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Entraîneur de l'année en MLS : Nancy accepte les fleurs avec modestie

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MONTRÉAL – Wilfried Nancy a souvent discouru sur l'importance pour ses joueurs de rester humbles dans la contemplation de leurs succès. Le stratège en chef du CF Montréal a saisi l'occasion de prêcher par l'exemple vendredi alors qu'il a été appelé à commenter sa nomination au titre d'entraîneur de l'année en MLS.

La veille, le nom de Nancy avait été dévoilé aux côtés de deux autres finalistes, soit Jim Curtin de l'Union de Philadelphie et Steve Cherundolo du LAFC. La Ligue dévoilera progressivement les gagnants de ses honneurs individuels d'ici au 4 novembre.

« Comme je le dis souvent, je suis un être humain avant tout, donc c'est de la fierté, bien sûr, a commenté Nancy. C'est de la fierté, mais je ne suis pas tout seul. Il y a un staff derrière et il y a surtout les joueurs. J'ai beau, avec le staff, mettre des idées en place, mais si les joueurs n'y adhèrent pas, je suis dans la merde. »

« Donc voilà, je suis fier de ça parce que je sais d'où je viens. Que je gagne ou que je ne gagne pas, le plus important c'est qu'on reconnaisse le travail. »

Nancy n'en est qu'à sa deuxième saison à titre d'entraîneur-chef chez les professionnels. Après avoir dirigé différents groupes d'âge pendant cinq ans au sein de l'Académie de l'Impact, il s'est joint à la première équipe comme adjoint à Mauro Biello avant la saison 2016. Il a ensuite épaulé Rémi Garde, Wilmer Cabrera et Thierry Henry avant de se voir finalement confier les clés de l'équipe.

En se détachant de son rôle d'éternel bras droit, Nancy affirme qu'il a dû apprendre « à être confortable dans une situation inconfortable ».

« Parce que des fois, on doit être tranchant, on doit être froid avec les joueurs sur certaines décisions, explique-t-il. Ce n'est pas facile. Parce que le joueur, il a envie de bien faire, il a envie de jouer à tous les jours. Je pars du principe que les joueurs que j'ai à ma disposition, 99% du temps ils veulent bien faire. Parfois je dois être dur ou exigeant avec eux. Parfois je dois prendre une décision qui n'est pas facile. Je prive des joueurs d'être sur le terrain. Derrière ça, il y a le contrat, il y a la pression. Certains ont des contrats pour aider leur famille dans leur pays. Ça, c'est quelque chose que j'ai appris. Je dois être froid dans mes décisions, mais tout en nuançant avec la personne. »

Ses succès permettent de croire qu'il a développé un don pour trouver les mots justes.

À sa première année dans son nouveau poste, le CF Montréal s'est fait écarter du portrait des séries éliminatoires au tout dernier match de son calendrier. Un an plus tard, le club sort d'une saison au cours de laquelle il a réécrit son livre des records, accrochant huit victoires et 19 points de plus que l'an dernier. Logiquement, il est considéré comme l'un des favoris pour remporter la coupe MLS.

Modeste, Nancy a répété à plusieurs occasions que « le foot va très vite », un mantra qu'il semble vouloir garder en tête pour éviter que celle-ci ne prenne des proportions démesurées.

« C'est beau tout ça mais encore une fois, faut pas s'enflammer parce que peut-être que dans trois ans, j'entraînerai Chicoutimi. On ne sait jamais ce qui peut se passer! »

D'autres fleurs

En début de semaine, le défenseur Rudy Camacho avait lancé les premières fleurs en identifiant Nancy comme le meilleur entraîneur qu'il a connu. Vendredi, ce fut au tour de Kamal Miller et Samuel Piette de couvrir leur coach de compliments.

« Pour moi, c'est lui qui doit remporter [le titre], s'est prononcé Piette. Pas parce que l'an passé on n'a pas fait les séries et que cette année on les fait avec autant de succès. C'est pour le travail qu'il a fait, oui, mais aussi pour la personne qu'il est. Tout le monde l'apprécie avant même de parler de ce qu'il fait comme entraîneur. C'est quelqu'un qui est très bon pour gérer l'humain en premier. »

Piette a spécifié que d'autres entraîneurs avaient joué un plus grand rôle dans son développement personnel lorsqu'il s'est exilé en Europe à l'adolescence, mais a comparé les aptitudes de Nancy à gérer un collectif à celles du sélectionneur canadien John Herdman.

« Quand tu lui parles, tu vois qu'il t'écoute, qu'il est capable de t'apporter des trucs pour progresser. De savoir qu'un entraîneur est ouvert d'esprit sans être ton grand chum et de pouvoir lui parler de tout et de rien sans trop pousser, dans le respect. Je connais Wil depuis que j'ai 15 ans. Il fait sentir à tout le monde que tout le monde est important. »

Miller a remercié Nancy pour la patience qu'il a eu à son endroit à son arrivée à Montréal, mais aussi l'honnêteté qui émane de ses rapports avec ses joueurs.

« Je crois que tout le monde qui connaît Wil respecte la personne qu'il est avant même de penser à ce qu'il peut faire comme entraîneur. Il dit les choses avec franchise, sans passer par quatre chemins, et est constant dans ses demandes. C'est tout ce qu'un joueur peut demander. »