On savait qu’il serait extrêmement difficile d’arracher un point au Sporting, après les deux râclées encaissées plus tôt. Le début du match nous laissait croire qu’une autre longue soirée attendait les hommes de Frank Klopas.

Matt Besler a embêté l’Impact avec une longue remise, qui a trouvé la tête de Dom Dwyer devant le but dès la 4e minute de jeu. Cette fameuse longue remise était du déjà-vu. Lors du premier duel de la saison entre les deux équipes, c’est une longue remise qui a dévié sur la tête de Calum Mallace, avant de tomber dans le filet. C’est aussi une remise qui a conduit au but d’Aurélien Collin dans cette rencontre.

Puis, lors de la visite du Sporting à Montréal, le 10 mai…

Matt Besler y va d’une longue remise, c’est le chaos devant le filet, Collen Warner bloque le ballon avec son bras dans la surface, carton rouge, pénalty, but de Dom Dwyer, défaite de 3-0, tweet de Joey Saputo promettant des changements…

Donc, lorsque j’ai parlé à Patrice Bernier à la mi-temps, il m’a dit : « Nous avons concédé un but sur quelque chose que nous savions qui allait arriver ». 

Mauro Biello m’a également confirmé que ce jeu faisait partie de la préparation de l’équipe pendant la semaine. Alors comment expliquer que Dwyer ait pu toucher le ballon de la tête du haut de ses 5 pieds 9 pouces?

Au cours des 27 premières minutes de jeu, le Sporting a bousculé l’Impact sur son terrain avec un pressing constant, suffocant par moments, qui empêchait les Montréalais de progresser, puisqu’un joueur se retrouvait constamment dans leurs pattes en possession du ballon.

Cette équipe championne en titre de la MLS est tellement bien rodée. Le plan de match semble constamment appliqué à la lettre, les joueurs se battent pour chaque ballon égaré et ne concèdent aucun pouce à leurs adversaires.

Puis, fait inusité, Marco Di Vaio a touché la cible avec sa tête pour créer l’égalité. À partir de ce moment, on a senti qu’un poids quittait les épaules des joueurs de l’Impact. Après tout, c’était un premier but en trois duels contre ce coriace Sporting.

Impact 1 - Sporting 2

Troy Perkins : « À certains moments, nous avons mieux joué qu’eux ce soir. Si nous avions été en mesure d’être plus opportunistes dans le dernier tiers, nous aurions pu obtenir un résultat. Il faut commencer à croire en nous. »

Il est vrai que l’Impact méritait un meilleur sort. Pour l’effort déployé et la persévérance démontrée sur le terrain, pour parvenir à créer l’égalité. Mais encore une fois, c’est le mental qui a flanché.

L’Impact est une équipe qui ne peut se permettre aucun relâchement pour obtenir des résultats. Rappelez-vous cette performance surprise le 31 mai, contre la Nouvelle-Angleterre, qui occupait le premier rang du classement dans l’Est à ce moment. L’application impeccable du plan de match pendant 90 minutes et les arrêts de jeu a fait en sorte que l’Impact s’en est tiré avec une victoire de 2-0, contre toute attente.

« Je ne sais quoi dire »

Klopas donnait l’impression d’être un homme complètement épuisé après e match. Il a répété à quelques occasions qu’il ne savait quoi dire, visiblement ébranlé par le fil des événements. La voix éteinte, il nous a fait part de son point de vue, en mentionnant avec raison que son équipe méritait un meilleur sort.

« Quand on est au bas du classement, les choses ne tournent pas en notre faveur. »

« Je me sens mal pour mes joueurs, qui ont tout donné sur le terrain. »

« C’est un moment difficile, c’est difficile de marcher dans les rues à Montréal présentement. »

Une meilleure gestion du ballon

J’étais sur les lignes de côté à Vancouver il y a un peu plus de deux semaines et je me rappelle avoir entendu plusieurs fois Frank Klopas dire : « Hold the ball ». Je lui en avais même parlé lors de mon entrevue avec lui à la 30e minute de jeu.

Ce soir, sans poser la question, Mauro Biello m’a dit qu’il fallait : « tenir le ballon ». Ce qui signifie être plus patient en possession du ballon, ne pas précipiter le jeu vers l’avant et chercher des options.

Le hic, c’est que le rythme imposé par le Sporting ne permettait aucun répit en possession du ballon, la solution étant de le faire circuler plus rapidement. C’est un aspect dans lequel l’Impact doit travailler, parce que contrairement au Sporting, les automatismes ne sont pas régulièrement au rendez-vous et les prises de décision avec le ballon ne sont pas à leur mieux.

Quand on pense que l’Impact était à quelques minutes de récolter un gros point au classement contre une puissance en MLS, voilà que l’équipe continue de s’enliser dans le fond du classement du circuit.