L’Impact savait exactement à quoi s’attendre en se présentant au Stade MAPFRE de Columbus, dimanche soir.

Tout au long de la semaine, joueurs et entraîneur avaient répété qu’il fallait « fermer les espaces » et appliquer une couverture serrée défensivement, pour éviter les centres dans la surface de réparation, au profit de Kei Kamara. À ce point de vue, l’Impact a connu une dure soirée, surtout en première demie.

Affichant une soif de victoire plus grande que celle de l’Impact, surtout après avoir marqué rapidement en début de rencontre, le Crew a attaqué de la même façon qu’il l’a fait pendant toute la saison en MLS.

« Too slow »

Ces deux mots sortis de la bouche de Mauro Biello sur les lignes de côté, pendant le jeu, résument bien la première demie de l’Impact. Ce commentaire faisait référence au jeu de son équipe en possession du ballon, quand venait le temps de se lancer vers l’avant.

On ne progressait pas assez rapidement, laissant ainsi le Crew se repositionner et lui facilitant grandement la tâche pour contrer les attaques du Bleu-blanc-noir.

Avec une marque de 1-1 à la mi-temps, l’Impact a eu l’occasion d’apporter des correctifs et de sortir plus fort en deuxième demie.

Ces « moments » de lucidité ont cependant été souvent trop courts dans cette rencontre décisive de la série. On a bien sûr vu l’Impact pousser jusqu’à la toute fin pour aller chercher un deuxième but, qui aurait permis à l’équipe d’accéder au prochain tour. Mais la fatigue mentale a semblé affecter une bonne partie du groupe dans ce moment critique. Notamment Ignacio Piatti, qui a raté une occasion qu’il mettrait probablement au fond du filet 9 fois sur 10.

Après le match, Hassoun Camara a résumé le tout en mentionnant que l’équipe avait « manqué de réalisme ». Il est bien vrai que l’Impact ne semblait pas sous son meilleur jour. Personne n’a cherché d’excuses après la rencontre, mais le fait est que cette équipe a disputé beaucoup de gros matchs, forts en émotion, dans les dernières semaines et a peut-être manqué un peu d’essence dans les dernières minutes. Cela expliquerait en partie quelques erreurs mentales que l’on ne voyait pas dans les derniers matchs.

Drogba neutralisé et frustré

Le Crew a réalisé un véritable tour de force en privant Didier Drogba d’un but au cours des deux matchs de cette série.

Après une semaine de repos, l’attaquant spectaculaire, qui a marqué 12 buts à ses 12 premiers matchs dans le maillot montréalais, n’a pas été en mesure de secouer les cordages dans cette série aller-retour.

Drogba et Biello ont confirmé après le match que le numéro 11 était à 100 % de sa condition physique, malgré le fait qu’il s’est souvent retrouvé au sol dans la série. On l’avait également vu souffrant d’un inconfort à l’aine, lors d’une séance d’entraînement plus tôt cette semaine.

Drogba semblait en avoir gros sur le cœur dans le vestiaire après le match. Il a refusé d’émettre ses commentaires aux représentants des médias, pour éviter de se mettre dans l’eau chaude, en critiquant le travail des officiels : « Si je parle, ça va faire mal. Ah la ligue! »

Il est clair que Drogba était mécontent de la faute du défenseur Gaston Sauro, qui l’a taclé solidement dans les jambes en première demie. Ce tacle lui a valu un carton jaune de l’officiel, un carton qui aurait pu être rouge aussi.

Sauro aura finalement gagné son duel contre Drogba...

Une saison divertissante

Une chose est certaine, cette saison 2015 n’aura pas manqué d’action. Une finale de Ligue des champions, un changement d’entraîneur profitable, les débuts fracassants de Drogba dans la MLS et le plus long parcours éliminatoire de l’équipe dans le circuit Garber.

L’Impact a bâti quelque chose de très positif en fin de parcours et compte sur un noyau fort en vue de la saison prochaine pour se battre parmi les clubs élites de la MLS. À suivre au cours des prochains jours, le bilan de saison du club et peut-être une confirmation de Biello dans ses fonctions pour l’an prochain. Disons que ce serait grandement mérité.