La Québécoise Brittany Phelan a appris plusieurs choses sur elle au cours des quatre dernières années.

La médaillée d'argent aux Jeux olympiques de Pyeongchang en 2018 semblait destinée à obtenir une meilleure récolte aux Jeux de Pékin. Elle s'est toutefois gravement blessée à un genou en février 2020, lorsqu'elle a atterri sur une seule jambe après un saut raté à Megève, en France.

En 13 ans de carrière sur le circuit de la Coupe du monde, tant en ski alpin qu'en ski cross, jamais l'athlète de Mont-Tremblant n'avait subi une blessure aussi grave. Après sa blessure au genou, elle a été tenue à l'écart de la compétition pendant un an.

Certes, elle avait déjà vu plusieurs de ses coéquipiers et amis être contraints au repos forcé en raison de blessures, mais Phelan n'avait jamais réalisé à quel point une blessure physique pouvait avoir un tel impact psychologique.

« Quand ça arrive aux autres, on ne réalise pas les efforts nécessaires pour revenir en piste et à quel point on peut se sentir seule, a avoué Phelan. Chaque jour est consacré à de la rééducation. »

L'athlète de 30 ans a commencé son processus de rééducation à Calgary, mais elle a dû rentrer chez elle à Whistler, en Colombie-Britannique, lorsque la première vague de la pandémie de COVID-19 a frappé. Les mesures en place ne lui permettaient pas de poursuivre son entraînement en Alberta.

Même si sa rééducation a été longue et ardue, Phelan en a tout de même tiré quelque chose de positif. Elle comprend maintenant mieux ce qu'ont pu vivre certains de ses coéquipiers dans le passé, et elle porte maintenant un nouveau regard sur sa situation personnelle.

« Ç'a été difficile de réaliser à quel point j'étais naïve quant au processus de rééducation auquel ont dû se soumettre plusieurs de mes coéquipiers, dont certains qui me sont très chers », a-t-elle reconnu.

Phelan a retrouvé la forme cette saison, si bien qu'elle est montée sur le podium à deux reprises en Coupe du monde. Elle a décroché l'argent à Val Thorens le 11 décembre, puis le bronze à Innichen, en Italie, huit jours plus tard. Elle a aussi raflé l'or à la Coupe Nor-Am les 18 et 19 janvier à Nakiska, en Alberta, lors de son dernier événement avant les Jeux.

L'équipe nationale féminine de ski cross aux Jeux de Pékin est complétée par Courtney Hoffos, de Windermere, en Colombie-Britannique, Hannah Schmidt, d'Ottawa, et Marielle Thompson, de Whistler.

Tout comme Phelan, Thompson participera aux Jeux après s'être remise d'une importante blessure.

Malheureusement - ou heureusement pour elle -, l'athlète de 29 ans savait déjà comment se préparer pour les Olympiques en si peu de temps après avoir subi une opération. Elle a été victime d'une déchirure du ligament croisé antérieur et du ligament collatéral médial en octobre 2017 lors de sa préparation pour les Jeux de Pyeongchang. Elle s'est déchiré le même ligament croisé antérieur en mars, ce qui a bouleversé sa préparation au cours de la dernière année.

« C'était une situation similaire (à celle de 2018), mais j'avais beaucoup plus de temps cette fois-ci », a expliqué Thompson, qui a gagné l'or en 2014 à Sotchi.

Thompson est montée sur le podium quatre fois en Coupe du monde depuis sa plus récente blessure. Elle a remporté le bronze à Val Thorens le 12 décembre, l'or à Arosa, en Suisse, le 14 décembre, le bronze à Innichen le 20 décembre et l'argent à Nakiska le 15 janvier.

« Comme en 2017, j'ai réussi à m'en remettre assez bien, a assuré Thompson. Je n'étais pas à mon meilleur, mais je sais que même si je ne suis pas à 100 pour cent, je peux quand même m'en tirer avec de bons résultats. »

Hoffos et Schmidt seront aussi des espoirs de médailles. Elles ont chacune signé une quatrième place en Coupe du monde récemment: Hoffos à Sunny Valley, en Russie, le 13 mars, et Schmidt, à Innichen, le 20 décembre.