MONTREAL (PC) - Une poussée de dernière heure a permis d'amasser près de 1 million $ pour les souvenirs que Jean Béliveau a mis aux enchères le 24 janvier dernier.

La vente de 195 articles appartenant à l'ancien capitaine du Canadien a pris fin à 6 heures, mercredi matin. Elle a permis d'amasser quelque 800 000 $ US, soit un peu moins que 1 million $ CDN.

"C'est incroyable", a dit Marc Juteau, président de Classic Collectibles, la société responsable de la vente.

Béliveau, âgé de 73 ans, avait dit espérer recueillir 400 000 $. Même Juteau, qui prévoyait atteindre les 500 000 $, s'est dit surpris.

"On ne s'attendait pas à recueillir autant d'argent, mais je suppose que même Jean Béliveau n'a pas de bagues en quantité industrielle."

Mardi après-midi, les mises étaient de 300 000 $ US. Mais ce montant a presque triplé au cours des dernières heures, les amateurs s'arrachant bagues de championnat, chandails, trophées et autres objets personnels appartenant au plus grand capitaine de l'histoire du Canadien qui a pris sa retraite en 1971 après une carrière de 20 ans dans la Ligue nationale.

"Les enchères montent toujours dans les dernières minutes, a expliqué Juteau. Tout le monde sait qu'on ne peut enlever un objet avant la fin des enchères.

"Ils attendent les deux dernières heures pour miser."

Juteau a indiqué que les acheteurs sont majoritairement du Québec. Ils incluent Patrick Roy, l'ancien gardien du Canadien et de l'Avalanche du Colorado. Roy s'est porté acquéreur de souvenirs datant de l'époque de Béliveau chez les As de Québec.

Le Canadien a également acheté des objets.

L'objet le plus convoité a été la bague de la coupe Stanley de 1959 qui a été adjugée pour 69 045,40 $. Le chandail no 4 de 1967 a été enlevé pour 42 900 $.

Des bagues de Béliveau alors qu'il était vice-président ont également été populaires. La bague de 1986 a été vendue 28 531 $, et celle de 1993, 27 086 $.

Quelqu'un a payé 27 964 $ pour le trophée Conn Smythe que Béliveau a remporté en 1965 à titre de joueur par excellence des séries.

La rondelle de son premier but en 1950-1951 a été acquise pour 17 908 $. Des bâtons de golf et un sac ont été vendus 1 167 $.

L'objet le moins cher a été une plaque du quotidien La Presse payée 242,88 $.

Béliveau a marqué 507 buts et remporté 10 coupes Stanley dans l'uniforme du Tricolore.

Béliveau, qui est en rémission d'un cancer de la gorge diagnostiqué il y a cinq ans, a préféré s'occuper lui-même de la vente de ses souvenirs plutôt que de laisser à sa famille le soin de vendre des objets que d'aucuns qualifient d'inestimables. La rondelle de son 500e but est l'un des rares souvenirs que Béliveau et sa famille ont voulu conserver.

Béliveau espère que cet argent permettra d'aider sa fille Hélène et ses deux petites-filles, Mylen, 20 ans, et Magalie, 18 ans, lesquelles ont perdu leur père alors qu'elles étaient petites.

Lorsque la vente a commencé en janvier, Béliveau avait dit qu'il s'agissait "d'une journée triste".

"Mais j'espère qu'il s'agira d'une belle journée pour ma famille."

La vente incluait des souvenirs d'anciens joueurs dont Rick Vaive, des Maple Leafs de Toronto, et Lorne (Gump) Worsley. En toute, la vente a rapporté près de 2 millions $ CDN, surpassant celle de Maurice Richard (1,6 million $).

Juteau a indiqué qu'une autre vente de souvenir aura lieu en mai. Il a toutefois refusé de donner l'identité des joueurs.