Cette série d’articles est destinée aux joueurs qui n’auront été que de passage avec les Expos, mais qui auront laissé une marque très positive dans l’histoire de l’équipe…. Ici, on parle de Rodney Scott.

Rodney Scott fut acquis par les Expos de Montréal le 22 décembre 1975, afin de compléter une transaction mineure, qui avait envoyé l’énigmatique Bob Stinson aux Royals de Kansas-City, 7 mois auparavant.

D’ailleurs, cette transaction est presque passée sous silence tellement elle semblait anodine. Scott ne joua d’ailleurs que 7 parties à Montréal en 1976 avant d’être échangé à nouveau en 1977, cette fois aux Rangers du Texas, en retour du lanceur droitier Jeff Terpko. Ce dernier connu un bref passage, mais combien catastrophique avec les Expos cette année-là.

C’est le 14 décembre 1978 que Scott reviendra à Montréal. Les Cubs de Chicago l’envoient aux Expos en compagnie de Jerry White, en retour de Sam Mejias. L’histoire prouvera par la suite que les Expos auront réalisé un bon coup avec cette transaction.

Dès 1979, Rodney Scott est devenu un joueur régulier chez les Expos, où il évolua surtout au deuxième coussin et, beaucoup plus rarement à l’arrêt-court. Cette année-là Dick Williams (l’instructeur-chef à l’époque) décida de miser davantage sur la vitesse, et le style de Scott correspondait merveilleusement à cette nouvelle philosophie de l’équipe.

Sans frapper pour une haute moyenne, Scott était néanmoins un véritable poison au bâton, dominant l’équipe pour les buts sur balles avec 66. En bout de ligne, si sa moyenne au bâton de .238 n’avait rien de très reluisante, sa moyenne de présences sur les buts de .319 elle, était en revanche plus qu’appréciable.  Ses nombreuses présences sur les buts aidaient la cause des Andre Dawson, Ellis Valentine et Larry Parrish entre autres. De plus, de par sa grande rapidité, il était une véritable menace sur les buts de sorte qu’il contribua souvent à déconcentrer les lanceurs adverses.

Il n’avait pas son pareil non plus pour déposer l’amorti-sacrifice. Bref, dans l’alignement des Expos, il fut un deuxième frappeur idéal et il était devenu un élément important pour l’équipe.

D’ailleurs, cette année-là, les Expos ont été au plus fort de la course au championnat de la section Est jusqu’à la toute fin, présentant une fiche de 95 victoires contre 65 revers, à deux petits matchs de la tête détenue par les Pirates de Pittsburgh, éventuels champions des Séries Mondiales.

Le jeu des Expos était devenu tellement spectaculaire que même les assistances avaient augmentées de façon remarquable, soit de près de 600,000 spectateurs pour passer à plus de 2,102,173 en 1979. 

TELLEMENT PRÈS EN 1980 !

En 1980, les attentes des partisans sont élevées. Les expos seront-ils de la course ? Seront-ils tout aussi spectaculaires ? La question ne se posait pas pour Rodney Scott.

À nouveau, Scott ne présenta qu’une faible moyenne (.224 cette fois) mais accumula pas moins de 70 buts-sur-balles, encore un sommet chez les Expos, pour une moyenne de présences sur les buts de .307. Surtout, il était tout aussi épuisant à affronter pour les lanceurs adverses. En plus d’étirer ses présences au bâton avec ses nombreux buts-sur-balles, il vola 63 buts en 76 tentatives, forçant du coup les l’adversaire à jouer constamment sur les talons en défensive.

Aussi, les longues présences de Scott au bâton servirent grandement la cause de Ron LeFlore qui réussit 97 buts-volés pour les Expos cette année-là.

Ajoutez à cela les performances de vedettes montantes des Expos comme Gary Carter et Andre Dawson, vous aviez-là une équipe très enlevante sur le terrain.

Les Expos terminèrent la saison avec un dossier de 90 victoires contre 72 revers, encore une fois au deuxième rang, mais cette fois, à un seul match de la tête et des Phillies de Philadelphie, eux aussi, éventuels champions des Séries Mondiales.

ENCORE PLUS PRÈS EN 1981

On connait bien l’histoire. La saison de 1981 aura été scindée en deux parties à cause d’une grève. Néanmoins, les Expos réussirent à remporter la «deuxième moitié de saison» grâce à un dossier de 30 victoires 23 défaites, un demi-match devant les Cards de Saint Louis.  Lors de cette saison écourtée à 108 parties, Scott, toujours malgré sa faible moyenne (.205), dominait les joueurs des Expos dans la colonne des buts-sur-balles avec 50, tout en volant 30 buts sur 37 tentatives.

Aux prises avec des légères blessures, Scott ne put se faire valoir lors des séries, remplacé sans grand succès par Jerry Manuel lors de la série que les Expos remportèrent néanmoins contre les Phillies, et diminué par ces mêmes blessures lors de la fatidique série contre les Dodgers, remportée par ses derniers grâce au dramatique circuit de Rick Monday… Devinez quoi ? Les Dodgers remporteront la série mondiale cette année-là !

La saison suivante, plus exactement le 8 mai 1982, les Expos libèrent Rodney Scott.

Le lanceur Bill Lee était tellement frustré lorsqu’il apprit le licenciement de Scott, qu’il partit boire des bières dans une brasserie de Montréal, en plein milieu d’une partie, et en uniforme svp.

 Si ses statistiques au bâton n’étaient pas très reluisantes (moyenne globale de .226 avec Montréal), il reste néanmoins que Scott aura été un important rouage dans le virage jeunesse de cette époque qui alla mener aux moments les plus spectaculaires des Expos.

FAITS SAILLANTS DE LA CARRIÈRE DE RODNEY SCOTT

  • Repêché en 11ème ronde à l’encan amateur de 1972
  • S’est accroché 10 ans dans le baseball majeur malgré ses lacunes offensives.
  • A volé 205 buts en carrière, tout en étant épinglé que 62 fois.
  • N’a frappé que trois circuits en carrière, tous en 1979, avec les Expos.
  • Avec Scott dans l’alignement, les Expos ont affiché un excellent dossier de 234 victoires contre 187 revers.
  • Dans les 234 causes victorieuses, Scott frappa pour une moyenne de .257, bien plus haute que sa moyenne à vie de .226, dont ses trois circuits, tout en affichant une superbe moyenne de présences sur les buts de .348 et vola 95 buts en 112 tentatives.
  • À domicile, il frappa pour .301 de moyenne lors des victoires des Expos (137)
  • Il termina 3 fois dans le top-5 de la Ligue Nationale pour les buts volés (1979,1980 ,1981)
  • Scott prit sa retraite à la fin de la saison 1982