BROSSARD, Qc - Une prise de bec entre un joueur et un entraîneur pendant une séance d'entraînement, il ne manquait que ça pour que la saison déjà tumultueuse du Canadien le soit encore davantage. Scott Gomez a subi les foudres de l'adjoint à Randy Cunneyworth, Randy Ladouceur, mardi, à Brossard.

Ladouceur trouvait que le plus haut salarié du Tricolore, qui n'a qu'un but à sa fiche cette saison, ne fournissait pas sa pleine mesure au cours d'un exercice à un contre un. Et il le lui a laissé savoir de sa voix portante devant tout le groupe.

Gomez n'a pas apprécié et il a répliqué. Une engueulade, comme on en voit rarement, a alors éclaté. Les deux hommes ont continué pendant plusieurs minutes, Ladouceur recommençant de plus belle à semoncer Gomez au moment de l'explication d'un autre exercice, devant tous ses coéquipiers.

À un moment donné, on a craint que les deux en viennent aux coups! Ils ont repris leur vive discussion dans un coin de la patinoire, en retrait avec Larry Carrière, l'autre adjoint, tout près. Pendant tout ce temps, Cunneyworth est demeuré à l'écart.

«Laddy avait la situation bien en mains», a-t-il déclaré, sourire aux lèvres.

Une prise de bec qui n'a pas été sans rappeler celle entre Donald Brashear et Mario Tremblay pendant un entraînement, le 9 novembre 1996. Cette fois-là, l'entraîneur Tremblay avait ordonné à Brashear de quitter la patinoire. Brashear avait été échangé aux Canucks de Vancouver, quelques jours plus tard.

Gomez retranché?

Cunneyworth a laissé entendre que Gomez pourrait être retranché de la formation contre les Bruins de Boston, mercredi. Andrei Kostitsyn en est un autre qui pourrait sauter son tour. Les deux attaquants ont été laissés sur le banc pendant une grande partie de la rencontre de lundi.

Cunneyworth a par ailleurs confirmé que l'ailier Ryan White allait disputer son premier match de la saison. White s'est dit parfaitement rétabli de l'opération pour une hernie sportive qu'il a subie en octobre.

White, Gomez et Kostitsyn formaient un trio à l'entraînement.

Pour revenir à Gomez, il a tenté de minimiser l'incident en disant que des «choses semblables se produisent à tous les jours».

«J'ai foiré un exercice, et un entraîneur-adjoint m'a réprimandé. Ce n'est rien d'autre que ça: un entraîneur qui crie après un joueur. Je n'ai pas répliqué.»

Pourtant, tout le monde l'a vu s'adresser à Ladouceur, plus d'une fois même.

C'était un exercice au cours duquel les entraîneurs veulent voir les attaquants afficher de la combativité en se rendant individuellement avec vigueur au filet, contre un défenseur. Ladouceur a trouvé que Gomez y allait la pédale trop douce.

«C'est une question d'intensité, d'exécuter l'exercice comme il doit l'être», a expliqué Cunneyworth, en disant approuver totalement l'initiative de son adjoint.

Gomez a assuré qu'il n'a pas défié l'autorité, et Cunneyworth a mentionné qu'on ne doit pas interpréter l'incident comme tel.

«C'est un exercice qui a été mal exécuté, a-t-il avancé. Nous voulons que les joueurs s'appliquent et qu'ils fassent correctement les exercices.

«Cet exercice, on le fait à tous les jours ou presque. Il n'est pas compliqué, a-t-il continué. Il consiste à patiner en ligne droite vers le but tout en engageant une bataille avec le défenseur afin de s'approcher du gardien.»

Pour ce qui est de Kostitsyn, Cunneyworth a affirmé qu'il se retrouve dans le même bateau que Gomez.

Kostitsyn n'a été utilisé que pendant quatre minutes 20 secondes de jeu, lundi.

«Il a effectué trois présences et il a commis trois revirements évidents, a-t-il dit. C'est un vétéran. Il devrait pourtant savoir.»

Cunneyworth s'est dit prêt à affronter les Bruins en ne faisant appel qu'aux joueurs «prêts à jouer de la bonne façon».

Trios à l'entraînement

Pacioretty-Desharnais-Cole
Darche-Plekanec-Bourque
Palushaj-Eller-Leblanc
Kostitsyn-Gomez-White

Par ailleurs, Yannick Weber s'est entraîné avec ses coéquipiers, mais participait à des exercices sans contact.