MONTRÉAL – « On ne veut pas remettre à demain ce qu’on peut faire aujourd’hui. »

Le secondeur Shayne Gauthier a résumé la pensée du Rouge et Or (5-0) par cette phrase alors que son équipe s’amènera au CEPSUM, samedi après-midi. Une victoire face aux Carabins assurerait à l’Université Laval de terminer au premier ou au deuxième rang du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ).

Si les Bleus (3-2) récoltent une quatrième victoire cette saison et qu’en plus ils défont les Lavallois par plus de trois points, la course pour la première place du RSEQ sera encore bien vivante. La défaite contre le Vert & Or a toutefois compliqué les chances de l’Université de Montréal.

« C’est juste un autre match pour l’instant, a avisé l’entraîneur-chef du Rouge et Or, Glen Constantin. Sans manquer de respect à Sherbrooke, il y a des probabilités qu’on voit les Carabins en première ou deuxième ronde des éliminatoires. On ne joue pas notre saison. Par contre, avec les évènements entre Montréal et Sherbrooke, l’opportunité est là à prendre. »

Le classement final n’est qu’un aspect dont les entraîneurs des deux équipes doivent se soucier. Avant tout, les deux pilotes des finalistes de la Coupe Dunsmore de 2014 veulent que leurs joueurs exécutent à la lettre leur plan de match.

« L’important, c’est de bien jouer. C’est de jouer à notre niveau. Je dis souvent qu’on peut vivre avec le résultat si on exécute notre plan de match », a rappelé l’entraîneur-chef des champions en titre de la Coupe Vanier, Danny Maciocia.

« Il y a beaucoup de scénarios possibles. C’est de s’assurer de faire le meilleur travail possible pour finir premier. Mais ce n’est pas la fin du monde si ça n’arrive pas samedi. On est confiant dans la manière qu’on fait les choses », a indiqué Constantin qui vise une première victoire au CEPSUM en deux ans.

Il s’agira d’une deuxième confrontation en 2015 entre les deux puissances du circuit universitaire québécois.

Lors du match inaugural des deux formations, le Rouge et Or avait prévalu par la marque de 12-9. Le botteur recrue Dominic Lévesque avait donné la victoire à son équipe avec un placement sur le dernier jeu de la rencontre.

Un seul touché avait été inscrit et ce fut sur une course d’une verge du quart-arrière des Lavallois, Hugo Richard, qui effectuera un premier départ depuis qu’il a subi une commotion cérébrale.

« Quand on joue contre Laval, on sait que ça peut se terminer sur le dernier jeu du match comme la première confrontation de la saison. Nous devons être prêts mentalement », a rappelé le quart des Bleus, Gabriel Cousineau.

En panne de touché

Bien qu’ils aient soulevé la coupe Dunsmore en novembre dernier, les Carabins n’ont pas marqué de majeur au cours de leurs deux dernières parties face à leurs rivaux de Québec.

« On joue du bon football défensivement contre eux. [...] Il faut que ce soit un autre match difficile contre nous comme ils ont eu à le vivre contre Concordia et Sherbrooke (au cours de leurs deux derniers matchs). Je ne voudrais pas qu’ils regagnent confiance contre nous », a souligné Constantin au cours d’un entretien téléphonique avec le RDS.ca.

« La deuxième moitié de saison, c’est là qu’il faut être à notre meilleur. On veut aller chercher le match pour nous remettre sur le bon chemin pour avoir une bonne fin de saison. Cela nous préparera pour les éliminatoires où on devra être à notre meilleur », a résumé Cousineau, qui voudra connaître une meilleure performance qu’à Sherbrooke.

« C’est certain que l’intensité va être au rendez-vous. Ils vont vouloir revenir en force après la défaite face à Sherbrooke pour montrer qu’ils ont une meilleure équipe que ce qu’ils ont démontré. Je m’attends à un match physique », a pour sa part affirmé Gauthier, qui est au quatrième rang du RSEQ avec 30 plaqués.

Si les Carabins veulent l’emporter, ils devront améliorer leurs statistiques dans la zone payante. L’UdeM a accédé à 20 reprises à cette zone critique, mais elle n’a inscrit que neuf touchés.

« Ça m’inquiète. C’est ce dont on a discuté durant la semaine de congé et on a travaillé là-dessus, nous, les entraîneurs. On a parlé à nos joueurs en attaque et on leur a dit qu’il faut être plus productif en zone payante. Ils ont bien réagi. C’est plus clair ce qu’on leur demande », a mentionné Maciocia qui a aussi abordé les problèmes de discipline de son équipe.

Bien que l’attaque des Bleus soit surtout axée sur le jeu aérien, les Lavallois se préparent à toute éventualité, surtout que le mercure indiquera environ six degrés Celsius.

« Les Carabins ont une bonne attaque par la passe. Mais on ne peut pas négliger leur attaque au sol. Ils ont de bons porteurs et une bonne ligne offensive. La température n’est pas toujours clémente pour la passe en fin de saison, alors il faut être prêt pour les deux phases de jeu », a analysé Gauthier, qui a profité de la fin de semaine sans match pour retourner dans son patelin de Dolbeau-Mistassini.

Hugo RichardDu côté des Bleus, on se préparera à affronter Hugo Richard, finaliste au Hec Crighton l’an dernier.

Le quart de deuxième année est revenu au jeu il y a deux semaines lors du quatrième quart du match contre les Stingers. Richard avait très bien fait en complétant cinq de ses six passes, dont une pour un touché, pour 80 verges.

« Hugo est notre leader. Depuis qu’il est revenu, on revoit le Hugo du début de saison et de l’année passée. Il est plus vif d’esprit. Il a le feu dans les yeux », a décrit son entraîneur-chef en parlant de son intense pivot.

L’Université Laval possède une unité offensive extrêmement bien balancée avec Maxime Boutin et Christopher Amoah. Cela aider Richard à se mettre à l’aise en début de rencontre.

« On sait exactement à quoi s’attendre de Hugo, a lancé Maciocia. Je ne pense pas que ce sera une grande surprise la façon qu’il va exécuter le plan de match de l’attaque. Il va faire ce qu’il fait depuis qu’il se retrouve à Québec. »

Un match important à Sherbrooke

Lorsque le calendrier du RSEQ a été publié, peu de gens ont encerclé le duel entre le Vert & Or et les Redmen de l’Université McGill.

Néanmoins, les deux équipes montrent une fiche de 3-2 après cinq rencontres. L’Université de Sherbrooke se doit de l’emporter samedi pour garder ses chances de terminer au premier ou deuxième rang.

Les Redmen veulent continuer leur progression, mais l’adversaire sera plus coriace qu’au cours de leurs deux derniers matchs. McGill a vaincu Acadia et Bishop’s lors de ses deux dernières sorties. Il sera donc intéressant de voir ce que l’attaque de Benoit Groulx sera en mesure de faire contre la défense sherbrookoise, l’une des meilleures au pays depuis le début de l’année.