourgogne s'imposant lors de trois de ces duels. Trois des affrontements se sont décidés par une marge d'un but, alors que les deux autres l'ont été par deux. Au total, chacun des deux clubs a marqué 10 buts.

« Ce sont toujours des matchs serrés chaque année. Ça se décide toujours à la dernière seconde », récapitule Chu, qui en sera à son sixième face-à-face éliminatoire contre les Carabins en huit saisons.

« Ce sont nos plus grandes rivales, et de loin », hiérarchise celle qui a remporté trois de ces séries depuis son accession au pouvoir en 2015.

« Depuis que je suis ici, on a eu des saisons où on les a affrontées huit fois, cinq fois en saison régulière et trois fois en séries. Et on a dû avoir eu recours à une prolongation ou une fusillade en plusieurs occasions. Alors il y a définitivement une rivalité. »

Julie Chu

« Depuis longtemps, Concordia contre Montréal, ce sont toujours des matchs qui sont physiques et intenses. On peut s'attendre à ça en séries, si ce n'est pas encore plus intense et physique », anticipe Fecteau, qui en sera pour sa part à sa troisième expérience contre les Carabins.

« On a perdu notre dernier match contre elles (2-1, le 9 février, ndlr), et là on est prêtes à ne pas en échapper d'autres. On est crinquées! »

Pour avoir le dernier mot, les Stingers devront notamment menotter la meilleure buteuse au pays, Audrey-Anne Veillette, qui s'était illustrée contre elles dès le premier match du calendrier avec un tour du chapeau dans un gain de 4-2 le 21 octobre.

« Ça fait longtemps de ça », relativise Fecteau.

Depuis ce revers, le rendement défensif des Stingers s'est en effet grandement amélioré. Avec le retour d'une seule défenseure d'expérience de l'édition championne, la capitaine Olivia Hale, Chu avait besoin de temps et de la patience de toutes pour développer sa jeune brigade majoritairement composée d'arrières limitées à un rôle de 6e défenseure l'an dernier.

« Ça n'a pas été beau par moment et c'est OK, parce que quand elles revenaient au banc, elles réalisaient ce qu'elles auraient dû faire mieux et elles se concentraient sur la prochaine présence. »

Aidée de sa gardienne étoile Alice Philbert, une force stabilisatrice qui a conservé la meilleure moyenne de buts alloués du RSEQ (1,56) et le meilleur taux d'efficacité (,932), la défense de Concordia a finalement été la moins généreuse du circuit avec 39 buts concédés (1,6 par rencontre).

« Elle a été un gros facteur dans le développement de notre défense, mais aussi celui de notre équipe », confirme Chu, soulignant au passage le brio offensif des siennes, qui ont aussi dominé la ligue pour les buts marqués avec 90, devant les 77 des Carabins.

« C'est difficile d'avoir les deux. Parce que parfois tu te défends tellement que tu n'as pas le gaz nécessaire pour aller en attaque. Ou on est trop porté sur l'attaque et on alloue plus du côté défensif. »

Les Carabins sont presque aussi chiches en défense, elles qui concèdent également moins de deux buts par rencontre (1,8).

« Elles ne donnent pas beaucoup de lancers en général parce qu'elles ont souvent un bon nombre de joueuses en repli défensif », analyse Chu.

« Ça peut être tannant parfois d'être dans leur zone et d'essayer de lancer parce qu'elles jouent en paquet de cinq et quand on lance au but, c'est souvent bloqué », ajoute Fecteau, qui pourrait faire sa part de dommages si la ligne de tir s'ouvrait à elle ou ses partenaires.

Emmy Fecteau

Meilleure pointeuse des Stingers cette saison avec 32 points (13 buts, 19 passes), Fecteau a terminé au deuxième rang de la ligue derrière Veillette (35), joueuse par excellence du RSEQ avec qui elle a conquis l'or à titre de capitaine de l'équipe canadienne aux dernières Universiades à Lake Placid.

« Emmy, c'est une guerrière, apprécie Chu. C'est la meilleure façon de la décrire. Que ce soit dans un match ou une pratique, elle y va à fond tout le temps avec intensité et compétitivité. Elle amène tout ça dans la bataille. »

Une joueuse de série. Une championne.

« Cette année, notre devise c'est : "Bring your grit". Ça veut dire amène ton intensité, ta volonté de gagner, de compétitionner », traduit Fecteau.

Pour une série contre les Carabins, c'est parfait.