Je vous propose comme chaque semaine mon tour d'horizon de cinq sujets de la NFL et de la LCF ayant retenu mon attention au cours de la dernière semaine.

Un exemple flagrant de la fragilité du protocole

La fin du match du dimanche soir entre les Packers de Green Bay et les 49ers de San Francisco a été l’un des faits marquants de cette semaine no 3 dans la NFL.

Ce qui m’a le plus fait bondir de mon siège, cependant, a été « l’absence » de protocole des commotions cérébrales à la suite du coup à la tête encaissé par le receveur vedette Davante Adams, lorsque le vétéran maraudeur Jimmie Ward a tenté de l’empêcher de réaliser un attrapé vers le milieu du quatrième quart. On a vu Adams rester quasi inerte au sol pendant de bons moments.

Soyons clair : je ne veux pas me prétendre médecin ou y aller de mon diagnostic à 1000 kilomètres du Levi’s Stadium. Je ne veux pas non plus dire que quelqu’un a mal agi dans ce dossier.

Mon point est plutôt de remettre en cause le protocole des commotions de la NFL dans sa forme actuelle. Si ce protocole permet à un athlète d’avoir l’air de cela sur le terrain, de quitter la surface et d’y revenir un jeu plus tard, c’est probablement parce qu’il est déficient. Il y a certainement des correctifs à apporter si un joueur peut aller dans la fameuse tente bleue, répondre à quelques questions sans trop se montrer confus et en ayant l’air alerte, puis rapidement retourner dans le feu de l’action. 

C’est peut-être qu’on ne protège pas suffisamment les joueurs, et ça ne paraît pas bien pour la NFL. Ce n’est simplement pas honnête de dire qu’on tient à coeur la santé des joueurs lorsqu’une situation du genre se produit à heure de grande écoute, où toute la planète football a les yeux rivés sur son téléviseur.

La réalité est que les athlètes professionnels sont conditionnés à vouloir revenir sur le terrain, peu importe la blessure. Tu peux leur couper une jambe, et ils trouveront le moyen de vouloir retourner performer! Il faut protéger les joueurs d’eux-mêmes, je l’ai toujours dit, car ils continueront de vouloir tout donner même dans un contexte où ils se mettent en danger. C’est la responsabilité de la NFL et des équipes. Et dans le cas du coup à la tête subi par Davante Adams dimanche, on a eu, à mon avis, un exemple de la fragilité du protocole mis en place.

Les Als s’en voudront de cette défaite à Toronto

Quelle déception d’avoir vu les Alouettes perdre le match face aux Argonauts de Toronto vendredi soir dernier. Pour moi, c’était de loin le revers le plus crève-coeur de la saison jusqu’à présent.

C’était une de ces soirées où la meilleure deux équipes, les Alouettes, est repartie bredouille. Ils ont largement dominé le match mais des erreurs coûteuses les ont éloignés du résultat recherché.

Quand je parle d’erreurs, je fais notamment référence aux pénalités. Il y en a eu onze d’appelées contre les Oiseaux pour 129 verges. Ils ont été victimes de revirements qui ont fait très mal, à commencer par les deux interceptions dont s’est fait coupable Vernon Adams fils. En fin de première demie et en fin de rencontre, de décocher des passes de la sorte, c’est incompréhensible. 

On ne parlera jamais de moment approprié pour être victime d’une interception, mais certains moments sont pires que d’autres. C’est vraiment dommage que le mauvais « timing » de celles du quart des Als ait été aussi flagrant.

Également, il faut noter que l’unité défensive n’a pas été en mesure de stopper les jeux explosifs des Argos, particulièrement en fin de première demie. De se faire battre pour un touché de telle façon, alors qu’il ne reste que quelques secondes à écouler au tableau indicateur, c’est difficile à encaisser.

Bref, on parle ici d’un revers d’équipe ponctué de quelques erreurs qui, mises ensemble, ont été hyper coûteuses. Le quart-arrière sera toujours pointé du doigt avec plus d’insistance, mais la réalité est que tout le monde a mal paru à un moment ou un autre dans cette défaite de 30-27.  Il faudra corriger ces problèmes pour renouer avec la victoire.

Au moins, au rayon des points positifs, on ne peut passer sous silence les 550 verges offensives récoltées dans ce match. On a établi l’attaque au sol avec William Stanback et on a étourdi le front défensif des Torontois.

Depuis quelques semaines, je me plains du manque de dynamisme et de motions au sein de l’attaque. Vendredi, on a vu l’offensive des Als utiliser certains receveurs en mouvement, et cela a beaucoup aidé à surprendre la défense adverse et à engranger des verges. Ça s’est vu notamment sur le premier touché, réussi par Eugene Lewis. La stratégie employée n’a pas été anticipée par les Argos.

Le poste de Nagy en danger plus que jamais

La sécurité d’emploi de Matt Nagy à la barre des Bears de Chicago est plus précaire que jamais après la performance atroce de son club face aux Browns de Cleveland, dimanche.

Justin Fields obtenait son premier départ dans la NFL, et d’affirmer qu’il a passé un après-midi difficile serait un euphémisme. Fields a complété 6 de ses 20 passes tentées pour des gains de 68 verges au total. Lorsqu’on retire les verges perdues sur les neufs sacs du quart encaissées par le quart recrue, cela donne UNE verge nette par la passe dans la rencontre!

Bien honnêtement, je ne me souviens pas d’avoir vu ça dans l’ère moderne de cette ligue. C’est tout à fait inacceptable, et ce n’est pas seulement la faute de Fields. Au contraire, le personnel d’entraîneurs doit essuyer une large partie du blâme pour cette performance misérable, car ce sont eux qui l’ont mal préparé et qui ont élaboré un plan de match qui n’était pas à la hauteur. Nagy est le responsable de l’attaque. Ultimement, c’est à lui que reviennent les décisions liées aux schémas offensifs à mettre en oeuvre. C’est donc dans sa cour que ça tombe.

À Cleveland, il y a eu une tonne d’erreurs facilement identifiables, dont la protection à cinq employée pendant à peu près tout le match. Tu as une ligne à l’attaque qui ne déborde pas de talent et qui ne produit rien de bon après deux matchs, et tu ne fournis aucune autre protection additionnelle à ton jeune quart? C’est inacceptable.

Tu t’entêtes à n’appeler aucun déplacement de la pochette, alors que la ligne offensive est malmenée de toutes parts. Après cinq ou six sacs du quarts essuyés par Fields, il me semble qu’il aurait fallu commencer à penser à être moins statique, et pourtant, ce n’est jamais arrivé.

On n’a vu aucune course dessinée pour Fields, alors que l’on sait qu’il est un athlète exceptionnel. Encore là, c’est impardonnable. Je crois que Matt Nagy va payer le prix. Ce pourrait être à la fin de la saison, mais ça pourrait aussi être maintenant et personne ne serait étonné. 

C’est à se poser des questions sur Mitch Trubisky. Était-il si pitoyable que ça durant son passage à Chicago, ou est-ce Nagy qui a grandement contribué à ruiner son potentiel? Sachant que le succès d’un jeune quart dépend énormément du contexte dans lequel il est projeté, il y a lieu de s’interroger.

Chose certaine, on peut affirmer sans se tromper que présentement, Justin Fields n’est réellement pas dans une situation optimale pour se développer adéquatement.

Deuxième revers de suite des Chiefs

Pour la deuxième fois en trois matchs, les Chiefs de Kansas City ont subi la défaite dimanche, face aux Chargers de Los Angeles au Arrowhead Stadium, et c’est grandement attribuable aux revirements.

On sait évidemment que l’attaque des Chiefs est redoutable. Elle est explosive et peut marquer des points à la tonne, presque sur commande. L’unité défensive, elle, est loin d’être aussi efficace. Mais généralement, elle se sort bien d’affaire puisque l’attaque facilite grandement son travail.

La chose qu’il faut à tout prix éviter à K.C. pour éviter les revers, ce sont les revirements. Il y en a eu quatre dans la rencontre face aux Chargers, dont deux interceptions de Patrick Mahomes. Les deux autres ont été des ballons échappés par Tyreek Hill et Clyde Edwards-Helaire. Contre des équipes capables de profiter de leurs chances et de marquer des points, c’est un jeu très dangereux.

Comment changer cette tendance? Parce qu’il faut le mentionner, ça ne disparaît pas en claquant des doigts.

Dans le cas de Mahomes, il s’agit de moins essayer de pousser la note. C’est normal qu’il ait envie de sortir du système et d’improviser. Il a une grande liberté de le faire, et cela a rapporté plus d’une fois. C’est l’une des forces des Chiefs, mais cette défaite constitue un rappel qu’il ne faut pas trop jouer avec le feu. Il s’est brûlé durant ces trois premières semaines, lui qui n’avait jamais été victime d’une interception au mois de septembre dans sa carrière.

Dans le cas des ballons échappés, ce n’est pas sorcier. Il faut revenir à cela en pratique. Il va falloir qu’Andy Reid et ses adjoints demandent aux joueurs défensifs de tenter de soutirer le ballon à Hill et Edwards-Helaire. Ça fait un peu « high school » comme approche, j’en conviens, mais c’est vraiment ce qu’il faut faire. Il n’y a pas mille et une façons de corriger un problème d’échappés. Il faut mettre l’accent sur cet aspect du jeu à l’entraînement et s’assurer que les joueurs pratiquent la sécurité du ballon durant la semaine de préparation.

Les Bills prennent leur erre d’aller

Quel football impeccable nous présentent les Bills de Buffalo depuis qu’ils ont subi la défaite durant la semaine no 1, dans leur stade, face aux Steelers de Pittsburgh.

Après l’écrasante victoire de 35-0 aux dépens des Dolphins de Miami attribuable surtout à la défense une semaine plus tôt, le rouleau compresseur des Bills a ridiculisé l’équipe football de Washington, et cette fois, c’est l’attaque ultra redoutable de Josh Allen qui a en mis plein la vue. 

Ç’a été en quelque sorte l’entrée en scène du général des Bills, qui a complété 32 de ses 43 passes pour des gains de 358 verges et quatre touchés aériens, en plus d’un cinquième par la course. On a vu Allen connaître du succès avec ses jambes. C’était une question de temps, puisqu’un quart mobile misant sur d’aussi bonnes cibles dans le jeu de passe va tôt ou tard faire mal paraître une unité défensive. Comme il l’a fait si souvent en 2020, on l’a vu prolonger les jeux de deux à trois secondes.

Allen a été particulièrement efficace sur les passes ayant voyagé plus de dix verges dans les airs, avec une réussite de 12 en 17 pour 218 verges et trois majeurs. 

C’est ça, l’attaque des Bills. Les jeux explosifs sont centraux aux succès du no 17 de Buffalo. C’était plaisant de le voir trouver son rythme, et après un coup d’envoi à la saison qui s’est avéré chancelant, on a maintenant trois phases de jeu qui jouent du football inspiré au même moment.

Bref, les Bills sont toujours bien positionnés parmi l’élite des formations de l’Américaine, s’ils ne sont pas déjà la plus grande force de leur association.

* propos recuellis par Maxime Desroches