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Section Repêchage 2020

MONTRÉAL - Parce que l’avenir du Canadien se conjugue au présent, Marc Bergevin devrait faire quelque chose qu’il n’a jamais fait depuis qu’il est directeur général du Tricolore : échanger son premier choix au repêchage.

 

À quelques reprises au cours des dernières semaines, Bergevin s’est dit ouvert à cette possibilité. « Plus ouvert qu’il ne l’a jamais été », s’est-il même permis d’insister.

 

En après-midi lundi, lors de son dernier point de presse avant le repêchage, le DG du Tricolore s’est toutefois montré beaucoup plus prudent. Il a même convenu que l’absence d’offres intéressantes soumises par ses homologues l’a poussé à reconnaître qu’il pourrait finalement sélectionner un espoir.

 

Bien des choses peuvent encore changer d’ici le moment où le Canadien sera invité à « parler » par Gary Bettman autour de 21 h 30 mardi soir.

 

Les partisans doivent souhaiter qu’elles changent. Ils doivent même souhaiter que le directeur général de leur club favori attise les discussions si elles ne le sont pas assez pour faire bouger ses homologues.

 

Car pour maximiser ses chances de surfer sur la vague qui a permis au Canadien d’éliminer les Penguins en ronde de qualification et de donner beaucoup plus de fil à retordre qu’on s’y attendait aux Flyers en première ronde des séries, Bergevin doit impérativement renforcer son attaque en vue de la prochaine saison.

 

Il doit le faire dès maintenant.

 

Et ce n’est pas par le biais du repêchage de mardi soir qu’il y arrivera.

 

ContentId(3.1374728):Échanger le 1er choix : réalité ou fiction? (Canadiens – repêchage LNH)
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Avec la 16e sélection dont il dispose pour le moment, le Canadien mettra la main sur un jeune joueur sans doute intéressant. Un joueur qui atteindra peut-être la LNH. Mais ce joueur ne sera pas – ou ne devrait pas être en tout cas – en mesure d’aider le Tricolore dès l’an prochain.

 

C’est son grand manitou du repêchage qui l’a candidement admis lundi. Lorsque je lui ai demandé quelles étaient les chances qu’un joueur, quel qu’il soit, sélectionné au 16e rang mardi soir atteigne la LNH la saison prochaine, Trevor Timmins s’est offert quelques secondes de réflexion avant de répondre : « Elles sont minces. »

 

« Cela dit, quand débutera la prochaine saison?, a ajouté Timmins. Nous sommes toujours dans l’incertitude quant au début de la prochaine saison. Les circonstances particulières dans lesquelles nous nous retrouvons pourraient changer la donne, mais je ne crois pas, non, qu’un joueur sélectionné au 16e rang demain puisse nous aider dès la prochaine saison », a conclu Timmins.

 

Un cocktail pour faire saliver ses homologues

 

Si cette 16e sélection n’aide pas le Canadien dès l’an prochain, elle n’aidera pas non plus l’une ou l’autre des 30 autres formations. C’est pour cette raison que Marc Bergevin doit se transformer en vendeur au cours des prochaines heures afin de mousser l’intérêt des autres directeurs généraux.

 

Parce que plusieurs équipes ont le nez rivé dans un plafond salarial qui stagnera au cours des deux ou trois prochaines années, peut-être plus, autant de directeurs généraux devront se « débarrasser » de joueurs pourtant très utiles au sein de leur équipe.

 

ContentId(3.1374731):Le 5 à 7 : Le casse-tête financier de Marc Bergevin (Canadiens)
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C’est là que la valeur de la 16e sélection se bonifiera. Et si en plus d’un espoir qui ne coûtera rien à l’équipe qui le repêchera mardi pour les deux ou trois prochaines années, Marc Bergevin peut faire titiller ses homologues en ajoutant un joueur établi qui ne coûte pas cher, un ou des espoirs ou d’autres choix au repêchage – c’est à lui de brasser un cocktail qui les fera saliver – le Canadien pourrait se coucher mardi soir avec un joueur qui saura renforcer l’attaque dès l’an prochain.

 

Qui?

 

Je ne crois pas aux chances du Canadien de mettre la main sur Patrick Laine. Je ne suis pas même convaincu que le Canadien soit aussi intéressé que le sont ses partisans et plusieurs journalistes qui couvrent l’équipe.

 

Mais si les Jets tiennent vraiment à couper les liens avec le jeune franc-tireur de 22 ans et que toutes les équipes leur ferment la porte au nez, peut-être que Bergevin pourrait l’obtenir à rabais.

 

C’est un gros peut-être. Mais je n’en rêverais pas trop.

 

Les Coyotes de l’Arizona offrent à qui en veut bien les droits pour négocier avec Taylor Hall avant l’ouverture des portes du marché des joueurs autonomes vendredi.

 

Le Canadien doit y penser. En fait, ça fait longtemps qu’il étudie cette option. Mais Bergevin a moins de marge de manœuvre sous le plafond pour l’an prochain qu’il en a déjà eue. En plus, Taylor Hall coûtera très cher et pour très longtemps lorsqu’il signera son prochain contrat. Avec les contrats que le Canadien aura à renouveler l’an prochain et dans deux ans, il faut aiguiser très finement son crayon pour établir un budget qui respectera le plafond pour cette année et les autres qui suivront.

 

Mais le Canadien doit l’aiguiser.

 

Plusieurs joueurs moins flamboyants que les Laine ou Hall pourraient aider le Canadien bien plus et bien plus vite que l’espoir potentiellement sélectionné au 16e rang mardi soir.

 

Je vous lance un nom comme ça. Ce n’est pas une rumeur entendue avec toutes les autres qui résonnent aux quatre coins de la LNH, ce n’est pas une spéculation non plus. C’est simplement le nom d’un type de joueur qui pourrait aider le Canadien si Marc Bergevin arrivait à intéresser Tom Fitzgerald, le nouveau DG des Devils.

 

Ce nom est : Kyle Palmieri. Âgé de 29 ans, ce vétéran amorcera la dernière saison d’un contrat qui lui rapportera 4,25 millions $ et qui occupera 4,65 millions $ sous le plafond. Cet ailier droit capable de marquer entre 25 et 30 buts est aussi un joueur responsable.

 

C’est le genre de gars que je vois le Canadien acquérir pour s’améliorer à court terme.

 

À défaut de gagner la loto Alexis-Lafrenière, une telle acquisition – que ce soit Palmieri ou un autre joueur du même style – pourrait vraiment servir de lot de consolation au Canadien et à ses partisans.

 

À Marc Bergevin et aux membres de son équipe de le trouver.

 

Plus facile à dire – ou écrire – qu’à faire!

 

Je le sais très bien. Mais c’est justement parce qu’il doit se démarquer dans un contexte aussi difficile que Marc Bergevin touche le gros salaire qu’il touche. Qu’il occupe le poste qu’il occupe.

 

Dix autres choix pour renflouer le système

 

Le Canadien peut se permettre de magasiner son premier choix parce qu’il en compte dix autres dans sa manche. Dix autres choix, dont trois en deuxième ronde et trois autres en quatrième ronde.

 

Et c’est avec ses choix plus tardifs que Trevor Timmins a habitué les fans du Canadien à faire ses plus belles trouvailles. Vous savez : le genre de joueur que le Canadien, comme tous les clubs de la LNH, présente année après année en disant : nous étions convaincus qu’il ne serait pas disponible lorsque notre tour est venu de parler.

 

Les P.K. Subban (2e ronde en 2007), Brendan Gallagher (5e ronde en 2010), sans oublier Tomas Plekanec (3e ronde en 2001) ont donné et Gallagher donne encore des performances dépassant largement les projections associées à leur rang de sélection. Avec dix sélections – si le Canadien les garde toutes – Trevor Timmins aura amplement l’occasion de faire d’autres bons coups... ou des moins bons. De prendre des chances, de petites, des moyennes des grosses et de très grosses.

 

Mais si Timmins rejoint virtuellement Gary Bettman sur la grande scène pour associer la 16e sélection dont le Canadien profite à un jeune espoir, son équipe aura manqué une belle occasion de se servir du repêchage comme tremplin vers des jours meilleurs dès l’an prochain.

 

Car après plusieurs années de surplace en regardant très loin en avant, après trop d’années passées à se dire que le Canadien d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec le Canadien d’antan, le temps est venu pour le Tricolore de conjuguer au présent.

 

Ça prend du renfort à l’attaque dès cette année. Pas dans deux ou trois ans avec Cole Caufield. Pas dans trois, quatre, voire cinq ans avec la 16e sélection disponible mardi soir.

 

Ça prend du renfort maintenant!