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RÉSULTATS

ÉCJ : : Pendant que d'autres marchent, Connor Bedard court déjà

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EDMONTON – Le match de quatre buts de Connor Bedard dans la première version du Mondial junior 2022 a beau dater de deux solstices, il reste indissociable de la trame narrative qui suit le jeune homme alors qu'il s'apprête à entrer dans l'année la plus déterminante de sa jeune carrière.

Le surdoué d'Équipe Canada a dû répondre à une autre allusion à son plus célèbre exploit mercredi. Il venait de fournir un but dans une victoire de 5-2 contre la Lettonie en lever de rideau du second tome du tournoi.

« Ça commence à faire un bout de ça, a-t-il poliment fait remarquer. C'était cool comme moment, mais je me concentre uniquement sur le moment présent maintenant. »

Si la première esquisse qu'il a posée sur le chevalet est un avant-goût fidèle de l'œuvre qu'il exposera à la conclusion de la quinzaine, Bedard devrait très bientôt être débarrassé des commentaires qu'il juge périmés. Les sujets de discussions plus actuels ne manqueront pas.

Pendant que des joueurs comme Mason McTavish et Kent Johnson, qui sont attendus dans la Ligue nationale dès cet hiver, tardent à montrer leur vrai visage, le benjamin d'ÉCJ ne laisse déjà pas de place à la remise en question. Autant lors du match préparatoire de lundi contre la Suède que dans celui de mercredi contre les Lettons, celui qui est considéré comme le plus bel espoir en vue du prochain repêchage de la LNH a été ce qu'on croyait qu'il serait : le meilleur joueur de son équipe.

Même pas proche.

En plus d'avoir inscrit le premier but de son équipe, Bedard a été le principal complice du troisième, qui s'est avéré être celui de la victoire. Il a aussi terminé la rencontre avec huit tirs cadrés et en a probablement décoché autant qui ont raté la cible.

À la fin de la première période, après avoir servi une belle passe à l'intention d'Elliot Desnoyers qui a tout juste été interceptée par un défenseur, il a décoché un violent tir sur réception qui a été stoppé avec aplomb par le gardien Patriks Berzins. En deuxième, lors du jeu de puissance qui s'est soldé par le but de Lukas Cormier, il a menacé trois fois avec des cartouches imprécises. Il a aussi frappé un poteau plus tard dans le match.

« Même si le tournoi a été court en décembre, je pense que c'est une expérience précieuse sur laquelle il peut s'appuyer pour celui-ci, estime son entraîneur-chef Dave Cameron. Et puis à cet âge, évidemment, ces gars-là gagnent rapidement en maturité physique et émotionnelle. Alors il est plus fort et en plus, il sait à quoi s'attendre. »

Des coéquipiers impressionnés

À eux deux, William Dufour et Joshua Roy ont marqué 124 buts cette saison. Des mains, ils en ont. Leur lancer est plus que pas pire. Mais depuis qu'ils ont joint l'environnement de Hockey Canada, ce qu'ils observent chez Bedard, qui est de deux ou trois ans leur cadet, les laisse dans un état admiratif.

« Son but aujourd'hui, il le fait tellement souvent en pratique, c'est incroyable, s'émerveille Dufour, le meilleur franc-tireur de la LHJMQ cette saison. Et à chaque fois qu'il score de même, on se regarde et on est tous impressionnés. C'est un excellent joueur de hockey, il l'a montré encore ce soir. Il aurait pu finir avec quatre ou cinq buts. »

« C'est un des meilleurs "shooters" du tournoi, a statué Roy, qui joue sur le même trio que Bedard depuis la fin du camp préparatoire d'ÉCJ. Ça fait que c'est certain que quand on peut lui donner, on va le faire parce qu'il y a pas mal de chance qu'elle va rentrer. »

La marque de commerce de Bedard est l'impressionnante quantité de trajectoires qu'il peut donner à son tir et la vitesse à laquelle il le dégaine.

« C'est tellement naturel son affaire, louange Dufour. Moi-même, j'essaie tout le temps de changer mon angle de tir, mais lui le fait d'une façon tellement incroyable. Il va pousser la rondelle tellement loin, il la rapproche de lui et la laisse partir. C'est un tir comme j'en ai rarement vus dans ma vie. C'est sûr qu'on essaie de faire des affaires comme lui, mais c'est pas tout le monde qui a son talent! »

« Je ne sais même pas comment expliquer ça, lâche Roy. Il va chercher la rondelle tellement loin et il la ramène si proche. Le gardien ne sait jamais quand et d'où elle va partir. C'est assez impressionnant. C'est comme Auston Matthews un peu, ça me fait penser à lui. C'est puissant et c'est précis. »

Dave Cameron, lui, laisse aux autres le soin de faire du millage sur les évidences. Ses yeux d'entraîneurs sont dirigés ailleurs, vers des petits détails qui n'attireront peut-être pas à Bedard les comparaisons avec un gagnant du trophée Hart, mais qui en feront néanmoins un joueur plus complet et plus menaçant dans la suite de son parcours.

« J'ai vraiment aimé le voir aller se placer dans la peinture bleue et prendre des coups de bâton dans le dos contre la Suède. Ça aussi, ça fait partie du travail quand on est un buteur. On parle beaucoup de son tir, avec raison. Vous l'avez vu ce soir, il est dans une classe à part. Mais il est aussi prêt à aller jouer où ça fait mal et ça, pour moi, c'est un vrai signe de maturité. »