Une troisième médaille pour Kim Boutin à PyeongChang

GANGNEUNG, République de Corée - Une journée de congé avec son copain a permis à Kim Boutin de se changer les idées après qu'elle eut provoqué la disqualification des Canadiennes en relais 3000 mètres.

Seulement 48 heures après cette déception, Boutin s'est relevée et a remporté sa troisième médaille des Jeux olympiques de PyeongChang. Après le bronze au 500 m et au 1500 m, elle a ajouté l'argent au 1000 m à sa collection.

La Néerlandaise Suzanne Schulting a gagné l'or, jeudi. L'Italienne Arianna Fontana a complété le podium, remportant elle aussi sa troisième médaille des Jeux. Fontana a rejoint Viktor Ahn et Apolo Anton Ohno en tant qu'athlètes les plus décorés dans l'histoire du courte piste, avec huit médailles en carrière.

Marianne St-Gelais, de Saint-Félicien, a été éliminée en quarts de finale et Valérie Maltais, de La Baie, lors des demi-finales.

« J'étais vraiment déçue pour le relais parce que j'avais l'impression qu'on l'avait cette médaille et je la voulais aussi pour mes coéquipières, a raconté la patineuse de 23 ans de Sherbrooke. Les filles ont été bonnes avec moi. Je pense que peu importe qui aurait causé la disqualification, on serait passé à autre chose. C'est ça le courte piste, on ne sait jamais ce qui va arriver.

« Pour moi, l'important était de rebondir et de ne pas me laisser atteindre par ça, a poursuivi Boutin. Et ce n'est pas comme si je n'avais pas été atteinte par autres choses avant, donc une disqualification, je suis capable de passer par-dessus ça. »

Boutin faisait ici référence au harcèlement en ligne dont elle a été victime après sa troisième place au 500 m plus tôt lors des Jeux, quand elle a profité de la disqualification de la Sud-Coréenne Minjeong Choi pour monter sur la troisième marche du podium. Elle a rebondi en gagnant le bronze au 1500 m. Puis après une autre déception au relais mardi, elle a trouvé le moyen de devenir seulement la deuxième patineuse courte piste de l'histoire à gagner une médaille dans chaque épreuve individuelle lors des mêmes Jeux, après la Chinoise Wang Meng en 2006, à Turin.

« Je lui avais donné une journée de congé parce que pour elle, c'était important qu'elle se repose mentalement, a expliqué l'entraîneur de l'équipe canadienne féminine de courte piste, Frédéric Blackburn. Qu'elle ait été capable de revenir et de maintenir sa concentration, c'est vraiment "hot" parce qu'elle part de loin par rapport à ça. Avant, elle trouvait ça dur d'avoir trois journées de compétition d'affilée. Là, c'est trois semaines complètes avec de grosses émotions. C'est extraordinaire pour elle. »

Boutin a remercié l'ensemble du personnel de l'équipe canadienne pour son aide dans sa préparation mentale.

« Premièrement, je n'avais pas accès à mes réseaux sociaux, a expliqué Boutin au sujet des trucs qui l'ont aidée dans sa préparation. Aussi, tout au long de mon apprentissage, je ne dois jamais penser au résultat, mais plutôt penser à ce que je peux bien faire, penser à mes forces.

« Aussi, j'ai un gros calendrier dans notre chambre qui me permet d'oublier chaque distance, chaque journée. Je mets ça derrière moi et je passe à la journée suivante parce que chaque distance est un autre défi. Voir chaque étape l'une après l'autre, c'est quelque chose que j'ai vraiment bien réussi. »

En queue de poisson pour St-Gelais et Maltais

Si Boutin était encore une fois rayonnante sur le podium, ses coéquipières vivaient des moments plus difficiles.

St-Gelais avait du mal à contenir ses émotions après une élimination prématurée à sa dernière compétition olympique.

« Ce sont mes derniers Jeux, c'est certain qu'il y a un côté sentimental ou nostalgique qui embarque, a dit la patineuse de 28 ans, qui avait été pénalisée en quarts de finale au 500 m et lors des demi-finales au 1500 m, en plus de vivre la même déception que ses coéquipières lors du relais. J'ai l'impression que j'étais prête, que je n'ai rien laissé au hasard. Je m'étais préparée pour tout plein de choses, mais finalement, ça ne s'est pas passé comme je le voulais. »

St-Gelais aura remporté trois médailles d'argent au cours de sa carrière olympique et elle aura droit à son dernier tour de piste dans quelques semaines, lors des Championnats mondiaux, qui seront présentés à Montréal.

Elle quittera aussi son sport en sachant qu'il est entre les bonnes mains de Boutin.

« Je ne l'aurais pas apprécié il y a quatre ans de la voir gagner, a reconnu St-Gelais. Maintenant, je l'apprécie. Ça ne met pas un baume, parce que j'étais venue ici pour chercher des trucs, pour faire des courses pour moi, mais je suis capable d'avoir de la satisfaction et d'être contente pour elle. »

De son côté, Maltais est parvenue à retenir ses larmes, mais elle était aussi déçue du résultat d'une compétition qui pourrait avoir été sa dernière en courte piste aux Olympiques. Elle a été pénalisée lors des demi-finales du 1500 m et du 1000 m. Elle a également participé à la finale du relais.

« Le pire, c'est que oui, j'ai eu beaucoup de plaisir pendant les Jeux, a dit Maltais, qui dit ne pas avoir été ralentie par une entorse à une cheville subie avant même son premier entraînement à PyeongChang. J'étais contente de ma préparation.

« Toute l'équipe de soutien et les filles ont été extraordinaires. (...) J'ai su en profiter et apprécier les bons moments. »

Âgée de 27 ans, Maltais pourrait décider de rejoindre son copain Jordan Belchios au sein de l'équipe de longue piste.