Cette série d’articles relate les exploits de quelques joueurs du baseball majeur, qui prenaient plaisir à avoir beaucoup de succès contre les Expos… Ici, je vous parlerai de Darryl Strawberry.

Ce gars-là a eu une carrière assez spéciale. En fait, je vous dirai qu’il a eu deux carrières : une digne d’un membre du temple de la renommée, et une autre digne d’un joueur de niveau A-A.

Entre 1983 et 1991, Strawberry était l’un, sinon LE frappeur le plus craint des ligues majeures. Dans cette courte période de 9 saisons, il a frappé pour .260 de moyenne, mais a cogné pas moins de 280 circuits et produit 832 points. En plus, souvent, il avait le chic de transformer des défaites presque assurées en victoire pour son équipe. Au moment de présenter ces chiffres ci-haut, il n’avait que 29 ans. Le bonhomme s’enlignait facilement pour une carrière de 550 circuits… Mais non.

UNE DÉBANDADE EXCEPTIONNELLE

À partir de 1992, tout s’est effondré pour lui. Durant cette période (entre 1992 et 1999) il ne cogna que 55 circuits, et produisit que 168 points, tout en conservant une moyenne sous la barre de .250. On appelle ça «frapper tout un mur» !

Que s’est-il passé ? Des blessures certes, mais également des problèmes de drogue, des problèmes d’alcool, de violence dans le vestiaire et à l’extérieur du terrain, des problèmes diverses avec la justice bref, beaucoup de problèmes.

Darryl StrawberrySource: [New York Post]
Légende: Darryl Strawberry

LE NUMÉRO DES EXPOS

Néanmoins, on parle d’un méchant frappeur et les Expos de Montréal l’ont souvent appris à leur dépend, surtout du temps où Strawberry jouait pour les Mets, équipe qui évoluait dans la même division que les Expos.

Contre les Expos seulement durant cette période (de 1983 à 1990), Strawberry a maintenu une moyenne de .313, nettement plus haute que sa moyenne en carrière qui est de .259, et a frappé 31 circuits tout en produisant 89 points, le tout en seulement 122 parties.

Le gars a frappé 70 simples et 60 coups-surs de plus d’un but répartis comme suit : 23 doubles, 7 triples et 31 circuits pour une moyenne de puissance de .625 !!! À titre de comparaison, sa moyenne de puissance à vie se situe à .505. Ajoutez à cela une moyenne de présences sur les buts de .403 en plus de 25 buts volés en 31 tentatives et vous aviez-là un gars vraiment fatiguant à affronter !

Avec «La Fraise» (comme l’appelait Rodger Brulotte) dans leur alignement, les Mets ont eu une fiche de 71 victoires contre 51 défaites face aux Expos. Lors de ces 71 victoires, Strawberry a frappé 20 circuits et produit 60 points tout  en maintenant une moyenne de .339 !!!… C’est vous dire comment il était un élément important pour les Mets et comment il prenait plaisir à faire mal aux Expos !

Dans la seule saison 1987, alors que les Expos étaient impliqués dans une course au championnat avec les Mets et les Cards, Strawberry avait fait très mal à l’équipe Montréalaise en cognant 7 circuits et produisant 16 points en 18 matchs.

Pour les plus vieux, la bombe que Strawberry avait frappée au Stade Olympique le 4 avril 1988 restera aussi mémorable. Il avait cogné un monstrueux circuit tellement loin et haut, que la balle a frappé l’anneau technique du stade. Un missile estimé à 525 pieds ! La balle était retombée sur le terrain, semant quelque peu la confusion chez les joueurs mais les arbitres, avec raison, ont signifié qu’il s’agissait bien là d’un circuit. Ce fut le deuxième plus long circuit de l’histoire du Stade Olympique, derrière l’impossible claque de 535 pieds Willie Stargell des Pirates, au deuxième balcon du champ-droit, au niveau 500 !

Pas de doute que Strawberry fut l’un des joueurs les plus empoisonnants que les Expos ont affronté.

FAITS SAILLANTS DE LA CARRIÈRE DE STRAWBERRY

  • Repêché par les Mets comme tout premier choix de l’encan amateur de 1980
  • Débute sa carrière à l’âge de 21 ans en 1983
  • A connu deux saisons de 39 circuits
  • Fait partie du groupe 30-30, soit plus de trente circuit (39) et plus de trente buts-volés (36). Il réussit l’exploit en 1987
  • Se bagarre avec le capitaine de son équipe, Keith Hernandez, en 1989
  • Nombreuses disputes avec son gérant Davey Johnson
  • Est arrivé très souvent en retard aux entrainements des Mets
  • A remporté 4 Séries Mondiales, 3 avec les Yankees et 1 avec les Mets.
  • Fit plusieurs séjours en désintoxication
  • Fut emprisonné à deux reprises
  • A combattu deux cancers
  • Aujourd’hui, il semble avoir mis de l’ordre dans sa vie et est analyste aux matchs des Mets pour le réseau SportsNet

Vidéo du circuit de 525 pieds de Strawberry à Montréal