Je dois avouer que j’ai été très déçu de voir à quel point l’attaque des Alouettes a été anémique en deuxième demie samedi. Déçu de voir les Alouettes laisser filer une avance au quatrième quart pour la quatrième fois en six occasions cette année.

 

Ce qui m’a rendu le plus perplexe, c'était de voir Johnny Manziel, amené ici à gros prix ne l’oublions pas, être sorti du terrain pour le dernier jeu du match... Celle-là, je me l’explique vraiment mal.

 

Soyons honnêtes, les chances que quiconque ne réussisse la passe miraculeuse en fin de match étaient très minces, pour ne pas dire impossibles. C’est exactement pourquoi je ne comprends pas que Mike Sherman et l’organisation n’aient pas donné cette chance à celui qu’ils nous vendent comme le prochain quart-arrière de concession ici à Montréal.

 

Même au point de vue football, cette décision est discutable dans la mesure où Manziel était 23 en 30 et connaissait donc un bon match. Antonio Pipkin, lui, avait passé le match sur le banc et n’avait tenté aucune passe. Je veux bien croire qu’il a peut-être un bras plus puissant que Manziel, mais à froid, sans feeling pour le match et pour une passe d’environ 50 verges en plus et non pas de 70, come on...

 

De toute façon, là n’est pas la véritable raison de ne pas sortir Manziel du match à ce moment précis. La vraie raison qui fait que tu dois laisser celui qui vient de se vider le coeur en recevant des coups de partout sur le terrain, la vraie raison pour laisser celui qui a sonné la charge avec une spectaculaire course en début de match et qui vient de compléter 77 % de ses passes, la vraie raison pour laisser celui qui vient de te mettre au point où tu te retrouves et en position de peut-être gagner s’il te réalise un petit miracle, la vraie raison pour le laisser dans le match est qu’il l'a mérité... Tout simplement!

 

De plus, quel message envoies-tu à ce joueur? Que tu préfères donner à quelqu’un d’autre que lui la chance d’être le héros. Que selon toi il n’a pas ce qu’il faut pour livrer la marchandise.

 

Johnny Manziel a bien des défauts, mais personne ne pourra jamais lui reprocher de ne pas être un extrême compétiteur. Manziel est un battant et un gars qui se nourrit des moments comme celui qu’il avait à sa disposition hier soir.

 

Je suis certain que de se faire sortir du match sur le dernier jeu lorsque tout est en jeu n’a pas dû lui arriver souvent. À mon avis, c’était la première fois.

 

Je comprends donc le compétiteur en lui d’avoir été frustré et fâché au point d’avoir quitté le terrain à pleine vitesse vers le vestiaire sans parler à personne. À mon avis, on doit tous le comprendre et l’excuser.

 

Personnellement, j’aurais probablement défoncé la porte du vestiaire tellement j’aurais été en ta.... si ce geste avait été posé à mon endroit.