Le Québec est une pépinière de talent en football, et les Alouettes de Montréal ont bien l'intention d'en profiter au maximum pour dénicher la prochaine Catherine Raîche, par exemple.

C'est dans ce contexte que les Alouettes ont annoncé jeudi que l'équipe accueillera deux entraîneurs provenant de chaque club de football universitaire du Québec, ainsi que du Blitz de Montréal, équipe professionnelle de football féminin, lors de son prochain camp d'entraînement.

Tout au long du camp, les entraîneurs auront donc l'occasion d'épier le travail des entraîneurs des Alouettes, d'échanger avec eux, en plus de participer activement aux entraînements et aux rencontres d'équipe.

Glen Constantin (Rouge et Or de l'Université Laval), Marco Iadeluca (Carabins de l'Université de Montréal), Mathieu Lecompte (Vert et Or de l'Université de Sherbrooke), Ronald Hilaire (Redbirds de l'Université McGill), Chérif Nicolas (Gaiters de l'Université Bishop's), Brad Collinson (Stingers de l'Université Concordia) ainsi que Saadia Ashraf (Blitz de Montréal) enverront deux entraîneurs de leur formation chacun au camp des Alouettes. Les noms des entraîneurs sélectionnés seront dévoilés à une date ultérieure.

« Nous sommes au sommet de la pyramide du football au Québec et nous voulons poser des gestes concrets en ce sens, et c'est pourquoi nous tenions à inviter tous ces entraîneurs à notre camp d'entraînement », a expliqué le directeur général des Alouettes Danny Maciocia en visioconférence jeudi.

Maciocia a indiqué qu'il travaillait sur cette initiative depuis bientôt deux ans avec Mario Cecchini, le président de l'organisation montréalaise, et n'eût été la pandémie du coronavirus – qui a entraîné l'annulation de la saison 2020 et mené à une saison 2021 écourtée – celle-ci aurait vu le jour bien plus tôt. Mais peu importe, mieux vaut tard que jamais.

« Ç'a pris presque trois ans, mais c'est une initiative qui me tenait à coeur. (...) Nous sommes privilégiés, et je pense que s'il y a une façon de partager nos connaissances et de leur permettre de les ramener dans leurs communautés, alors nous serons tous gagnants. C'est ça le but ultime de cette initiative », a résumé Maciocia, en précisant qu'il avait bon espoir d'en faire un événement annuel.

De cette façon, les Alouettes pourront peut-être recruter plus facilement de jeunes joueurs talentueux des quatre coins du Québec, ainsi que des entraîneurs et des gestionnaires hors pair, a ajouté l'ex-entraîneur des Carabins de l'Université de Montréal.

Raîche, une pionnière

L'exemple de Raîche est l'un des premiers qui viennent à l'esprit lorsqu'on pense aux pionnières qui ont occupé des postes de gestion dans le football professionnel.

L'avocate de formation a fait ses classes en occupant divers postes de direction chez les Alouettes et les Argonauts de Toronto, avant de faire le saut aux États-Unis avec la défunte organisation de Tampa Bay en XFL.

La Québécoise a ensuite été promue présidente des opérations football des Eagles de Philadelphie, dans la NFL, et son nom a circulé abondamment l'hiver dernier dans les rumeurs pour occuper le poste de directrice générale des Vikings du Minnesota, entre autres. Si elle avait été retenue, elle serait alors devenue la première femme à occuper ce poste dans la NFL.

Une source de fierté pour Maciocia, mais également le signe d'une nouvelle tendance progressiste dans l'univers du football professionnel.

« J'ai passé le mois de janvier aux États-Unis à assister à la saison des Bowls américains au Texas, en Floride et en Californie. Le nombre de femmes qui travaillaient sur les lignes de côté comme recruteuses m'a impressionné, et je crois que ça inspire beaucoup de monde. Je pense donc que nous avions une certaine obligation de poursuivre cette tendance chez nous », a expliqué Maciocia.

« J'ai croisé Catherine au East-West Shrine Bowl et on a discuté, a-t-il poursuivi. Elle trouvait que l'idée était intéressante et elle m'a encouragé à aller de l'avant avec notre projet. J'ai aussi discuté avec (la directrice du développement du football dans la LCF) Laurence Pontbriand – une autre bonne tête de football –, et lorsque j'ai pu m'asseoir avec Saadia, je me suis dit que c'était un 'fit' naturel. Tant mieux si cette initiative peut inspirer d'autres femmes à envisager ce beau métier. »

Le camp des Alouettes se tiendra au Stade Diablos de Trois-Rivières du 15 mai au 2 juin.