Deuxième Grand Prix de la saison, celui du Canada amène à Laval de grands patineurs et offre aux Québécois une chance inégalée de les voir en action. Avec Skate America, il donne un peu le pouls de ce que sera la saison qui s’amorce. « À la suite de ces Grands Prix, m’avait expliqué Manon Perron, chef d’équipe canadienne. On va avoir une idée de qui sera à surveiller cette année. Les Russes? Les Américains? Les Japonais? »

Chez les hommes

Ainsi, l’Américain Nathan Chen, champion du monde en titre avec six quads atterris dans son programme libre, a confirmé qu’il serait l’homme à battre cette année. Il ne sera pas à Laval pour le Grand Prix du Canada, mais on y surveillera le Japonais Shoma Uno. Vice-champion du monde et médaillé d’argent olympique, celui-ci a bien entamé la présente saison en remportant le Trophée Lombardie le mois dernier. Encore une fois, il puise dans le répertoire classique pour son programme libre, en patinant sur la sonate à la lune de Beethoven. Ce sera un autre podium à prévoir pour Uno, et ce serait une déception pour lui s’il n’était pas teinté d’or...

Le Canada aura le maximum de représentation dans chacune des épreuves. Nam Ngyuen en sera déjà à son deuxième Grand Prix puisqu’il était à Skate America, où il a fait une remontée au programme libre, affichant un record personnel de 143,13 points après avoir terminé 9e dans le court, ce qui lui aura valu une 6e place. Mais ce qu’on retiendra de son début de saison, c’est cette première médaille internationale chez les séniors a remportée à la Classique internationale des États-Unis en septembre. Patinant sur la musique de Lalaland, on lui reconnaît un penchant pour les comédies musicales, après son « Américain à Paris » de l’an dernier.

Keegan Messing, 8e au Grand Prix du Canada 2017 et Roman Sadovsky, seront les deux autres représentants canadiens. Pour Roman, âgé de 19 ans, ce sera une première présence au Grand prix du Canada. Patineur élégant, il se démarque aussi par sa taille, soit 1,84 m, ce qui constitue un défi supplémentaire dans ses sauts et ses rotations, son centre de gravité étant plus haut que la moyenne des autres patineurs. Il a terminé 3e à la classique d’automne tenue à Oakville en septembre.

Chez les femmes

À Skate America, ce sont les Japonaises qui ont occupé le haut du podium, avec Satoko Miyahara première, et Kaori Sakamoto deuxième. Si elles ne seront pas du Grand Prix canadien, leur compatriote Wakaba Higuchi devrait y faire bonne figure. Âgée d’à peine 17 ans, elle a terminé 2e, derrière la Canadienne Kaetlyn Osmond, aux derniers Championnats du monde.  La Russe Evgenia Medvedeva, médaillée d’argent aux Jeux olympiques, fera un retour attendu. Ennuyée par une blessure à son pied droit, elle a raté la finale des Grands Prix en décembre dernier, préférant se réserver pour les JO (médaille d’argent), puis les Championnats du monde qui ont suivi. C’est une patineuse au charisme exceptionnel qui devrait énormément plaire au public lavallois. Elle a renoué avec la compétition avec une deuxième place à la Classique internationale automnale d’Oakville. Elle s’entraîne maintenant avec Brian Orser et Tracy Wilson, à Toronto. Medvedeva fut la première femme à remporter consécutivement les titres mondiaux junior et sénior. Une autre patineuse d’exception qui fait appel à l’expertise de nos entraîneurs!

Du côté des Canadiennes, Alaine Chartrand en sera déjà à sa troisième compétition, elle qui a terminé 6e à la Classique d’automne d’Oakville, et 9e à Skate America. Elle veut mettre de côté la déception de ne pas avoir réussi à se classer sur l’équipe olympique de Peyonchang et aborde la nouvelle saison avec détermination. Pour Véronik Mallet, de Sept-Îles, c’est un retour à la compétition après un an d’absence dû à une blessure au pied. Sa médaille d’or au championnat québécois d’été est prometteuse. Sa dernière participation au Grand Prix du Canada remonte à 2015. Pour Alicia Pineault, il s’agira d’une première. Elle a terminé 6e à la Classique d’automne d’Oakville.

Chez les couples

En couple, ce sont les Russes qui ont dominé Skate America, soit les expérimentés Tarasova et Morosov, ainsi que les jeunes Efimova et Korovin, mais à Laval, ce seront les Français Vanessa James et Morgan Ciprès qui seront à surveiller. Cinquièmes aux Jeux olympiques, médaillés de bronze aux Championnats du monde, détenteurs de cinq titres nationaux consécutifs, ce sont eux qui feront la lutte aux Canadiens Kirsten Moore-Towers et Michael Marinaro, entraînés par Richard Gauthier et Bruno Marcotte. Moore-Towers et Marinaro ont déjà deux médailles d’argent en poche, soit à la Classique d’automne d’Oakville et au trophée Espoo de Finlande.

Camille Ruest et Andrew Wolfe, aussi sous la direction des mêmes entraîneurs et Evelyn Walsh et Treent Michaud, 8e à Skate America, compléteront la représentation canadienne dans une compétition relativement ouverte.

En danse

Enfin en danse, le talent canadien aura à faire face à une sérieuse opposition puisque les vainqueurs de Skate America, les Américains Madison Hubbell et Zachary Donohue, seront à Laval pour leur deuxième Grand Prix consécutif. Médaillés d’argent aux Championnats du monde, entraînés par les renommés Marie-France Dubreuil et Patrice Lauzon, probablement les meilleurs entraîneurs en danse au monde, difficile de ne pas les voir à nouveau sur le podium avec leur très belle interprétation de Roméo et Juliette.

Piper Gillies et Paul Poirier, vétérans de la danse canadienne, ont déjà une médaille d’or cette année, soit au trophée Nebelhorn, et devraient faire bonne figure, de même que Carolane Soucisse et Shane Firus, deux autres athlètes du duo Dubreuil-Lauzon. Le troisième couple canadien Haley Sales et Nikolas Wamsteeker est entraîné par Megan Wing et Aaron Lowe, un couple de danseurs que Marie-France et Patrice ont rencontré plusieurs fois dans leur carrière. C’est maintenant à un autre niveau que la lutte se poursuit!

Le premier objectif de la saison, pour tous les patineurs internationaux, est de se qualifier pour la finale des Grands Prix qui aura lieu en décembre à Vancouver.  Pour ce faire, ils ont droit à un maximum de deux Grands Prix pour tenter d’amasser les points nécessaires. Les six premiers dans chacune des épreuves se rendront à la finale, les trois suivants seront remplaçants. Le Grand Prix du Canada est le deuxième d’une série de six et dans cette compétition relevée qui donne un peu le ton aux Championnats du monde. Du bonbon pour tous les amateurs de patinage artistique et ceux qui s’apprêtent à en faire la découverte!