HAMILTON, Ont. – Le Rouge et Or de l’Université Laval a tenu son dernier entraînement en préparation de la Coupe Vanier, vendredi.

Les joueurs ont répété leur plan de match durant la séance qui a été d’une durée d’un plus d’une heure au Stade Tim Hortons où se déroulera la finale du football universitaire canadien dans moins de 24 heures.

L’ambiance était détendue, les sourires étaient au rendez-vous, mais dès que les exercices ont commencé, les joueurs offraient toute leur concentration aux entraîneurs.

Dans l’ensemble, l’entraîneur-chef des Lavallois, Glen Constantin, est satisfait de la préparation de ses ouailles qui ont su garder leur attention sur le football durant cette semaine fort occupée.

« J’avais des appréhensions étant donné que c’était une équipe plus jeune. Pour beaucoup de joueurs, c’est leur première fois à la Coupe Vanier. Pour ceux qui l’ont gagné en 2013, c’était à la maison. Donc, il n’y avait pas le voyage et ils dormaient dans leur appartement. C’était donc différent. Ils ont bien géré les distractions et ils ont les yeux sur la cible », a-t-il assuré au terme du dernier entraînement de 2016 de son équipe.

« Le travail est fait. Les entraîneurs ont travaillé jour et nuit. Les joueurs ont bien assimilé ce qu’ils doivent faire. On est prêt à jouer », a jouté le pilote qui vise une neuvième coupe Vanier pour son programme, une huitième depuis le début de son règne en 2001.

Constantin et ses vétérans joueurs ont guidé les étudiants-athlètes qui en étaient à une première présence à la Coupe Vanier. Le mot d’ordre était de se concentrer sur leurs adversaires, les Dinos de Calgary, et sur ce qu’ils devaient faire dans les stratégies établies par les entraîneurs. Par contre, ils leur ont aussi rappelé de profiter du moment et d’avoir du plaisir.

« Je me suis assuré que leurs pensées étaient à la bonne place », a indiqué le demi-inséré de cinquième année Félix Faubert-Lussier. « Mais je leur ai également dit de s’amuser et d’en profiter en ne se mettant pas trop de pression parce que c’est une super belle semaine. Je me rappelle de mes deux premières comme si c’était hier. Je veux qu’il touche à ça comme j’en ai eu la chance », a enchaîné celui qui a deux bagues de la Coupe Vanier.

Les clés pour vaincre les Dinos

Le Rouge et Or a gagné ses deux derniers titres canadiens grâce à son attaque au sol. En 2012 face aux Marauders, l’Université Laval a amassé 373 verges par la course, ce qui constituait un record de la Coupe Vanier. L'année suivante, les Lavallois ont battu leur propre marque avec 449 verges de gains terrestres dans la victoire de 25-14 aux dépens de l’Université de Calgary.

Faisant face à l’une des meilleures lignes défensives qu’ils ont eues à affronter cette saison, les joueurs offensifs et leur coordonnateur offensif Justin Éthier s’entendent pour dire que la recette pour l’emporter sera peut-être différente cette fois-ci. Néanmoins, avec une ligne offensive qui continue la tradition d’excellence à cette position, le Rouge et Or pourrait encore s’en remettre au jeu au sol pour faire mal aux Dinos.

« Il faut protéger le ballon et contrôler le temps, a identifié Faubert-Lussier comme clés en attaque. Il faudra battre leur couverture homme à homme qu’ils utilisent souvent. Les receveurs, ça va passer par nous. Il va falloir faire des jeux. Si on est capable de contrôler leur ligne défensive et de protéger Hugo (Richard), je pense qu’on devrait avoir un bon match du côté de l’unité offensive. »

« Les deux dernières coupes Vanier, on les a gagnées avec la course. On ne sait jamais ce qui pourrait arriver demain (samedi) », a tenu à souligner le vétéran numéro 21 pour ne pas vendre la mèche sur le plan de match de son équipe.

La troupe albertaine a majoritairement été une attaque qui préconisait le jeu aérien cette saison. Le scénario risque d’être semblable lors de la 52e Coupe Vanier surtout que les Dinos seront probablement privés de leurs deux meilleurs porteurs de ballon.

« Il faut limiter les longs jeux. On ne peut pas laisser des receveurs seuls dans les zones profondes, a expliqué le demi défensif Adam Auclair. Nos secondeurs auront aussi un travail à faire en reculant dans les zones. C’est un effort d’équipe. Si on empêche les longs jeux, il faudra arrêter les passes plus courtes par la suite. »

« La ligne offensive des Dinos est grosse et physique. Ryan Sceviour est un bon bloqueur et Mathieu (Betts) ou Edward (Godin) devra bien travailler contre lui. Les gardes sont moins connus, mais ils sont bons », a observé le plaqueur Vincent Desjardins qui était le coéquipier de Sceviour et du garde Darius Ciraco avec l’équipe canadienne des moins de 19 ans.

« Ils lancent beaucoup le ballon, mais on espère pouvoir mettre une bonne pression sur le quart-arrière, a affirmé Desjardins. La semaine dernière (contre les Golden Hawks), il y avait beaucoup de mouvements dans le champ arrière. Maintenant, on va pouvoir plus se concentrer sur le quart en deuxième et long. »

Une saison qui se termine là où elle a commencé

Félix Faubert-Lussier croyait bien avoir joué son dernier match dans l’uniforme du Rouge et Or lors de la défaite à la Coupe Dunsmore en novembre 2015.

Des blessures successives avec les Tiger-Cats de Hamilton, qui l’ont repêché au mois de mai dernier, ont fait en sorte qu’il était plus sage pour lui de revenir disputer sa cinquième et dernière année d’admissibilité à l’Université Laval.

Félix Faubert-LussierIl a néanmoins passé deux mois et demi dans l’organisation des Ticats et disputera la Coupe Vanier au domicile de ces derniers.

« Tu veux toujours aller à la Coupe Vanier, mais le fait que ce soit à Hamilton, c’est encore plus spécial. Je me disais que si je retournais à Laval en août, je reviendrais à Hamilton comme joueur universitaire », avait toujours eu comme objectif le choix de cinquième tour des Ticats.

« Je suis en terrain connu. J’ai vu quelques joueurs de l’équipe et quelques membres du personnel. Mais je me concentre sur la Coupe Vanier. On parlera des Tiger-Cats quand la saison sera terminée », a-t-il ajouté.

L’ancien des Spartiates du Vieux Montréal aura donc la chance de terminer son parcours avec le Rouge et Or de la plus belle façon.

« Je veux finir ma carrière universitaire en champion. Ça amène un stress parce que je ne veux pas perdre ce match. Mais c’est un bon stress. Parfois, c’est important d’avoir peur et de respecter l’autre équipe pour être sûr de ne pas les prendre à la légère et d’amener tout ce que tu as », a estimé celui qui sera encore une cible de choix pur Hugo Richard samedi.

Faubert-Lussier avait subi sa deuxième blessure avec les Ticats en bottant des ballons. Ironiquement, il occupera le poste de botteur à la Coupe Vanier, comme il l’a fait la semaine dernière. Le vent est un facteur à Hamilton en raison de la présence du lac Ontario tout près du stade.

« Le vent n’est pas si pire, a-t-il déclaré en regardant les fanions placés sur les poteaux de placement. Ça me fait penser un peu à Québec. S’il pouvait venter comme ça demain, ce serait parfait. »

Le botté d’envoi de la Coupe Vanier est prévu pour 13 h. Des centaines de partisans du Rouge et Or feront le voyage pour venir encourager leurs favoris. L’équipe des communications de l’Université Laval ne pouvait pas confirmer le nombre exact d’autobus qui faisait le trajet entre Québec et Hamilton. On sait toutefois que deux entreprises organisaient des voyages sportifs et que la station Radio X avait aussi rempli deux autobus.