MONTRÉAL - Le promoteur Jean Bédard l’avoue d’emblée : 2014 s’est avéré l’année de toutes les frustrations et il brûle d’impatience de tourner la page sur son événement du 6 décembre.

Mais avant de trop s’emballer à l’idée que Jean Pascal et Sergey Kovalev s’affronteront le 14 mars à Montréal ou Québec, Bédard espère simplement que le combat entre Pascal et Roberto Bolonti samedi soir au Centre Bell se déroulera sans anicroche pour son flamboyant protégé.

Dire qu’à pareille date l’an dernier, Bédard et son homologue Yvon Michel croyaient que 2014 allait leur permettre de propulser leur sport à l’avant-scène comme jamais auparavant.

« Ça s’annonçait comme une grande année. Si on se souvient bien, on parlait déjà de combat revanche (entre Pascal et Lucian Bute), a rappelé le président d’InterBox en conférence de presse jeudi. Mais les gens ont été déçus et il n’y avait pas d’excitation pour une revanche.

« Lucian a ensuite été arrêté pendant longtemps, Jean a été à la recherche d’un promoteur pendant la majeure partie de l’année et Adonis Stevenson a complètement changé l’agenda d’Yvon en signant avec Al Haymon. Ça fait bien des choses en dehors du ring et peu en dedans. »

Bédard admet cependant qu’il y a un risque à mettre la charrue devant les bœufs en promettant aux amateurs un mégacombat de la trempe de celui qui opposera Pascal à Kovalev. Il a d’ailleurs défendu sa décision d’en faire précipitamment l’annonce à ceux et celles qui le lui ont reproché.

« Ça fait longtemps que nous avons tenu un combat de cette envergure au Québec, a justifié le promoteur. Avec les Fêtes qui s’en viennent, nous voulions commencer à travailler d’avance.

« Nous ne pouvons pas vérifier la disponibilité des amphithéâtres et planifier des conférences de presse au retour du congé le 15 janvier, c’est impossible. Nous ne l’aurions pas fait si l’équipe de Jean nous l’avait demandé, mais de ce que j’ai compris, ç’a eu un énorme effet positif sur lui. »

Développer la relève

Malgré les difficultés vécues au cours des 12 derniers mois, InterBox n’a jamais remis en question sa présence dans le paysage sportif québécois.

Au contraire, Pascal, Dogdan Dinu, David Théroux et Yves Ulysse fils ont été mis sous contrat par l’organisation afin d’insuffler un renouveau à la suite de la fin du règne de Bute.

« Nous sommes dans un cycle de renouvellement. Des boxeurs comme Bute, Pascal et Stevenson sont arrivés à maturité, a expliqué Bédard. Je ne crois pas que nous avons posé des gestes qui montrent que nous voulons nous sortir de la business.

« Notre priorité sera toujours les grands événements, mais rien ne nous empêche de continuer de nous associer à Yvon et Camille (Estephan) pour en organiser des plus petits. Nous avons plusieurs jeunes boxeurs qui s’en viennent et nous devons les faire connaître. »

Bédard reconnaît que son travail sera grandement facilité si InterBox compte en ses rangs un champion du monde en 2015. Et ce n’est pas uniquement du côté de Pascal qu’il faut regarder.

« Lorsque nous regardons ce qui a été fait avec Vasyl Lomachenko qui est devenu champion à son troisième combat, c’est un indice que le marché est rendu comme ça, a indiqué le promoteur. Les amateurs sont devenus moins patients et s’attendent maintenant à ça. »

Par ailleurs, InterBox rendra hommage aux victimes de Polytechnique - le 6 décembre marquera les 25 ans des tragiques événements - ainsi qu’à monsieur Jean Béliveau. L’ancien capitaine des Canadiens est décédé mardi à l’âge de 83 ans.

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