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Je me dois de commencer mon tour d’horizon de la dernière semaine dans la NFL avec le match complètement fou que nous ont servi les Chiefs de Kansas City et les Raiders de Las Vegas.

 

Nous étions plusieurs à avoir hâte à cette rencontre afin de voir comment les Chiefs allaient répliquer, alors que les Raiders leur ont infligé leur seule défaite de la saison. D’ailleurs, la troupe de Jon Gruden n’avait pas bénéficié d’un coup de chance pour battre les derniers champions du Super Bowl. Ils avaient connu un fort match et avaient pleinement mérité cette victoire.

 

Il fallait donc attendre la réponse des Chiefs pour ce match de division, eux qui tentaient d’éviter un balayage des Raiders. Ce match a été à la hauteur de nos attentes.

 

Nous avons vu les Chiefs prendre ce que l’adversaire leur donnait et ils ont su triompher de cette façon. L’attaque de Kansas City a enregistré 36 premiers jeux dans la rencontre, un record d’équipe. Le plan de match était donc clair pour la défense des Raiders, alors qu’elle enlevait les longs jeux explosifs dans les zones profondes pour forcer Patrick Mahomes à être patient dans les zones courtes. À son grand mérite, c’est ce qu’il a fait jusqu’à la fin du match.

 

Le quart optait pour de petites passes et lorsque la situation l’a exigé en fin de match, il a été en mesure de gagner d’importants morceaux de terrain. Si aux yeux de certains Derek Carr a semblé mieux jouer en première demie, je dirais que c’est en raison du fait que Mahomes a pris ce qui lui était donné, alors que l’unité défensive des Raiders a été supérieure à celle des Chiefs.

 

Même s’il devait faire face à beaucoup de pression et qu’il était forcé de se déplacer, il a fait face à la musique.

 

Mahomes a aussi su compter sur une meilleure production du jeu au sol, avec d’ailleurs le premier touché de Le’Veon Bell pour les Chiefs. Encore une fois, l’attaque est aussi passée par Tyreek Hill et Travis Kelce qui ont chacun amassé plus de 100 verges et inscrit un touché.

 

Malgré cette défaite, je suis d’avis que c’est terminé l’époque où on disait que Carr était un quart-arrière plate. Alors qu’on le voyait souvent se tourner vers son dépanneur lorsque le jeu semblait n’aller nulle part, il est capable d’attaquer les zones profondes de différentes façons. C’est possible cette année grâce à l’arrivée de Nelson Agholor, ce qui aurait paru impossible à dire après son passage à Philadelphie, et la présence aussi d’Henry Ruggs III. Leur vitesse fait en sorte que les défenses sont étirées verticalement et Carr peut en profiter.

 

Il a complété 23 de ses 31 passes pour un taux de réussite de 74,2 % et  lorsqu’elles n’ont pas trouvé preneur, c’était parce que le centre-arrière Alec Ingold les échappait, ou il se débarrassait du ballon, car le jeu n’était pas là. C’est vrai qu’il est responsable de l’interception en fin de match, mais je me dis qu’il n’avait pas le choix de forcer le jeu avec 28 secondes à faire. C’est presque un match sans faille pour Carr, mais le problème est que les Raiders ont laissé trop de temps au joueur le plus utile du dernier Super Bowl avec 1 minute 43 secondes pour remonter le terrain.

 

Mahomes n’avait besoin que d’une minute pour inscrire le touché qui a mené à la victoire.

 

Ce match a donné droit à tout un spectacle entre évidemment les Chiefs qui se battent au sommet de l’Américaine et les Raiders qui n’abandonneront pas d’ici la fin et de la manière dont il joue, il n’y a pas beaucoup d’équipes qui veulent être sur leur chemin.

 

Un gain signé Sean Payton

 

Une autre rencontre qui retenait l’attention était celle entre les Saints de La Nouvelle-Orléans et les Falcons d’Atlanta en raison du départ offert à Taysom Hill au poste de quart.

 

On pourrait croire que le défi n’était pas si relevé contre les Falcons, mais il ne faut pas oublier qu’ils avaient signé des victoires lors de trois de leurs quatre derniers matchs. Si ce n’était pas de l’effondrement en fin de match contre les Lions, cette formation aurait été parfaite depuis le départ de Dan Quinn.

 

Avant de me pencher sur la prestation de Hill, je dois saluer le travail de la brigade défensive des Saints qui n’a rien laissé ou si peu aux Falcons. Elle a complètement limité l’attaque au sol avec 52 verges en 14 courses, dont la plus longue a été de seulement sept verges.

 

On a ennuyé Matt Ryan qui paraissait confus à l’occasion dans sa pochette. Il ne semblait pas réaliser d’où provenait la pression. Il a donc encaissé huit sacs du quart et a été victime de deux interceptions. La défense des Saints commence à ressembler à ce qu’on était en droit de s’attendre d’elle en début de campagne. C’est encourageant quand on sait que Drew Brees ratera quelques semaines d’activités.

 

Dans cette situation, c’est Hill qui a obtenu le vote de confiance de son entraîneur Sean Payton et il a mis sur pied un plan de match idéal pour son quart. Les Saints ont couru 36 fois avec le ballon contre 23 passes et sans avoir besoin de miser entièrement sur Alvin Kamara. Je m’attendais à ce que le demi-offensif soit employé plus souvent qu’à son tour, mais il n’a touché au ballon « que » 13 fois dans le match. Il a tout de même inscrit un touché.

 

On aura toutefois vu Hill faire du bon travail avec ses jambes et Latavius Murray s’est aussi illustré avec le jeu au sol. Hill n’est pas le plus pur passeur, mais il a tout de même complété 18 passes pour un très bon pourcentage de réussite.

 

C’est une victoire qui revient à Sean Payton pour le cahier de jeux qu’il a su mettre en place et l’équipe a su exécuter. Son approche était la suivante, alors qu’il se disait confiant de pouvoir remplacer Brees dans le courant d’un match par Jameis Winston, car ce dernier a l’expérience de vivre pareille situation et son style convient plus à un plan de match établi pour Brees.

 

Par contre, si jamais Payton disposait d’une semaine pour se préparer, il voulait se tourner vers Hill afin de pouvoir concocter un plan de match qui allait se marier avec son style. Il faut lui donner raison et Payton est une grande raison pour laquelle les Saints sont 7-0 depuis 2019 en l’absence de Brees.

 

L'attaque des Ravens flanche

 

On se souviendra du plan de match des Titans du Tennessee pour terminer la campagne 2019, alors qu’ils voulaient dominer leurs adversaires avec le jeu au sol. Ils ont mis un terme aux séries des Ravens de Baltimore avec cette méthode et soudainement, elle vient encore les hanter alors qu’ils sont dans la course pour les éliminatoires.

 

Les Titans veulent frapper plus fort, s’imposer physiquement et d’une certaine façon, intimider l’adversaire avec du « bon vieux football ». C’est la formule des Titans et lorsqu’elle est suivie, ils peuvent en tirer avantage.

 

Ils ont martelé le front défensif des Ravens qui était privé de Calais Campbell et Brandon Williams, donc la profondeur a été mise à rude épreuve. Elle aura finalement cassé à la fin.

 

Derrick Henry ne connaissait pas une grande rencontre, mais les Titans sont demeurés patients et n’ont pas mis de côté leur jeu au sol. Ils tiraient de l’arrière à un certain moment 21-10 au troisième quart, mais ils n’ont pas tourné le dos à leur identité et cette décision a été payante. Henry a terminé son match avec 28 courses, donc on sentait le front défensif plus fatigué ce qui a mené à la grosse course du demi-offensif pour mettre un terme à cette confrontation.

 

Cette défaite illustre encore une fois certaines lacunes chez les Ravens. Je ne veux pas pointer du doigt la défense qui a fait tout un travail pour limiter Henry jusqu’au moment fatidique.

 

Toutefois, l’attaque avait la chance de mettre ce match hors de la portée des Titans. Au lieu d’inscrire un touché pour mettre son équipe en bonne position, les Ravens se sont contentés d’un placement en fin de match.

Lamar Jackson et l’attaque ont eu le ballon en prolongation, mais ils l’ont cédé aux Titans après trois jeux et un dégagement.

 

C’est ce qu’on reproche aux Ravens, alors que Baltimore n’est pas capable d’aller signer ces grosses victoires. Il est vrai qu’il y a eu des blessés et départs pour la retraite sur la ligne à l’attaque, le groupe de receveurs n’est évidemment pas le plus talentueux, mais Jackson n’est également pas devenu le passeur espéré. Il manque d’anticipation et de précision. Si je mets de côté sa chimie avec Mark Andrews, c’est difficile pour le joueur par excellence de la dernière saison.

 

Après avoir obtenu une fiche de 13-3 lors de la campagne précédente, je pense que les Ravens sont en danger pour ce qui est de leur participation aux éliminatoires.

 

Fin décevante pour Burrow

 

Je n’ai pas d’autre choix que de me tourner vers un autre jeune quart pour qui sa saison a pris fin de manière décevante. Joe Burrow a vu sa campagne se terminer prématurément en raison d’une blessure. C’est décevant, car malgré la fiche de 2-7-1 des Bengals de Cincinnati, le quart-arrière faisait très bien à sa saison recrue. Il donnait une chance à son équipe de se battre à chacun de ses matchs.

 

On a vu la chimie s’installer avec Tee Higgins et nous avons réalisé qu’il est déjà le véritable meneur de cette équipe.

Burrow doit donc se tourner vers une longue réadaptation et la blessure illustre que ce n’est pas en repêchant un seul joueur que tout va changer au sein d’une organisation.

 

C’est le travail qui attend la direction de l’équipe, alors que le défi est maintenant d’entourer Burrow pour les prochaines années. Il y a déjà des décisions qui ont été prises dans ce sens au repêchage et lors des joueurs autonomes, mais ils devront investir encore plus pour protéger leur joueur de concession.

 

Un pas de recul pour Wentz

 

Pendant que les Bengals doivent penser à leur avenir, les Eagles de Philadelphie doivent songer à leur présent et je crois qu’il est temps de clouer Carson Wentz au banc.

 

Même si elle demeure au sommet de sa division avec un piètre dossier de 3-6-1, cette équipe connaît des ratés en raison de son quart-arrière. On ne comprend pas comment Wentz a pu perdre autant ses moyens au cours des dernières années.

 

Probabilités défiées dans la pire division de l'histoire

C’est le temps pour lui de prendre un peu de recul afin de retrouver sa confiance, lui qui a dorénavant 14 interceptions.

 

Les Eagles bénéficieraient d’avoir un nouveau souffle en attaque. Je ne sais pas si tout deviendrait plus ensoleillé avec un quart plus mobile en Jalen Hurts et un nouveau plan de match, mais cette attaque a besoin d’un électro-choc.

 

Wentz doit se retrouver, car il n’est plus l’ombre du quart qui a déjà été dans les discussions comme joueur par excellence de la NFL.

Je comprends qu’il y a de nombreuses blessures à des postes clés, mais je ne suis pas d’accord avec l’entraîneur-chef Doug Pederson qui mentionne ne pas vouloir changer de quart de peur d’envoyer un mauvais message à l’organisation. Lorsqu’un joueur connaît des ennuis à une autre position, on n’hésite pas à le remplacer. On dirait qu’il faut les protéger, mais je ne comprends pas pourquoi il faut le faire.

Wentz va comprendre le message et le plan est de relancer cette équipe qui est en lutte pour les éliminatoires avec un calendrier qui s’annonce difficile dans les prochaines semaines.

Propos recueillis par Maxime Tousignant

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