TOKYO - Le déploiement du vaccin au Japon a été très lent avec moins de 1% de la population qui est vaccinée, ce qui suscite des inquiétudes au sujet des Jeux olympiques de Tokyo reportés qui devraient s'ouvrir dans un peu plus de trois mois.

Taro Kono, le ministre chargé du déploiement des vaccins, a révélé la semaine dernière que même si les Jeux olympiques vont de l'avant, il est possible que les sites de compétition soient vides. Ceci est en partie dû au faible taux de vaccination.

Les spectateurs de l'étranger sont déjà interdits des Jeux olympiques, et il est difficile d'imaginer des lieux même à moitié remplis de partisans pour la plupart non vaccinés. On s'attend à ce que de nombreux non-Japonais entrant au Japon soient vaccinés.

Q: Les athlètes japonais sont-ils vaccinés?

R: C'est un terrain miné pour les organisateurs et le gouvernement japonais. Il serait très impopulaire d'offrir à de jeunes athlètes en bonne santé un passe-droit pour obtenir la vaccination alors que presque personne d'autre au Japon n'est vacciné. L'opinion sur les réseaux sociaux y est fortement opposée.

Kono, la présidente du comité organisateur Seiko Hashimoto et la ministre olympique Tamayo Marukawa ont précisé que le gouvernement n'avait jusqu'à présent prévu aucun plan de vaccination des athlètes.

Kono a toutefois ajouté qu'il était prêt à livrer des vaccins si Hashimoto et le gouvernement pensaient qu'ils étaient nécessaires.

« Jusqu'à présent, il n'y a pas eu de consultation ou d'action concernant les athlètes japonais se faisant vacciner », a-t-il dit.

Marukawa a annoncé la semaine dernière que le gouvernement envisageait de tester tous les athlètes quotidiennement. Les plans précédents prévoyaient des tests tous les quatre jours. Ce changement pourrait figurer lors de la publication de la deuxième version du « Playbook » ce mois-ci.

Le CIO a établi que les vaccins ne sont pas requis pour y participer. Mais le président du CIO, Thomas Bach, a ouvertement encouragé les athlètes à se faire vacciner. Bien sûr, cela suscite une controverse lorsque les athlètes sont une priorité devant les populations vulnérables.

Q: Les organisateurs de Tokyo ont déclaré à plusieurs reprises que les Jeux olympiques seraient sécuritaires. La semaine dernière, le British Medical Journal a contesté cela. Qui est responsable s'ils ne le sont pas?

R: Le vice-président du CIO, John Coates, dans une entrevue publiée dimanche en ligne dans le magazine japonais « Number », a répondu à la question.

Coates a mentionné, cité par le magazine: « La responsabilité de la réponse à la COVID-19 pendant, avant et après les jeux incombe au gouvernement japonais, et dans une moindre mesure au gouvernement de la ville de Tokyo. En vertu d'un accord avec le gouvernement, le gouvernement de Tokyo et les organisateurs de Tokyo, le CIO fait de son mieux pour réduire au minimum la propagation des infections, ainsi que les contacts entre le public japonais (et les athlètes). Le CIO est responsable de cet aspect. »

Q: Quand saurons-nous s'il y aura des spectateurs locaux sur les sites? Et si oui, quelle en sera la capacité?

R: Hashimoto a déclaré pendant des semaines qu'une décision pourrait venir ce mois-ci sur la capacité des sites. La réponse est désormais moins claire.

« En avril, j'aimerais établir une direction, a-t-elle dit, vendredi, lors de sa conférence de presse hebdomadaire. Nous devons également surveiller la situation de la pandémie et nous devons rester flexibles pour cela. »

Hashimoto n'a pas commenté la suggestion de Kono selon laquelle il n'y aurait peut-être pas de spectateur et ne l'a pas contestée.

Il semble de plus en plus probable que les spectateurs locaux pourraient également être interdits, alors que les cas se multiplient dans les deux plus grandes régions métropolitaines du Japon, Tokyo et Osaka.

La vente de billets doit rapporter environ 800 millions $ US aux organisateurs locaux. Tout déficit devra être comblé par des entités gouvernementales japonaises.

Q: Où en sommes-nous avec le relais de la flamme, qui a débuté le 25 mars dans le nord-est de la préfecture de Fukushima?

R: Il a été organisé pendant deux jours la semaine dernière dans un parc de la ville largement vide d'Osaka. Le maire et le gouverneur préfectoral de la ville ont interdit d'utiliser la voie publique en raison de la recrudescence des cas dans la région.

Les organisateurs affirment que le relais de la flamme sera de nouveau retiré de la voie publique, mercredi, dans la ville de Matsuyama, située dans la préfecture d'Ehime.

Les responsables locaux ont également fait une demande en ce sens les 1er et 2 mai dans l'île d'Okinawa, au sud du Japon. Il aura lieu, mais « dans des zones fermées sans spectateur », ont indiqué les organisateurs dans un communiqué.

Les organisateurs ont révélé que le relais sur les petites îles d'Ishigaki, Miyakojima et Zamami se poursuivrait comme prévu.

Q: Bach doit-il revenir au Japon?

R: Selon les informations locales, il sera à Hiroshima pour assister au relais de la flamme, les 17 ou 18 mai. Il devrait déposer des fleurs au parc du Mémorial de la paix à la mémoire des victimes du bombardement atomique du 6 août 1945.

Il devrait également rencontrer à Tokyo le gouvernement japonais et les officiels olympiques.