MONTRÉAL - Kristel Ngarlem a poussé un grand soupir de satisfaction il y a quelques jours quand elle a obtenu la confirmation qu'elle fait partie des cinq membres de l'équipe olympique canadienne d'haltérophilie pour les Jeux de Tokyo.

« C'est une journée très spéciale pour moi, a avoué l'athlète de 25 ans en visioconférence, vendredi. Ça fait déjà 15 ans que je fais de l'haltérophilie et c'est un rêve de jeune fille que j'ai depuis 2005. Aujourd'hui, il se concrétise. Je suis pleine d'émotions. »

En plus de Ngarlem dans la catégorie des 76 kg, trois autres Québécoises font partie de l'équipe canadienne, avec en tête la Rimouskoise Maude Charron, qui représente un espoir de podium chez les 65 kg. Elles seront accompagnées de Rachel Leblanc-Bazinet, de Richelieu, chez les 55kg, et de Tali Darsigny, de Saint-Hyacinthe, chez les 59 kg. L'Ontarien Boady Santavy (96 kg) complète l'équipe.

Le parcours de Ngarlem pour lui permettre de se qualifier a été parsemé d'embûches en raison des incertitudes nées dans la foulée de la pandémie de COVID-19 et du report des Jeux d'une année. La situation lui permet d'apprécier encore davantage ce qu'elle a accompli.

« Le cycle a duré cinq ans au lieu de quatre. Des fois on dit que ça passe vite. Mais cinq ans, c'est très, très long surtout quand tu n'as pas de certitude. Nous avons réussi à passer à travers les moments les plus incertains et à se qualifier malgré tout. C'est ce qui montre qu'on a bien travaillé, qu'on a réussi ce qu'on devait faire. »

Et maintenant qu'elle a son billet pour Tokyo en poche, elle s'est fixé deux objectifs précis.

« Le premier est d'avoir du plaisir. Ce sont mes premiers Jeux et je veux que cette expérience soit positive. Ensuite, je vise à réussir le plus de levées possible (ndlr: les haltérophiles en exécutent six; trois à l'arraché et trois à l'épaulé-jeté). Je serai contente d'un 4 sur 6 qui s'approche de mes meilleures barres, soit près de 100 kg à l'arraché et autour de 130 kg à l'épaulé-jeté. »

« Women power »

Il s'agit de l'équipe canadienne d'haltérophilie la plus imposante depuis que le pays a envoyé cinq athlètes aux Jeux de Pékin, en 2008. La présence de quatre femmes constitue un record canadien à ce chapitre.

Charron, âgée de 28 ans, en sera à ses premiers Jeux après après avoir commencé à pratiquer l'haltérophilie en 2015. Depuis, elle n'a cessé de progresser. Elle a remporté l'or aux Jeux du Commonwealth en 2018 et plus récemment aux Championnats panaméricains, en avril 2021, où elle a établi trois records continentaux dans sa catégorie de poids.

Ngarlem, quatrième aux Jeux panaméricains de Toronto en 2015, s'est maintenue parmi le top-10 des trois dernières éditions des Championnats du monde (2017 à 2019) et elle a établi une marque personnelle à la Coupe du monde de l'IWF 2020 à Rome, en soulevant 233 kg.

Leblanc-Bazinet et Tali Darsigny sont encadrées par le père de Tali, Yvan Darsigny, un olympien des Jeux de Los Angeles en 1984 et de Barcelone en 1992.

Quant à Santavy, il se présentera à Tokyo en occupant le cinquième rang mondial chez les 96 kg.

L'haltérophilie atteindra par ailleurs la parité homme-femme pour la première fois aux Jeux olympiques de Tokyo puisqu'il y aura sept épreuves chez les hommes et chez les femmes.

Les épreuves se dérouleront du 24 juillet au 4 août, au Forum international de Tokyo.