Cette série d’articles est destinée aux joueurs qui n’auront été que de passage avec les Expos, mais qui auront laissé une marque très positive dans l’histoire de l’équipe… On va parler aujourd’hui de Brad Wilkerson.

Repêché par les Dodgers de Los Angeles en 13ème ronde de l’encan amateur de 1995, Brad Wilkerson ne put s’entendre sur les termes d’un contrat avec l’équipe californienne, de sorte qu’il fut repêché de nouveau, cette fois en 1ère ronde par les Expos de Montréal en 1998.

De 1999 à 2001, il connut d’excellentes saisons dans les ligues mineures de sorte qu’il fut rappelé par les Expos au milieu de la saison 2001, soit le 27 juillet 2001.

Il connut une première saison assez timide en termes de statistique, mais sa polyvalence au niveau de la défensive attirait rapidement l’attention des dirigeants. De plus, on lui reconnaissait un certain potentiel en attaque mais dans le dernier cas, ça restait à découvrir car sa faible moyenne au bâton de .205 en 47 parties à sa première saison à Montréal laissait plusieurs sceptiques chez les observateurs.

LES LACUNES DE PETER BERGERON LUI OUVRE LA PORTE

En 2002, Wilkerson profite des déboires du champ-centre Peter Bergeron, pour lui ravir le poste à titre de joueur régulier à cette position. Il ne ratera pas son coup.

Les doutes sur le potentiel offensif de Wilkerson furent rapidement dissipés cette année-là. Il disputa 153 matchs, frappa pour une moyenne de .266, tout en cognant 20 circuits et produisant 59 points. Sa moyenne de présences sur les buts de .370 fit également tourner bien des têtes. Ses statistiques lui permirent de terminer au 2ème rang au scrutin pour l’obtention du titre de recrue de l’année dans la Ligue Nationale, derrière l’artilleur Jason Jennings des Rockies du Colorado.

Cette saison-là, les Expos avaient en quelques sortes surpris, présentant une fiche de 83 victoires contre 79 revers, une augmentation de 15 victoires par rapport à l’année précédente et Wilkerson avait eu souvent son mot à dire quant aux succès de l’équipe.

De plus, durant la saison 2002, Wilkerson, qui lance de la gauche, a évolué aux trois champs extérieurs, de même qu’au premier coussin, confirmant du coup sa grande polyvalence en défensive.

PAS UN FEU DE PAILLE

Sa deuxième campagne fut aussi très convaincante. Moyenne au bâton de .268, 18 circuits et 77 points produits, Wilkerson confirma qu’il avait de la puissance en plus de démontrer de l’opportunisme avec des coureurs en position de marquer. 

D’ailleurs, le 11 avril 2003, il frappa son premier Grand Chelem en carrière contre les Mets de New York, et le 17 août, alors que les Expos tiraient de l’arrière 2 à 0, il frappa un autre grand chelem après deux retraits en 9ème manche contre les Giants de San Francisco pour donner la victoire 4 à 2 à son équipe.

 Mais son meilleur match, il le connut le 24 juin où il frappa un carrousel dans l’ordre (simple, double, triple et circuit), en plus de produire 4 points contre les Pirates de Pittsburgh.

Malgré le fait qu’il se faisait retirer très souvent au bâton, il méritait d’emblée de jouer à tous les jours avec les Expos en 2003.

À nouveau, les Expos affichèrent un dossier de 83 victoires contre 79 revers cette année-là mais, malheureusement, dans l’entre-saison, les rumeurs de déménagement de la formation firent en sorte que les partisans étaient peu nombreux à se présenter au Stade Olympique l’année suivante.

Brad Wilkerson consolé par l'entraineur Claude Raymond en 2004Source: [Source: La Presse]
Légende: Brad Wilkerson consolé par l'entraineur Claude Raymond en 2004

Ainsi, c’est dans le quasi anonymat que Brad Wilkerson connut sa meilleure campagne en 2004. Il surprit tout le monde en frappant un total de 32 circuits durant cette dernière campagne à Montréal. Jusqu’à la fin de sa carrière, il ne viendra jamais près d’égaler cette marque.

Brad Wilkerson était un valeureux guerrier au sein des Expos mais il aurait mérité un meilleur sort, en ce sens qu’il n’a jamais connu une vraie course au championnat. Dieu sait qu’il aurait eu l’étoffe de faire la différence dans des matchs importants si les Expos avaient présenté une meilleure équipe sur le terrain durant ces années.

 En 2005, à Washington, Wilkerson connut une saison assez difficile, ne frappant que 11 circuits et produisant 57 points.

Il fut échangé aux Rangers du Texas durant l’hiver 2005. C’est à cet endroit qu’il connaîtra une série de blessures, notamment à l’épaule et au bras gauche, qui le hantera jusqu’à la fin de sa carrière.

Il joua son dernier match en 2008 et, bien qu’il eût tenté un retour en 2009 et 2010, il n’arriva pas à passer l’étape du camp d’entraînement.

Brad Wilkerson aimait beaucoup la Ville de Montréal. D’ailleurs, lors de la toute dernière présentation des joueurs au Stade Olympique, il afficha publiquement sa grande déception.

FAITS SAILLANTS DE LA CARRIÈRE DE BRAD WILKERSON

  • Wilkerson évolua à l’Université de la Floride avant d’être repêché par les Expos en 1998.
  • Bien que ses statistiques défensives fussent supérieures au champ-centre, c’est surtout au champ-gauche qu’il fut utilisé au cours de sa carrière.
  • C’est à Montréal qu’il connut ses meilleures saisons, frappant pour .258, contre .248 à Washington, .232 à Seattle, .228 au Texas et .216 à Toronto.
  • À titre de champ-centre, il finit au 5ème rang de la Ligue Nationale au chapitre des assistances avec 6, en 2005 (avec Washington)
  • Sa moyenne de présences sur les buts à vie est de .350
  • En 2004, il a participé à la tournée des étoiles de la MLB contre les meilleurs éléments de la Ligue Japonaise, frappant pour .269
  • N’a jamais participé à un match des étoiles
  • Il a évolué également à titre de lanceur dans les rangs universitaires
  • Il frappa un simple bon pour un point à sa toute dernière présence au bâton à vie, alors qu’il s’alignait avec les Blue Jays de Toronto

Vidéo du Carrousel "naturel" de Wilkerson réussi le 24 juin 2003