Aux quatre coins du vestiaire du Canadien, les joueurs étaient atterrés pour leur coéquipier Lars Eller qui est tombé au combat en deuxième période à la suite d’un coup controversé d’Eric Gryba.

Parmi eux, Raphael Diaz se sentait particulièrement mal étant à l’origine de la blessure en raison de sa passe dangereuse. Pour un premier match éliminatoire, Diaz aurait aimé éviter ce type d’erreur.

«Je ne l’ai pas vu venir… c’est évident que je n’aurais pas effectué cette passe avoir su», a confié Diaz sur un ton faible.

«Quand un de tes coéquipiers se retrouve ainsi, c’est évident que tu te sens mal.»

Si Paul MacLean a mis le blâme sur Diaz, Michel Therrien ne pouvait pas agir de la sorte.

«Je ne blâmerai pas Raphael…», a-t-il indiqué.

Avec son franc-parler, Therrien aurait adoré vider son sac sur la situation, mais il s’est retenu.

«Je ne peux pas commenter… On n’a pas le droit, on doit laisser la Ligue nationale revoir le tout. Vous avez tous vu le coup et je suis certain que la LNH regardera ce qui est arrivé», a commenté l’entraîneur du CH qui a réuni ses joueurs après l’incident.

Gryba méritait-il d'être chassé?
Gryba méritait-il d'être chassé?

«Ce n’était pas beau ce qu’on voyait sur la patinoire… Avant que la série ne commence, on s’attendait à de l’adversité et des défis. Voilà à quoi nous faisons face et c’est ce que j’ai expliqué à mes joueurs», a-t-il expliqué.

Même Brendan Gallagher, qui perd rarement son sourire, était grandement déçu.

«La Ligue va réviser le geste. On peut seulement espérer qu’il sera correct. Le coup est arrivé directement à la tête, c’était difficile à voir», a avoué celui qui n’a pas reculé une seule fois devant les costauds joueurs des Sénateurs dans ce match.

Les joueurs auraient adoré mettre la main sur ce premier match pour leur coéquipier.

«On voulait définitivement jouer pour Lars après ce qui est arrivé. D’ailleurs, on a rapidement marqué un but, mais nous n’avons pas pu continuer sur cette voie», a noté Rene Bourque.

De l’extérieur de la patinoire, la scène d’Eller étendu sur la glace dans son sang était dérangeante à voir et les joueurs ont ressenti des sentiments similaires.

Un gros morceau de perdu en Lars Eller
Un gros morceau de perdu en Lars Eller

«C’était la même chose pour nous. Ce n’était vraiment pas agréable», a exprimé Tomas Plekanec avec impuissance.

Les joueurs du CH refusaient d’expliquer leur mauvaise troisième période par le tourbillon d’émotions vécues. Cependant, ils comprennent que la rivalité a atteint un autre niveau.

«La rivalité était déjà présente et on savait que la série serait exigeante contre eux. Ce sera comme ça jusqu’à la fin», a répondu Ryan White.

Avant le début de la série, plusieurs observateurs accordaient un avantage au Canadien en ce qui concerne la profondeur en attaque. La perte d’Eller change évidemment la donne, mais les séries comportent toujours des obstacles.

«Les blessures font partie du hockey et ce sera aux joueurs disponibles de répondre à la demande. On espère aussi le retrouver bientôt», a souhaité Bourque.

Ça reviendra donc à Therrien et ses hommes de trouver des solutions pour vaincre cette adversité. Ils devront aussi résoudre l’énigme Anderson.

«Si Anderson arrête encore 50 lancers vendredi, qu’allons-nous faire ? On ne peut quand même pas réussir 100 lancers sur son filet… On savait qu’on affrontait un bon gardien et ça arrive dans les séries qu’un gardien fasse la différence.»

«C’est une série quatre de sept. On peut seulement contrôler notre effort et il faut continuer de la sorte», a évoqué l’entraîneur au fort caractère.