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Prédictions des experts

 

LAVAL – Même si le sort qui lui a été réservé était prévisible dans les circonstances, Ryan Poehling a avalé de travers la décision du Canadien de l’envoyer débuter la saison dans la Ligue américaine.

 

Poehling a été le dernier joueur retranché par le directeur général Marc Bergevin. À l’heure des décisions finales, on lui a préféré deux autres recrues de 20 ans, soit l’attaquant Nick Suzuki et le défenseur Cale Fleury.

 

« Je dirais que ça m’a contrarié, a exprimé Poehling mercredi après son premier entraînement avec le Rocket de Laval. Je n’étais pas heureux d’être envoyé en bas parce que j’avais l’impression d’avoir tout fait pour rester. J’ai fait ce qu’on m’a demandé et je l’ai bien fait. Leur décision m’a donc secoué, mais on ne peut pas se laisser abattre dans cette ligue. C’est le genre de coup qu’un joueur devra encaisser de temps en temps, une carrière n’est pas qu’une série d’arcs-en-ciel. Cette saison et toutes celles qui suivront seront comme un tour de montagnes russes, alors aussi bien s’y faire. »

 

En raison de la forte – bien que brève – impression qu’il avait laissée à ses débuts dans la LNH le printemps précédent, il était raisonnable de croire que Poehling débutait le camp d’entraînement avec une longueur d’avance sur les autres jeunes prétendants à l’un des rares postes disponibles chez le Canadien. Mais une commotion cérébrale subie à son premier match préparatoire a changé la donne.

 

En son absence, Suzuki a multiplié les apparitions marquantes, rendant peu probable son renvoi dans les mineures. Sacrifier Fleury ou Jesperi Kotkaniemi, les deux seuls autres joueurs que Bergevin aurait pu tasser sans craindre de les perdre au ballottage, aurait été une décision tout aussi difficile à justifier.

 

Par simple élimination, Poehling était devenu une victime logique.  

 

« Je tentais quand même de rester optimiste. Je ne sais pas... La seule chose que je peux dire, c’est que rien n’arrive pour rien. Chacun prend une route différence et celle-là est la mienne. Je dois garder le cap. »

 

Tous semblent tenir pour acquis que le passage du choix de première ronde du Canadien en 2017 à Laval sera de courte durée. À la moindre ouverture dans l’effectif du grand club, c’est lui qui devrait être appelé en relève. Mais Poehling ferait bien de ne pas trop s’asseoir sur ses lauriers, le sport professionnel offrant bien peu de garanties. Il en est présentement la plus belle preuve.

 

« Pour moi, tu n’as pas besoin de dominer dans la Ligue américaine pour être un super bon joueur dans la Ligue nationale, affirme Joël Bouchard pour tempérer les attentes. Mais t’as besoin de jouer de la bonne façon par exemple. C’est une ligue qui va te challenger, qui est très compétitive. Il y a encore beaucoup de robustesse, beaucoup de jeux serrés, beaucoup d’adversité, ce qui est très bon pour les jeunes joueurs. C’est pour ça que les équipes envoient leurs jeunes ici. Des fois, ce n’est pas pour longtemps, mais c’est une école qui est importante. »

 

« Le plus important pour moi, ça sera de ne rien faire qui sorte de la normale et simplement rester concentré sur mes forces. Peu importe où je jouerai, je crois que je connaîtrai du succès de cette façon », prédit Poehling.

 

Heureux pour Fleury

 

L’absence de Fleury dans le vestiaire du Rocket réjouissait les vétérans qu’il a déjà dépassés dans la hiérarchie de l’organisation. Xavier Ouellet et Karl Alzner, qui ont tous deux été nommés au sein du groupe de leadership du club-école du Canadien mercredi, ont eu de bons mots pour celui avec qui ils avaient partagé la ligne bleue l’an dernier à Laval.

 

« Je ne suis pas du tout surpris, a dit Alzner. En fait, peut-être un peu si on considère la quantité de gars qui convoitaient son poste. Mais sinon, je sais qu’il est assez intelligent et talentueux pour jouer à ce niveau. Je lui souhaite de pouvoir saisir cette opportunité et de garder sa place là-bas. La compétition sera féroce, mais il a les outils pour le faire. »

 

« Je suis content pour lui, il le mérite, a ajouté Ouellet. Il a eu un gros été d’entraînement et un bon camp. Tu vois que quand tu fais ce que tu as à faire, les opportunités arrivent. C’est le fun à voir. »

 

« C’est vraiment la constance qui fait la différence et c’est quelque chose qu’il a fait justement au camp. Tous ses matchs étaient bons. C’est quelque chose qu’il devra continuer à faire. Le niveau monte toujours dans la Ligue nationale. Du début de l’année à la fin de l’année, ça fait juste monter. Pour n’importe quel joueur, c’est de trouver un moyen d’être constant là-dedans. »

 

Ouellet, qui amorcera la saison dans le rôle de quart-arrière à la ligne bleue du Rocket, n’a pas abandonné son rêve de retourner sur une base permanente dans la LNH même s’il semble présentement y avoir congestion devant lui dans l’organisation du Canadien.

 

« Il y a toujours beaucoup de monde, je trouve, et ça change très vite dans le hockey. On a eu un bel exemple l’année passée : ils sont allés chercher [Brett] Kulak dans un échange, il a joué un peu ici, il a été rappelé et il n’est jamais redescendu. Ça change très vite et on n’a pas le contrôle là-dessus. J’ai toujours le même but dans la tête, j’ai toujours l’objectif de retourner dans la Ligue nationale et je pense que si tu regardes dans ce vestiaire-là, tout le monde a le même objectif. C’est ça qui fait en sorte qu’on essaie de devenir meilleurs. »

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