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RÉSULTATS

NFC Nord : un paquet de questions

La NFC Nord en 2023 La NFC Nord en 2023 - Getty, RDS
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Mise à jour

Section spéciale NFL
Avant-goût 2023 : NFC Est | NFC Sud

Justin Fields est-il vraiment l'homme de la situation à Chicago? Les Lions accèderont-ils enfin aux éliminatoires? Jordan Love a-t-il ce qu'il faut pour succéder à Aaron Rodgers? La régression est-elle inévitable pour les Vikings?

Les questions sont nombreuses dans la NFC Nord à l'aube de la saison 2023. Voici pourquoi.

Bears de Chicago

3-14 en 2022, 4e de la division

Justin Fields

Justin Fields peut courir, on le sait.

Avec 1143 verges de gains par la course en 2022, il est devenu le troisième quart-arrière de l'histoire de la NFL à franchir la barre des 1000 verges en une saison, s'approchant même à 63 longueurs du record détenu par Lamar Jackson.

Mais peut-il lancer le ballon avec efficacité? Ehhh...

En 2022, Fields n'a généré que 2242 verges de gains par la voie aérienne en 15 rencontres. Il a connu seulement deux matchs de plus de 190 verges. Même si les Bears ont plus souvent qu'autrement tiré de l'arrière l'an dernier, perdant notamment cinq matchs par plus de 20 points, le quart no 1 n'a jamais tenté plus de 28 passes dans une rencontre. Bref, les Bears étaient plus ou moins enclins à le laisser passer le ballon, même avec un déficit à combler. L'équipe a ainsi affiché le pire rendement du circuit par la passe avec une moyenne de 130,5 verges par match.

Avec le premier choix au total du repêchage 2023, le directeur général Ryan Poles, qui n'était en poste au moment de la sélection de Fields par les Bears en 2021, aurait pu tourner la page pour repêcher un autre quart prometteur comme Bryce Young ou C.J. Stroud.

Il a plutôt offert ce privilège aux Panthers de la Caroline, troquant la première sélection pour plusieurs choix de repêchage et surtout un receveur no 1 digne de ce nom en la personne de DJ Moore. Ce dernier s'amène à Windy City fort de trois saisons d'au moins 1100 verges de gains entre 2019 et 2021.

En plus de Moore, Poles a ajouté à son attaque le bloqueur Darnell Wright, sélectionné au 10e rang du dernier repêchage, de même que le garde Nate Davis, acquis sur le marché des joueurs autonomes. De quoi faciliter certainement la tâche de Fields, qui pourra aussi compter sur Chase Claypool comme cible potentielle.

Acquis des Steelers de Pittsburgh en novembre dernier, le receveur canadien n'a capté que 32 passes pour des avancées de 311 verges et un touché en huit matchs avec les Bears. La chimie n'était pas là, mais elle y est maintenant, assurait Fields le printemps dernier.

« Chase s'est énormément amélioré depuis la fin de la dernière saison. C'est une chose dont je suis vraiment fier, je vois son éthique de travail, son changement d'attitude changer. On peut voir qu'il franchit une nouvelle étape, et je suis très heureux de cela. »

Reste à voir si ces succès offensifs espérés par les Bears suffiront à compenser pour les difficultés que pourrait éprouver l'unité défensive après une année de misère. Celle-ci a été la pire de la NFL contre la passe avec 2598 verges allouées et pour les sacs du quart réussis avec seulement 20.

Lions de Detroit

9-8 en 2022, 2e de la division

Jared Goff et Dan Campbell

Le dernier titre de division des Lions remonte à 1993. Barry Sanders jouait encore... Aussi bien dire une éternité.

Or, après avoir conclu la saison 2022 avec une fiche gagnante pour la première fois depuis 2017, le club de Dan Campbell peut se permettre de croire à une participation aux éliminatoires, ce qu'il n'a pas fait depuis 2016. Et pourquoi pas à un titre de division comme le prédisent certains preneurs aux livres?

Les attentes sont en effet de plus en plus élevées à Detroit et ceci est en partie dû au jeu du quart-arrière Jared Goff, qui est selon son entraîneur-chef encore « meilleur » qu'il ne l'était en 2018, alors qu'il a conduit les Rams de Los Angeles jusqu'à une présence au Super Bowl.

Avec 4438 verges de gains et 23 passes de touché l'an dernier, Goff a aidé les siens à se relever d'un affreux début de campagne (1-6) avec une fiche de 8-2 dans les 10 derniers matchs. Le temps ne pourrait être mieux choisi pour Goff de prouver qu'il est le quart d'avenir du club et qu'il mérite une prolongation de contrat.

Amon-Ra St. Brown, l'un des meilleurs receveurs de la NFL, sera assurément là pour lui offrir un coup de pouce. À ses deux premières saisons dans la NFL, il a mené les Lions pour les verges amassées par la passe (912 et 1161 verges). Au terme de la saison 2022, il figurait parmi les huit joueurs de sa position dans la NFL à avoir capté au moins 100 passes et atteint le plateau des 1000 verges.

Avec St. Brown pour principale cible dans le jeu aérien, les Lions ont inscrit en moyenne 26,6 points par rencontre, se hissant dans le top-5 pour la première fois depuis 2011.

L'ailier rapproché recrue Sam LaPorta risque lui aussi de capter sa part de passes de la main de Goff. Le 34e choix du dernier repêchage s'est vite trouvé une place sur l'unité partante des Lions après avoir capté plus de 50 passes et cumulé des récoltes de plus de 650 verges à chacune de ses deux dernières années dans la NCAA avec les Hawkeyes de l'Université Iowa.

En défense, les Lions ont apporté les changements qui s'imposaient dans la tertiaire en s'offrant les services des demis de coin Emmanuel Moseley et Cam Sutton, de même que le demi de sûreté C.J. Gardner-Johnson pour revamper une unité qui a terminé la dernière saison au 30e rang pour les verges allouées par la passe.

Packers de Green Bay

8-9 en 2022, 3e de la division

Jordan Love

Après 31 saisons de Brett Favre et d'Aaron Rodgers, les Packers de Green Bay se tournent vers un nouveau quart-arrière no 1 : Jordan Love.

À l'instar de Rodgers il y a 15 ans, Love obtient les commandes de l'attaque après trois saisons passées à observer sur les lignes de côté. Depuis qu'il a été repêché au premier tour en provenance de l'Université Utah State en 2020, Love n'a tenté que 83 passes et en a complété 50.

À sa première campagne à titre de quart no 1 en 2008, Rodgers avait mené les Packers vers une fiche de 6-10 qui les avait exclus des éliminatoires. N'empêche, le nouveau quart des Jets de New York était parvenu à exposer tout son potentiel en amassant 4038 verges de gains et 28 passes de touché. L'année suivante, les Packers étaient de retour en éliminatoires et deux ans plus tard ils remportaient le Super Bowl.

Bien que les Packers refusent de voir la saison 2023 comme une année de reconstruction, elle en a tout l'air. Contrairement à Rodgers à ses débuts aux commandes, Love ne pourra compter sur énormément de vécu autour de lui. Ses receveurs les plus expérimentés – Romeo Doubs et Christian Watson – n'ont qu'une saison dans la NFL à leur feuille de route et les ailiers rapprochés qui risquent d'être les plus sollicités – Luke Musgrave et Tucker Kraft – sont des recrues.

Love a plus d'une saison pour prouver qu'il a ce qu'il faut devenir le prochain héros du Lambeau Field, lui qui a signé une prolongation de contrat qui le lie à l'équipe jusqu'à la conclusion de la saison 2024. Mais il doit d'abord s'acclimater à ses nouvelles fonctions, ce qui pourrait signifier une deuxième exclusion consécutive des éliminatoires après trois titres de division. À moins que la talentueuse défense de Green Bay ne joue au-dessus de sa tête et que les porteurs de ballon Aaron Jones et AJ Dillion facilitent la tâche de Love en cette année de transition.

« Il croit en lui, il se soucie de tous ceux qui l'entourent et nous l'avons vu travailler, travailler et travailler encore avec constance », a récemment observé Jones en entrevue au site Packers.com. « Il a fait les choses de la bonne manière, il a attendu son tour et on n'a jamais entendu un seul mot ou une seule plainte de sa part. Il a le plein respect de tout le monde et nous allons tous nous donner à fond pour lui. »  

Vikings du Minnesota

13-4 en 2022, 1er de la division

Kirk Cousins

Kirk Cousins est-il sur le point d'amorcer sa dernière saison au Minnesota?

Les Vikings, de toute évidence, se posent la question, eux qui ont décidé en mars dernier de ne pas prolonger l'entente qui les lie au vétéran quart-arrière de 35 ans et qui vient à échéance le printemps prochain. Une saison extraordinaire pourrait toutefois suffire à dissiper les doutes.

Mais ce ne sera pas chose facile. Avec une fiche de 13-4, les Vikings ont enlevé le titre de la division en 2022, mais bon nombre de détracteurs et sceptiques s'empresseront de souligner que les joueurs en mauve et or n'ont pas été aussi dominants que leur fiche le laisse croire.

Au terme de la campagne, les Vikings montraient un différentiel de points négatif de moins-3. Ils ont affiché un dossier de 11-0 dans les duels décidés par une marge de huit points ou moins, parvenant notamment à compléter la plus grande remontée victorieuse de l'histoire de la NFL après avoir tiré de l'arrière 33-0 contre des Colts d'Indianapolis après une demie.

Depuis, les Vikings ont perdu les services de plusieurs joueurs clés sur le marché des joueurs autonomes – le receveur Adam Thielen, le demi de coin Patrick Peterson, le plaqueur défensif Dalvin Tomlinson et le secondeur Eric Kendricks. Le porteur de ballon Dalvin Cook a quant à lui été libéré, ce qui laisse toute la place à son ancien réserviste Alexander Mattison.

Heureusement, Cousins peut toujours compter sur le joueur offensif de l'année en titre dans la NFL, le receveur Justin Jefferson, pour mettre des points au tableau. Mais ça ne risque pas d'être suffisant si la défense ne fait pas le boulot comme l'an dernier.

En 2022, l'unité défensive n'a pu faire mieux que le 29e rang du circuit pour les verges allouées en moyenne par jeu. Après l'élimination surprise de l'équipe par les Giants de New York au premier tour des éliminatoires, le coordonnateur défensif Ed Donatell a été remercié pour être éventuellement remplacé par Brian Flores, l'ancien entraîneur-chef des Dolphins de Miami.

En trois saisons en Floride, Flores a aidé la défense des Dolphins à progresser du 30e au 15e rang dans la NFL. Chez les Vikings, il aura au moins cinq nouveaux partants à sa disposition pour opérer pareil exploit.