MONTRÉAL – Pour ce début de 2019, Marc Bergevin pouvait bien rire des plaisanteries du Bye Bye envers lui et le Canadien de Montréal. Tout fonctionne à merveille pour le directeur général qui ne redoute qu’une seule chose, les blessures.

 

Voilà la seule crainte exprimée par Bergevin dans le cadre d’une rencontre médiatique durant laquelle il a abordé une multitude de sujets qui seront décrits ci-bas. Mais Carey Price mérite qu’on s’attarde d’abord à sa situation puisque le grand patron du CH a convenu que c’était préférable de le retirer du Match des étoiles.

 

« Je suis allé au Championnat mondial junior (CMJ) à Vancouver et je suis revenu tard dimanche. C’était important que je rencontre Carey et notre groupe médical pour déterminer exactement ce qui était le mieux pour lui. C’était mieux pour lui et l’organisation qu’il prenne ce temps pour se reposer. Les cinq jours vont l’aider beaucoup pour le dernier droit de la saison », a exposé Bergevin qui a plus tard blagué que Price était à 87,3 % de sa condition physique ce qui confirmait du même coup qu’il n’est pas à 100 % comme plusieurs de ses coéquipiers.

 

En raison de cette décision, Price devra donc rater une partie de son équipe avant ou après cet événement qui se tiendra à San Jose.

 

« Ce n’est pas une suspension », a-t-il toutefois tenu à préciser, ce qui pourrait laisser croire que Price ne renoncera pas à une partie de son salaire. Après tout, Price a été choisi pour le Match des étoiles par la LNH.  

 

« Il manquera le match avant ou après, on devra décider. On dispute deux matchs en deux jours (au retour contre les Devils et les Oilers) donc ce sera sûrement l’un des deux », a ajouté Bergevin qui aurait pu choisir l’option contre les Coyotes avant la pause.

 

C’est connu, Price avait exprimé sa satisfaction d’avoir été sélectionné une fois de plus pour ce rendez-vous. On peut présumer qu’il a dû être convaincu.

 

« Pour lui, c’est un honneur d’être choisi et il a participé chaque fois qu’il a été invité. Probablement qu’il aurait aimé, mais il comprend très bien la situation. Le Canadien, c’est son équipe et c’est plus important pour lui », a répondu Bergevin qui a fini par dire que le mot « inflammation » convient peut-être mieux qu’« irritation » pour décrire la blessure qui l’agace.

 

Le fameux dossier des transactions

 

Bergevin et son entourage ont réalisé un tour de force pour relancer le Canadien dans la bonne direction cette saison. D’ailleurs, ce revirement rapide incite le DG à réfléchir à son approche en vue de la date limite des transactions. Au terme de la dernière saison, il s’imaginait sans doute dans un rôle de vendeur pour ce qui pointe à l’horizon.

 

Le collègue François Gagnon consacrera justement une grande partie de sa chronique à ce sujet. Disons seulement que Bergevin ne souhaite pas changer son fusil d’épaule pour risquer de sacrifier l’avenir de son club afin de miser sur cette saison emballante.

 

« Dès le premier jour, notre but était de se battre pour accéder aux séries si on pouvait demeurer en santé. Jusqu’à présent, voilà ce qu’on a réussi et je m’attends à la même chose pour la suite. Le but demeure de bâtir pour l’avenir. Donner des atouts uniquement pour le court terme, je ne vais pas le faire. Il faudrait que ce soit vraiment très attirant. Je ne crois pas que je serai dans le domaine de la location », a-t-il notamment commenté.

 

Bergevin dit qu’il n’y pouvait rien la saison dernière

 

Durant sa rencontre médiatique de près de 20 minutes, le directeur général a été invité à exprimer son état d’âme par rapport à la remontée de sa troupe. S’il savoure le travail accompli, il a surtout insisté sur un autre aspect intéressant.

 

Selon lui, il ne pouvait pas relancer son équipe la saison passée.

 

« L’an passé, c’est mal parti et je voyais où ça s’en allait. Gérer ça sur le coup en octobre, novembre ou décembre, c’était impossible. On a réalisé durant la saison ce qu’il fallait adresser. Je savais qu’on aurait une meilleure équipe (cette année), mais ce que j’aime beaucoup, c’est le caractère démontré par le groupe. On revient de l’arrière et ça ne se produisait pas l’an passé. Les gars ont aussi l’air de s’amuser », a lancé Bergevin.  

 

« Je n’ai pas toutes les réponses, je ne suis pas plus intelligent qu’un autre. Je sais que ce n’est pas la première fois que je le dis et d’autres directeurs généraux font la même chose, mais il y a peu de transactions donc tu fais ton équipe en juin et en juillet et tu espères pour le mieux. Quand un pépin survient en octobre ou en novembre, c’est très difficile voire quasiment impossible », a ajouté le DG.

 

Ce pépin était évidemment la perte hâtive de Shea Weber qui s’était également blessé dès le lancement de la saison précédente.   

 

« Quand Shea est revenu, j’avais oublié c’était quoi de miser sur lui. Ça faisait tellement longtemps qu’il était parti. Wow. On n’est pas une équipe qui peut se permettre de perdre un joueur de ce calibre pour une longue période. C’est le cas pour bien des équipes à travers la LNH. On est repartis à zéro et je crois qu’on s’en va dans la bonne direction. Le virage jeunesse est très important et avec ce que j’ai vu à Vancouver, l’avenir est vraiment reluisant », a déclaré le dirigeant.

 

Une prometteuse banque d’espoirs

 

On doit l’admettre, le Canadien dispose de plusieurs espoirs intrigants pour solidifier sa progression. Le CMJ a permis de le confirmer sans équivoque avec des joueurs tels Ryan Poehling (joueur par excellence de la compétition), Alexander Romanov (choisi sur l’équipe d’étoiles), le gardien Cayden Primeau, Nick Suzuki, Josh Brook, Jesse Ylonen et Jacob Olofsson.

 

« Si on avait repêché ces joueurs, c’était parce qu’on voyait du potentiel en eux. Je sais que, l’été dernier, quand on a sélectionné Romanov au 38e rang, on a essuyé bien des critiques. Mais j’avais dit à la table à Trevor (Timmins), si on l’aime, n’attendons pas. Je ne veux pas qu’une autre équipe le prenne juste avant nous. »

 

« C’est un jeune centre, une position importante et recherchée par toutes les équipes. On a été chanceux de l’avoir au 25e rang. Il a été encore meilleur cette année au CMJ. Il est de plus en plus proche de jouer professionnel. Je n’ai pas encore eu la discussion. On va le laisser finir son année universitaire et ça viendra ensuite », a mentionné Bergevin au sujet de Poehling avec lequel le CH voudra signer une entente cet été pour éviter un dossier chaud pouvant mener à sa perte l’année subséquente.  

 

Schlemko, Hudon, Tatar et les gardiens

 

Voilà, c’est fait. David Schlemko a été soumis au ballottage et c’était la décision la plus logique pour le Canadien.

 

« Depuis qu’il est arrivé à Montréal, il a été blessé. En ce moment, on a des jeunes comme (Victor) Mete et (Brett) Kulak qui font bien, on veut les garder à Montréal. S’il n’est pas réclamé, il aura besoin d’aller à Laval et de retrouver son jeu. J’aimerais qu’il soit disponible parce que c’est de la profondeur pour nous », a dit Bergevin.

 

À propos de Charles Hudon laissé de côté 16 fois depuis 18 parties : « Il va avoir son occasion de revenir et ce sera à lui de saisir cette chance. On doit composer avec une seule blessure en attaque. On aura besoin de tous nos joueurs et Charles est un jeune qui a du potentiel. Il va rester à Montréal pour l’instant ».

 

Sur sa surprise la plus plaisante cette saison. « Si on veut parler de joueur, je dirais Tomas Tatar. Il était un très bon joueur à Detroit, il avait eu des ennuis avec des blessures et il n’a jamais décollé à Vegas. Il est arrivé ici et son niveau de compétition est très élevé. On n’avait pas vu ça avec Vegas, il a été très bon pour nous. »

 

En terminant, Bergevin a été sondé sur les gardiens qui entourent Price incluant Antti Niemi qui est chancelant. Le DG s’est surtout contenté de dire qu’il faut espérer éviter les blessures à cette position précisant que Charlie Lindgren est à l’écart présentement ce qui est rare dans son cas.

 

« Je ne pense pas aller chercher un joueur de location »
« J'avais oublié ce que c'était d'avoir Shea Weber »
« Pas question de donner un 1er choix pour du court terme »
« L'équipe semble s'amuser sur la glace »