Les séries du Rocket s'amorcent enfin : « Il est temps qu'on joue »

Le match no 1 de la série entre le Rocket et les Monsters sera présenté ce soir dès 19 h sur RDS et le RDS.ca.

MONTRÉAL – Dix jours à pratiquer. Ça commençait à être assez.

« Je pense qu'il est temps qu'on joue au hockey. »

Voilà comment se sent l'entraîneur-chef du Rocket de Laval, Pascal Vincent, et tous ses joueurs à quelques heures du début de leur parcours éliminatoire, face aux Monsters de Cleveland.

La demi-finale de la division Nord, décidée au meilleur de cinq matchs, s'amorcera ce soir sur la patinoire du club-école des Blue Jackets de Columbus, une semaine et demie après la conclusion du calendrier des Lavallois.

Champion de la saison régulière de la Ligue américaine, le Rocket a profité d'un laissez-passer au premier tour, contrairement à ses rivaux, qui ont balayé les Marlies de Toronto en deux rencontres lors de leur série de barrage.

« Ça fait 10 jours qu'on pratique, qu'on se prépare et qu'on parle... Hier, on a eu un bon meeting avec les joueurs. [...] On a hâte de jouer au hockey, c'est ce que je sens de mon équipe », a exposé Vincent durant sa disponibilité médiatique en fin d'avant-midi.

Après une aussi longue période d'inactivité, le pilote ne s'en cache pas, ses joueurs pourraient afficher des traces de rouille en début de rencontre.

« Ça se peut. C'est difficile à dire parce qu'on a tellement bien pratiqué. Mais c'est possible que ce soit un peu plus compliqué au début au niveau de l'exécution. La glace hier n'était vraiment pas belle et aujourd'hui elle était correcte. Ça peut aussi être un facteur pour nous, une équipe qui aime avoir la rondelle et faire des jeux. Les 5 à 10 premières minutes, peut-être même pendant toute la première période, il va falloir garder ça simple. »

D'autant plus que malgré l'avantage de la patinoire dont il s'est doté pour toute la durée des séries en terminant premier au classement général, le Rocket lancera ses séries en terre ennemie.

La distance entre Laval et Cleveland étant trop grande, la LAH impose un format de type 2-3 plutôt que 2-2-1 pour limiter les déplacements. L'équipe qui détient l'avantage de la patinoire doit alors décider où elle préfère jouer ses deux premiers duels. Vincent et son personnel ont opté pour lancer tout ça en Ohio.

« Ce n'est pas l'idéal », a convenu le pilote. « On en a parlé beaucoup, mais il y avait plus d'avantages à jouer les matchs no 3, 4 et 5 à la maison. »

Un potentiel match no 5 décisif devant 10 243 spectateurs bruyants dans les estrades de la Place Bell a finalement été le facteur décisif.

« On vient ici et dans le meilleur des scénarios, on gagne les deux matchs. Le deuxième meilleur scénario, c'est qu'on divise ça. Dans ce cas-là, on retourne à la maison pour les matchs no 3, 4 et 5 devant nos partisans. »

« C'est bizarre, mais c'est le monde dans lequel on joue. On reste concentré, parce que c'est un gros match pour nous, et tout ça ne change rien à la façon dont nous devons jouer », a minimisé le capitaine Lucas Condotta.

Reinbacher à son poste, RHP et Gignac de retour

Absent lors du léger entraînement que le Rocket a tenu en matinée à Cleveland afin de subir des traitements thérapeutiques, le prometteur défenseur David Reinbacher sera bel et bien à son poste à la ligne bleue ce soir.

Une fois de plus, l'organisation du Canadien se veut plus que prudente avec son espoir opéré à un genou en début de campagne.

« On ne veut juste pas qu'il soit sur la glace deux fois par jour. On continue de suivre le plan », a rassuré Vincent.

Ce dernier pourra par ailleurs compter sur le retour au jeu de deux vétérans en attaque.

Remis d'une blessure au haut du corps qui l'a tenu à l'écart ces six dernières semaines, Rafaël Harvey-Pinard sera de la formation.

« C'est rare que tu as la chance de revenir au jeu en même temps que le début des séries. Je vais avoir encore plus d'émotions et j'ai hâte que ça commence », s'est réjoui RHP.

Si ce dernier se dit heureux de renouer avec les siens, c'est sans doute encore plus le cas pour Brandon Gignac, qui jouera un deuxième match seulement depuis le 22 novembre dernier, lui qui est enfin remis de sa blessure au bas du corps.

« On n'était pas trop certain s'il allait revenir et à un certain point, j'avais même de gros doutes, a indiqué Vincent. L'opportunité qu'on a eue de profiter d'un laissez-passer en première ronde nous permet de récupérer ses services à temps pour le début des séries. »

Fowler est « prêt »

Le début du parcours éliminatoire du Rocket marquera du même coup le baptême du gardien Jacob Fowler en séries chez les professionnels.

Après trois départs obtenus en fin de campagne, le portier américain voué à un bel avenir se voit momentanément propulsé dans le rôle de gardien no 1 du Rocket en l'absence de Cayden Primeau, qui épaule Jakub Dobes chez le Canadien.

« J'apprends encore à le connaître, mais je pense que c'est le genre d'individu qui a la personnalité pour jouer dans ces moments-là, estime le coach. Il est confortable et très confiant en ses habiletés, et ce sans être arrogant (cocky). Il a gagné de gros matchs dans le passé. Je ne le sens pas trop nerveux, je le sens prêt. »

« Il paraît déjà comme un gardien d'expérience de la façon qu'il se comporte sur la glace et hors glace. Je ne suis pas inquiet pour lui une seconde », observe quant à lui Harvey-Pinard.

Tant mieux, car le défi s'annonce relevé pour le Rocket. Depuis le dernier match que l'équipe a disputé face aux Monsters – une victoire de 6-0 – ces derniers ont notamment récupéré les services du défenseur étoile Denton Mateychuk.

Après avoir passé la majeure partie de la saison dans la LNH avec les Blue Jackets, le choix de premier tour en 2022 a déjà amassé deux buts et deux passes depuis le début des séries.

Son retour s'ajoute à celui du gardien Jet Greaves, qui après avoir été un grand artisan de la course aux séries des Jackets, continue d'être brillant. À ses 10 derniers départs répartis entre la LNH et la LAH, le portier de 24 ans n'a toujours pas encaissé de défaite.

« Mateychuk va jouer 20 à 25 minutes [par match], et Greaves est l'un des meilleurs gardiens de la ligue », signale Vincent de la formation que son club a vaincue à deux reprises en quatre affrontements cette saison.

« Quand tu ajoutes des joueurs comme ça, tout comme Luca Del Bel Belluz qui n'a pas joué tous les matchs contre nous et qui est un des meilleurs pointeurs de la ligue (53 points), ça devient automatiquement une meilleure équipe. »

Au Rocket maintenant de prouver qu'il est encore meilleur. C'est le temps de jouer. Enfin.

La formation projetée du Rocket

Farrell-Dauphin- Barré-Boulet

Gignac-Beck-Roy

Harvey-Pinard-Condotta-Simoneau

Davidson-Xhekaj-Tuch

Engström-Reinbacher 

Trudeau-Mailloux

Wotherspoon-Lindström

Fowler

Cavallin